Je fais partie de la Gen Z, alors bien sûr que… Attendez, non, nous n’allons pas partir sur cette trend TikTok. Mais, c’est vrai, je suis de la génération z et pour beaucoup de personnes des générations précédentes, notamment les boomers, la génération X et la génération Y, cette génération de jeunes serait devenue flemmarde, elle ne voudrait plus travailler. Voyons ensemble ce qui peut expliquer cette tendance, mais aussi plus largement : c’est quoi la génération Z en réalité ?
Sommaire
Comprendre les différentes générations
Bon déjà, commençons par le début, qu’est-ce que la génération z ? La génération Z ou GEN Z est une génération de personnes nées entre 1997 et 2010. Les définitions ne sont pas toutes en accords, certains délimitent de 1996 à 2009 ou encore de 1995 à 2008. La gen z est située entre la génération Y (ou gen Y) et la génération Alpha (ou gen A).
La génération Alpha désigne les personnes nées entre 2011 et aujourd’hui. Il s’agit des enfants qui ont toujours vécu avec nos technologies actuelles et avec internet. De son côté, la génération Y désigne les personnes, comme par son nom « Y » qui utilisaient des écouteurs ou des casques pour écouter la musique, il s’agit des personnes nées entre 1980 et 1996. On les appelle aussi les millenials.
Il existe aussi d’autres générations comme la génération perdue (née entre 1883 et 1900), la génération grandiose (née entre 1901 et 1927), la génération silencieuse (née entre 1928 et 1945), la génération des baby boomer qui a donné l’expression « Ok boomer » (née entre 1946 et 1964), et la génération X (née entre 1965 et 1979).
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La génération z qui a vu internet naître et évoluer
Globalement, la génération Z se définit par des enfants, et pour certains devenus adultes, qui sont nés avec l’évolution informatique et du numérique.
Un accès à des quantités faramineuses d’informations très jeune
Certains ont connu les débuts avec l’avènement du smartphone, une sorte de petit cerveau de poche, l’ordinateur domestique et portable, l’arrivée des réseaux sociaux.
Et d’autres ont baigné dedans depuis toujours, ayant eu un téléphone de plus en plus tôt. Selon une étude de Médiamétrie, l’âge moyen du premier téléphone portable est désormais d’environ 11 ans. Et cette génération a également accès aux réseaux sociaux de plus en plus tôt, baignant dedans comme des poissons dans l’eau, mieux que leurs parents.
Selon Melwater, au sujet de TikTok, « 40 % des visiteurs quotidiens se situent dans la tranche 15-24 ans ». Et, de plus en plus, les jeunes de moins de 13 ans réussissent à aller sur les réseaux, malgré une interdiction sur la plupart en dessous de 13 ou 15 ans. C’est notamment le cas chez les réseaux les plus populaires du monde, c’est-à-dire dans l’ordre, selon Statista : Facebook, YouTube, Instagram, TikTok, WeChat, Messenger, et Telegram.
Une très grande évolution dans l’utilisation d’internet : l’ère est à l’information rapide
Et la tendance continue : la gen z baigne dans internet et l’utilise comme personne des anciennes générations, mais la génération Alpha est encore plus ancrée dans cet univers. Si l’utilisation de Facebook baisse chez les jeunes, ces derniers demeurent de plus en plus actifs sur les réseaux comme TikTok ou Instagram et sont également de plus en plus friands de l’intelligence artificielle dans une utilisation quotidienne.
La gen Z et Alpha participeraient même à une baisse de fréquentation dans la recherche Google, puisque ces générations avancent davantage avec leur temps, évoluent avec internet, et donc ont aujourd’hui tendance à utiliser les réseaux et les intelligences artificielles comme des moteurs de recherche, au détriment de Google.
La génération Z et la génération Alpha, des générations plus intelligents ?
Ce qui différencie la génération Z et Alpha des autres, c’est justement le fait que ces deux générations vivent presque en synergie avec internet. Pour ces deux générations, internet est une seconde réalité, une réalité qui peut se déverser dans le réel.
Nés dans cet univers numérique, ces deux générations sont extrêmement douées avec les nouvelles technologies et, de ce fait, elles sont à la fois plus en clin à apprendre de nouvelles compétences sur le web, mais aussi elles se gardent informées, grâce aux réseaux notamment, des nouveautés.
Cela leur permet d’évoluer et d’avancer avec leur temps, sans jamais perdre le fil. Contrairement aux anciennes générations qui, pour beaucoup, n’ont pas baigné dans internet et ont donc eu du mal à garder le cap.
Ces deux générations de jeunes savent faire des recherches poussées, utiliser les outils très facilement, mais aussi ils se forment beaucoup en autodidacte avec toutes les ressources disponibles sur internet. Internet, c’est une encyclopédie géante et portable dont les informations sont accessibles en quelques secondes.
Une construction de valeurs et d’opinions changée
Et c’est ce qui fait la force et la faiblesse des générations Z et Alpha. Bien plus futées que les autres générations, grâce à ce concentré de savoir dans leur poche, les deux générations savent beaucoup de choses et ont tous les outils pour se construire de nouvelles compétences facilement et pour se construire une opinion.
C’est une force et une faiblesse dans le sens où ces générations réfléchissent beaucoup plus, compte tenus de toutes les informations disponibles, que les anciennes. Elles réfléchissent, mais du coup elles se « prennent davantage la tête ». Les anciennes générations disent souvent que les jeunes d’aujourd’hui sont compliqués, ou compliquent tout.
En réalité, ils ont un plus gros panel d’informations et une surconsommation d’informations (grâce à internet et ses données et aux réseaux) qui font qu’ils (que nous) peuvent prendre du recul sur beaucoup de sujets, s’interroger sur beaucoup de choses et mieux comparer pour se faire une meilleure opinion personnelle.
Avec les réseaux et l’omniprésence de l’information dans les médias web, ces jeunes voient aussi beaucoup d’horreurs au quotidien, ce qui en soit peut aussi venir davantage les révolter. C’est vrai qu’avec les réseaux, la parole s’est libérée. C’est une bonne chose, mais d’un autre côté, cela fait que les jeunes peuvent aussi plus facilement pointer du doigt les choses qui ne vont pas.
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Une parole libérée entrainant plus de conscience et d’exigences
Par exemple dans le monde du travail. Beaucoup d’employeurs disent que les jeunes de la gen z sont flemmards. La plupart du temps, ils ont surtout de plus hautes exigences que les autres générations antérieures, justement parce que les réseaux encouragent ces jeunes à ne plus se laisser marcher dessus dans le milieu du travail.
La santé mentale est plus que jamais au centre des préoccupations des jeunes, et c’est un discours très ancré sur les réseaux. Les conditions de travail sont également au centre de ce débat et donc beaucoup de jeunes, comme ceux qui s’expriment sur les réseaux et qui les influencent dans ce sens, ne veulent plus faire des heures supplémentaires au détriment de leur santé mentale.
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Génération z : des flemmards assistés ?
D’un autre côté, la génération z et la génération Alpha ne seraient-ils pas un peu flemmards quand même ? Pas pour le travail, puisque dans ce cas on parle surtout d’un changement dans les mœurs, lié à une meilleure connaissance de l’impact du travail sur la santé mentale. Mais plutôt sur la surconsommation d’informations justement.
Dans une vidéo, Fabien Olicard explique que nous n’avons plus l’habitude de nous ennuyer. Avec les réseaux et les informations constantes des médias, c’est une réalité, nous avons tendance à réclamer de la dopamine à chaque instant, à ne plus laisser le cerveau se reposer sans stimuli extérieur.
Non seulement cela affecterait la mémoire, notre sens de la créativité, mais aussi nos émotions (notre système émotionnel est déréglé. Avec TikTok, nous sommes aujourd’hui capables de passer du rire aux larmes en deux secondes, ce n’est pas normal, ce qui a rendu beaucoup de jeunes apathiques), mais aussi cela affecte notre capacité à rechercher des informations, à faire marcher notre cerveau, à le muscler en faisant ce genre d’exercice de recherches.
L’intelligence artificielle est un problème dans ce sens, même si cela reste un très bon assistant pour l’humain. Elle nous pousse à ne plus faire d’efforts pour chercher des informations, elle nous assiste, justement.
Internet nous assiste beaucoup. Beaucoup de jeunes ne prennent plus la peine d’apprendre des choses, car internet est là. Pas besoin de retenir l’information, on n’aura qu’à retourner sur internet pour la retrouver. Là aussi, c’est l’accès facile aux informations qui a fait cela.
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Une génération plus sensible et désabusée ?
D’un autre côté, on peut aussi expliquer pourquoi la génération z et la gen alpha réagissent ainsi et se laisse « assister » par internet. Il y a un autre problème chez le gen z ou alpha.
Des jeunes constamment bombardés de contenus révoltants
Dans une vidéo d’Amistory, nous pouvons voir en perspective ce problème : à cause des réseaux, la génération z et la génération alpha sont devenus plus sensibles, car plus exposés aux informations très souvent révoltantes.
Beaucoup de personnes des anciennes générations disent que la gen z et alpha sont moins débrouillards, sortent moins, préfèrent les relations virtuelles que réelles. Et, en soi, pour une grosse majorité, on dirait que la tendance va dans ce sens. Et justement, cela viendrait aussi de la surconsommation d’information, de cette ère de TikTok où tous les formats doivent être courts et envoyer une info rapide.
Nous sommes devenus plus sensibles, ce qui est un peu contradictoire puisqu’avec toutes les vidéos disponibles, nous pouvons aujourd’hui voir des choses horribles sans sourciller. Mais, cette sensibilité est davantage une forme de réaction à un monde que nos générations voit comme cruel.
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Un basculement anxiogène pour la Gen Z
Toutes les vidéos et informations que nous voyons chaque jour font que la gen z et alpha semblent comme « blasées » de voir tant d’injustices. Les anciennes générations, sans internet, les voyaient simplement moins, mais elles étaient là.
Sauf que la gen z et alpha vivent depuis leur enfance avec cette vision d’un monde qui ne tourne pas rond, d’un monde loin des bisounours.
Une désillusion pour la génération Z qui a vu les réseaux sociaux naître et donc qui a basculé de l’ignorance à la surinformation.
Cela peut expliquer aussi pourquoi les jeunes générations, et notamment la Z, sont davantage sujets aux troubles anxieux et à la dépression. Elle a l’impression que ce monde est perdu.
Et donc, cela a exacerbé sa sensibilité, militant davantage contre les injustices et refusant de plus en plus ces dernières. Vivre pour son travail et non pas travailler pour vivre fait partie des choses qui sont rejetées dans ce même esprit.
Cela explique pourquoi la génération z parrait « flemarde » et parait ne pas vouloir travailler. En réalité, c’est vrai, les jeunes quittent de plus en plus leurs emplois dès qu’une chose ne va pas. Plus les générations avancent, plus la durée dans l’entreprise pour un premier emploi diminue.
Désormais, pour les plus jeunes actifs dans le milieu du travail, la durée moyenne durant laquelle l’employé est resté dans l’entreprise pour son premier emploi est d’un peu plus d’un an maximum.
Mais, finalement, ne serait-ce pas une réaction logique pour une génération d’entre-deux, qui a vécu un chanboulement technologique, émotionnel et comportemental intense sur les premières années de sa vie ?
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