Chaque année, des milliers de touristes rapportent dans leurs bagages des souvenirs de voyage jugés anodins, sans se douter qu’ils enfreignent la loi. Coquillages, sable, alcool, plantes exotiques ou objets culturels protégés : la liste des interdictions est bien plus longue qu’on ne le pense. Que ce soit en France, en Belgique, en Suisse ou au Canada, des réglementations strictes encadrent l’importation de biens personnels. Et les contrôles sont de plus en plus fréquents.
Sommaire
Le sable, les galets, les coquillages : les interdits souvent ignorés
En France, il est interdit de ramasser et de transporter du sable ou des galets depuis le littoral, en vertu du Code de l’environnement. Le prélèvement de matériaux naturels fragilise les écosystèmes et constitue un délit passible de 1500 euros d’amende, voire plus en cas de récidive ou de quantité importante.
La Corse applique cette règle avec rigueur : les douanes confisquent régulièrement des bouteilles de sable ou des pierres dans les valises à l’aéroport d’Ajaccio. Le même type de mesure existe dans d’autres départements, comme dans les Calanques ou sur les plages d’Occitanie.
Les coquillages, coraux et étoiles de mer sont également protégés dans de nombreuses zones. Ramener un coquillage d’une réserve naturelle ou d’une zone protégée peut être assimilé à un acte de prélèvement illégal d’espèce sauvage.

Les objets culturels et artefacts locaux : ce que vous ne pouvez pas rapporter de voyage
Rapporter une statue ancienne, une pièce de monnaie ou un objet artisanal d’un pays étranger peut sembler inoffensif. Mais dans plusieurs États, ces objets relèvent du patrimoine culturel national. Leur exportation est strictement encadrée, voire interdite.
En France, l’article L111-1 du Code du patrimoine interdit l’importation de biens culturels sans preuve d’origine légale. Acheter un masque africain sans certificat d’exportation ou un bijou antique dans un souk expose à la saisie immédiate et à des poursuites en cas de recel d’objet volé ou d’infraction au commerce de biens culturels.
Le même principe s’applique en Belgique et en Suisse, qui participent à la Convention de l’UNESCO de 1970 contre le trafic illicite de biens culturels. Au Canada, les douanes peuvent saisir tout objet jugé douteux ou non déclaré, notamment les artefacts autochtones, soumis à des lois fédérales strictes.
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Alcool, tabac et produits alimentaires : quelles règles ?
La législation européenne autorise le transport d’alcool et de tabac dans des quantités limitées, uniquement si le voyageur revient d’un pays de l’Union européenne.
Hors UE, les plafonds sont bien plus bas : un litre de spiritueux, deux litres de vin, 200 cigarettes maximum. Tout dépassement doit être déclaré. Ne pas le faire, c’est risquer une amende, une saisie, voire des poursuites douanières.
Côté alimentation, certains produits sont interdits à l’importation pour des raisons sanitaires, par exemple les produits laitiers non pasteurisés, viandes séchées, charcuteries artisanales provenant de pays non UE sont souvent confisqués.
En Suisse, il est interdit de rapporter certains types de fromages ou saucissons s’ils ne sont pas sous vide ou sans emballage d’origine. Le Canada applique aussi une politique stricte sur les produits d’origine animale. Ramener un saucisson ou du fromage non autorisé peut entraîner une amende de 800 dollars canadiens ou plus.
Plantes, graines et bois exotiques
La Convention de Washington (CITES) régit le commerce international d’espèces menacées. Ramener des plantes tropicales, des graines, des orchidées sauvages ou des objets en bois exotique (ébène, palissandre) sans certificat est strictement interdit.
En France, les douanes saisissent régulièrement des graines achetées sur les marchés asiatiques ou africains. Même un collier en graines ou une racine décorative peut contenir une espèce protégée.
Au Canada, l’Agence des services frontaliers interdit aussi l’entrée de nombreuses plantes sans permis phytosanitaire, même si elles proviennent d’un jardin personnel.
En Belgique, les voyageurs doivent aussi déclarer les plantes ou produits végétaux importés hors UE. Leur absence de déclaration est également passible d’une saisie immédiate et d’amendes.

Produits cosmétiques ou médicinaux
Certaines crèmes, huiles ou médicaments vendus à l’étranger contiennent des substances interdites en France. Par exemple, les corticoïdes non déclarés, filtres solaires non autorisés, ou plantes médicinales non homologuées.
Et, en France comme au Canada, les médicaments doivent être transportés avec ordonnance, dans leur emballage d’origine. Le transport de comprimés en vrac, même pour usage personnel, peut aussi éveiller des soupçons et mener à une saisie.
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Et les souvenirs « inoffensifs » ?
Même les souvenirs anodins peuvent poser problème. Les magnétites ou pierres volcaniques sont protégées dans certaines zones d’Islande ou d’Italie. Ou les tissus imprimés traditionnels peuvent contenir des encres non réglementées ou être protégés comme savoir-faire local. Ccertains objets fabriqués avec des plumes, dents ou os d’animaux tombent sous la loi sur les espèces menacées.
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