D’après une étude récente, il semblerait que nos amis les arbres puissent être perturbés par la pollution sonore, et particulièrement les bruits générés par les activités humaines. Arbres qui ne poussent plus, difficultés de reproduction… nos activités humaines peuvent nuire à la biodiversité, mais nous ne pensions pas à un tel point.
Sommaire
Les activités humaines responsables de plusieurs types de pollutions
Les activités humaines peuvent nuire à la biodiversité. En dehors du braconnage, les humains sont en partie responsables de nombreux problèmes sur la Terre, des problèmes qui peuvent causer un dérèglement dans les comportements de la faune et de la flore, voire la disparition d’espèces animales et végétales.
Un équilibre fragile perturbé qui peut aussi avoir des effets néfastes sur notre espèce.
La pollution générale, la pollution visuelle, le réchauffement de la planète et son dérèglement du climat, la déforestation, la surproduction et la surconsommation… Tous ces éléments, par effet domino, ont des impacts négatifs sur les animaux et les plantes autour de nous.
Même l’utilisation de la voiture a son effet. Nous utilisons la voiture pour aller plus vite, plus vite au travail par exemple, et donc pour produire plus. Mais, la voiture pollue (moins que l’avion ou le bateau, mais quand même). Et surtout, la voiture a changé durablement nos paysages, entre les routes, les parkings, les embouteillages, etc. Rien que cela a un effet sur la faune et la flore.
Les villes tentent de végétaliser les zones urbaines
De nos jours, pour tenter de réduire les pollutions visuelles (gros immeubles, magasins…), de l’air (CO2, etc) et sonores (les bruits environnants), les villes essaient de végétaliser en plantant des buissons, des arbres.
Plusieurs études montrent effectivement que la présence d’arbre, même en ville, permettrait de réduire le CO2 dans l’air, mais aussi de réduire un peu la température lors des grosses chaleurs, de rendre la population plus heureuse car le vert des arbres permettrait d’améliorer le moral et que les arbres permettrait aussi de réduire les bruits urbains.
Mais, si nous utilisons les arbres pour réduire les pollutions essentielles dues à nos propres activités, il n’est pas courant de se demander : est-ce que les arbres ne seraient pas négativement impactés par nos pollutions ?
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Les arbres négativement impactés par le bruit des villes ?
Nous savons que la pollution de l’air peut impacter négativement les plantes et les animaux. Mais, d’après une nouvelle étude, il semblerait que même la pollution sonore ait un impact. Comme nous le lisons dans cet article, une étude a été menée et publiée en 2021.
Elle a été publiée dans cette revue et elle monterait que les pollutions sonores ont un impact sur les plantes. L’étude « porte sur des arbres exposés pendant quinze ans à un niveau élevé de bruit artificiel, au Nouveau-Mexique », explique Ouest-France.
« Les scientifiques ont notamment mis en évidence une diminution de 75 % des jeunes pousses de pins à pignons dans les zones bruyantes par rapport aux zones calmes », explique le site.
Hervé Cochard, chercheur en écologie forestière à l’Institut national de la recherche agronomique (Inrae), a été contacté par le média. « Ce qui est nouveau avec cette étude, c’est l’effet du bruit. C’est la première fois qu’on voit que le bruit peut provoquer une perturbation écologique« , aurait-il déclaré.
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Les arbres peuvent « entendre » et être « déconcentrés » par le bruit ?
Dans notre article sur l’intelligence chez les plantes, nous expliquions que certaines études montraient que les arbres ou les autres plantes pouvaient émettre des sons imperceptibles, possiblement pour communiquer entre elles.
Dans cet article, nous parlions aussi des études qui affirment que les arbres perçoivent la musique et que la musique pourrait impacter la manière dont ils poussent. Par exemple, certains scientifiques pensent que la musique classique aiderait à faire pousser les plantes, de même que de parler avec bienveillance aux plantes.
Non seulement ces études posent des questions sur la capacité des arbres à « entendre » sans oreilles, mais aussi à réagir à des stimuli extérieurs sonores, négatifs ou positifs, comme nous pourrions le concevoir en tant qu’humain.
En tant qu’humain, nous avons tendance à être déconcentré et irrité en entendant des bruits assourdissants, par exemple des travaux, et donc ce pourrait être aussi le cas chez les arbres.
Ce serait davantage un lien entre bruit, arbres et animaux
Clint Francis, biologiste à l’université polytechnique de Californie, a été contacté par l’AFP au sujet de cette étude. « Les effets de la pollution sonore provoquée par l’homme s’infiltrent dans la structure de ces communautés forestières. Ce que nous constatons, c’est que faire disparaître le bruit ne signifie pas nécessairement une reprise des fonctions écologiques », dit-il.
D’après les scientifiques, les défauts de reproduction chez les arbres pourraient aussi être liés aux pollinisateurs, essentiels pour leur reproduction. En cas de bruits, les pollinisateurs comme les abeilles pourraient se tenir à l’écart de la zone bruyante.
« Des animaux comme le geai buissonnier sont sensibles au bruit et apprennent à éviter certaines zones », explique Jennifer Phillips, co-autrice de l’étude.
« Il ne faut pas se méprendre, l’arbre n’est pas perturbé directement par le bruit. C’est en fait un effet indirect via la faune (les oiseaux) qui assure la dispersion de leurs graines. Le bruit réduit cette capacité de dispersion et modifie durablement ces écosystèmes », explique Hervé Cochard.
Donc, selon cette étude, ce ne serait donc pas directement le bruit qui incommoderait les arbres, mais c’est un effet boule de neige. Les animaux sont perturbés et donc l’arbre aussi.
Les plantes aiment la musique ?
Le lien entre la pollution sonore et les arbres qui aimeraient la musique classique n’est donc réellement pas prouvé. D’ailleurs, en soi, le fait que les plantes aiment la musique classique n’est pas non plus prouvée. Les études qui en parlent, comme celle du biologiste Stefano Mancuso, sont souvent critiquées.
« C’est Joël Sternheimer, Docteur en physique théorique et musicien, qui, le premier s’est penché sur les interactions possibles entre la musique et les plantes », explique ce site. Mais, même si des cas de cause à effet auraient été identifiés, tous les scientifiques ne sont pas d’accord avec cette thèse.
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Le bruit, un problème pour absolument tout le monde
Et, comme nous le lisons ici, le bruit est un problème pour absolument tout le monde : les animaux, les plantes, mais aussi nous-même. Dans l’expérience Biosphère, il est dit que les grandes villes sont des zones où les conditions de vie sont extrêmes, notamment à cause des bruits constants.
« L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) considère que le bruit est un important enjeu de santé publique en raison de ses effets néfastes sur la santé physiologique ou psychologique lorsqu’il est excessif », explique la BPI.
L’article pointe notamment des ultrasons et sons que nous n’arrivons pas à percevoir et qui impactent les animaux et leurs comportements. Par exemple, saviez-vous que les éléphants entendent les bruissements des nuages ? C’est ce qu’affirme la BBC.
Et, d’après cet article sur les chiffres clés du bruit, « 147 milliards d’euros, c’est le coût social du bruit en France, le bruit est la deuxième cause de décès liés à la pollution, 1 personne sur 4 devrait avoir des problèmes d’audition d’ici 2050, à Paris, une seule moto bruyante peut incommoder plus de 10 000 habitants », lit-on.
« Pour près de 10 % de Français, les pollutions sonores (voisinage, activités, transport…) sont très préoccupantes. Selon l’Organisation mondiale de la santé, elles sont la deuxième cause de morbidité, derrière la pollution atmosphérique, parmi les facteurs de risques environnementaux en Europe », explique aussi le gouvernement français.
« Le bruit perturbe les communications et dégrade l’acuité auditive. Ses effets peuvent aller jusqu’aux troubles du sommeil, l’hypertension artérielle, la réduction du champ de vision, l’irritation nerveuse et la dépression », lit-on aussi.
Ces études qui montrent que les arbres sont impactés par nos activités dérangent souvent les villes, parce que cela remet en cause toute notre manière de vivre. Et vous, vous en pensez quoi ?
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