Le grand public connait John Ronald Reuel Tolkien, ou encore J. R. R. Tolkien, en tant qu’écrivain. Il porte cependant plusieurs casquettes : poète, linguiste, essayiste et professeur d’université britannique. Il est né le 3 janvier 1892 à Bloemfontein, dans l’État libre d’Orange, et mort le 2 septembre 1973 à Bournemouth au Royaume-Uni.
Il est connu du grand public pour ses deux romans « Le Hobbit » et « Le Seigneur des Anneaux ». Ces deux œuvres prennent place dans l’univers de fiction de la Terre du Milieu. J. R. R. Tolkien va notamment construire ce monde, en allant de la géographie, des peuples, de l’histoire et des langues. Il y consacrera d’ailleurs la majeure partie de sa vie.
Sommaire
J. R. R. Tolkien et l’œuvre de sa vie
Une vie à l’université d’Oxford
Durant sa jeunesse, Tolkien effectue ses études dans le célèbre établissement d’Oxford. Après ses études et l’expérience traumatisante de la Première Guerre mondiale, J. R. R. Tolkien devient professeur assistant de langue anglaise à l’université de Leeds en 1920. En 1925, il devient professeur de vieil anglais à l’université d’Oxford, puis passera à la langue et la littérature anglaises en 1945. Tolkien se retirera finalement en 1959.
Durant sa carrière universitaire, J. R. R. Tolkien défend l’apprentissage des langues, et plus particulièrement les langues germaniques. Il a d’ailleurs fait forte impression avec sa conférence « Beowulf : Les Monstres et les Critiques » en 1936. Son essai « Du conte de fées » en 1939 est aussi considéré comme un texte important dans l’étude du conte merveilleux en tant que genre littéraire.
Pour les plus curieux, cette vidéo peut vous aider à mieux comprendre l’auteur :
La création de la Terre du Milieu et de The Hobbit
J. R. R. Tolkien commence à écrire pour le plaisir au milieu des années 1910, en élaborant toute une mythologie autour d’une langue construite. Il va ainsi nommer l’univers qu’il a créé en « Terre du Milieu », et va continuer de lui donner forme au fil des réécritures et des compositions. Il sera notamment soutenu par son ami C. S. Lewis, ainsi que par les autres membres de son cercle littéraire informel, les Inklings. Il faut savoir que ses récits vont beaucoup s’inspirer des expériences personnelles qu’il a vécues pendant la Première Guerre mondiale.
En 1937, J. R. R. Tolkien publie « Le Hobbit », faisant de lui un auteur pour enfant estimé. Il publiera ensuite « Le Seigneur des Anneaux », une suite plus sombre du Hobbit. La trilogie sort entre 1954 et 1955, et devient rapidement un véritable phénomène de société dans les années 1960. Le succès est plus marquant notamment sur les campus américains.
Tolkien travaille sur sa mythologie jusqu’à la fin de sa vie, mais ne parvient pas à donner une forme finale au Silmarillion. Il s’agit d’un recueil de légendes des premiers âges de la Terre du Milieu. Il est finalement mis en forme et publié à titre posthume en 1977 par son fils et exécuteur littéraire, Christopher Tolkien. Celui-ci collaborera avec Guy Gavriel Kay. Plus tard, dans les décennies qui suivent, Christopher Tolkien va régulièrement publier des textes inédits de son père.
VOIR AUSSI : Quel support numérique pour créer une aventure Donjons et Dragons ?
Le Seigneur des Anneaux, l’œuvre emblématique de J. R. R. Tolkien
The Hobbit, le premier livre à succès de Tolkien
Après le succès du Hobbit, Stanley Unwin, l’éditeur de Tolkien, lui demande d’écrire une suite au roman. Malheureusement, J. R. R. Tolkien présente une certaine frilosité vis-à-vis de cette idée puisqu’il considère qu’il n’a plus rien à dire sur les hobbits. À la place, il lui propose un ouvrage très différent, intitulé « Le Silmarillion ». Il s’agit d’un recueil de légendes mythologiques imaginaires sur lequel il travaille depuis plus de 20 ans.
L’auteur a commencé à travailler sur cette œuvre entre 1916-1917. J. R. R. Tolkien commence alors la rédaction de la première version des légendes du Silmarillion : « Le Livre des contes perdus ». Il consiste en un ensemble d’histoires racontées à Eriol, un marin danois du Ve siècle de notre ère, par les elfes de l’île de Tol Eressëa, située loin à l’Ouest.
Tolkien va toutefois rapidement abandonner cette idée de « mythologie anglaise », mais il va garder le marin humain servant de moyen de transmission des légendes elfiques. Le rôle est alors attribué à Ælfwine, un marin anglais du XIe siècle.
Dans les années 1930, J. R. R. Tolkien rédige un ensemble de textes qui développent le mythe cosmogonique de l’Ainulindalë, deux ensemble d’annales sur l’histoire des langues et la géographie du monde.
Le Seigneur des anneaux, la suite de The Hobbit
Dès 1937, J. R. R. Tolkien débute alors la rédaction d’une réelle suite au roman du Hobbit. Il lui faut près de 12 ans pour terminer la rédaction de « Le Seigneur des Anneaux ». Cette suite a presque totalement perdu le ton enfantin que l’on retrouvait dans Hobbit, et se concentre surtout sur une atmosphère épique et noble, plus proche du Silmarillion.
Lors de sa parution en 1954-1955, le roman reçoit un accueil varié de la part de la critique. Mais le public semble beaucoup l’apprécier, notamment aux États-Unis après sa parution sous format de poche dans les années 1960.
À la suite du succès du Seigneur des Anneaux, J. R. R. rassure ses lecteurs que le Silmarillion sera publié, mais il doit encore l’achever. L’auteur passera alors les vingt dernières années de sa vie à travailler sur cette œuvre. La tâche se révélant ardue, il ne le finira pas. Le plus gros de travail correspondait à la réécriture et à la correction du recueil afin qu’il soit cohérent avec « Le Seigneur des Anneaux ».
VOIR AUSSI : Quel est le film le plus vu de tous les temps ? Top 10 !
Christopher Tolkien, fils et exécuteur littéraire
Christopher John Reuel Tolkien est le 3e fils et avant-dernier des quatre enfants de J. R. R. et Edith Tolkien. Né le 21 novembre 1924 à Leeds, en Angleterre, le fils de J. R. R. Tolkien a étudié à la Dragon School d’Oxford, puis à l’Oratory School de Reading.
Il est souvent le premier critique des travaux de son père, notamment lorsqu’il était enfant avec l’histoire « Le Hobbit ». Il était également critique de la suite du Hobbit, « Le Seigneur des Anneaux », durant les 15 années de son élaboration.
Christopher s’avère alors meilleur lecteur que son père, et il va même venir aux réunions des Inklings en l’absence de ce dernier. Plus tard, après la fin de Seconde Guerre mondiale, Christopher Tolkien devient membre permanent de ce cercle littéraire informel.
Il va travailler aux côtés de son père en tant qu’interprète des cartes de la Terre du Milieu, qui se contredisent parfois. À la fin des années 1970, il redessine la carte principale du Seigneur des Anneaux afin d’en modifier le lettrage et corriger certaines incohérences et omissions.
Après le décès de son père en 1973, Christopher Tolkien a été désigné par celui-ci comme son exécuteur littéraire. Il va alors devoir s’attaquer à plus de 50 ans d’archives, éparpillés dans 70 boîtes. Avec l’aide de Guy Gavriel Kay, Christopher va alors déchiffrer les brouillons de son père. Les deux vont achever « Le Silmarillion », qu’ils publient ensuite en 1977.
Christopher Tolkien va aussi contribuer à la publication d’autres ouvrages de son défunt père. Il va notamment publier « Contes et légendes inachevées » en 1980, ainsi que les douze volumes de « L’Histoire de la Terre du Milieu » entre 1983 et 1996. Il va se consacrer à cette tâche jusqu’à sa mort en 2020.
NuMedia est un média indépendant. Soutiens-nous en nous ajoutant à tes favoris sur Google Actualités :