Le memento mori, qui signifie littéralement « souviens-toi que tu vas mourir », est une invitation à vivre avec lucidité, en gardant à l’esprit notre condition mortelle. Il veut plutôt dire « souviens-toi que tu meurs à chaque seconde », un souvenir que le temps est précieux.
Ce principe est central dans le stoïcisme, une philosophie antique qui prône la maîtrise de soi, l’acceptation du destin et la recherche de la sagesse. Les stoïciens distinguent ce qui dépend de nous, nos pensées, nos actions, notre attitude, de ce qui ne dépend pas de nous, soit les événements extérieurs, la maladie, la mort, des choses incontrôlables.
Leur but ? Atteindre l’ataraxie, une forme de sérénité profonde, en vivant selon la vertu (justice, tempérance, courage, sagesse) et en accueillant chaque événement avec calme, y compris les plus douloureux.
Le memento mori devient alors un outil : non pour sombrer dans le fatalisme, mais pour donner plus de poids à chaque instant. Voici 10 livres que nous avons lu et qui peuvent vous aider à faire votre memento mori (et développer votre stoïcisme).
Sommaire
1. Le Code de Cyrus North
Le youtubeur spécialisé dans la philosophie et la réflexion a sorti un livre qui nous a vraiment marqué. Dans cet ouvrage, il évoque plusieurs clés qui l’ont aidé à relativiser et à se sentir mieux dans la vie. Et, il parle surtout des concepts du stoïcisme, mais aussi du memento mori.
Résumé officiel : « Comment accepter les événements de la vie avec sérénité ? Comment éviter de s’inquiéter des choses qui sont hors de notre contrôle ? Comment atteindre une vie heureuse, juste et bonne ?
Pour répondre à ces questions, Cyrus North s’appuie sur une philosophie millénaire, le stoïcisme, et sur les découvertes les plus récentes sur le fonctionnement de nos émotions.
Avec un ton plein d’humour, il nous propose son code pour faire le tri dans notre vie, réorganiser nos priorités et être tout simplement plus heureux. Oui, rien que ça !
Riche d’expériences scientifiques, de situations réelles ou encore d’anecdotes personnelles, ce livre sera pour vous un guide vers la sérénité dans ce monde qui va à 100 à l’heure. »
2. Ce livre vous fera gagner du temps par Fabien Olicard
Le mentaliste et youtubeur a également sorti plein de livres sur comment être un peu plus heureux et celui-ci parle également de la notion de memento mori, ou comment prendre conscience que son temps est important et précieux.
Résumé officiel : « Êtes-vous réellement en manque de temps, ou victime d’une illusion ? Si vous vous sentez prisonnier d’un rythme effréné et avez le sentiment de toujours courir après les minutes, alors ce livre est fait pour vous. Fabien Olicard vous invite à réfléchir sur votre rapport au temps et les choix que vous faites (conscients ou non), à l’échelle de votre journée
ou de votre vie.
Découvrez comment : briser les illusions qui vous font croire que le temps vous manque réellement ; identifier et dépasser les pièges de la procrastination ; ajuster votre énergie et votre attention pour mieux structurer vos journées ; gagner du temps de qualité, où vous êtes aligné avec vous-même ;
repenser vos habitudes et vos priorités en fonction de vos aspirations profondes. Votre temps est votre bien le plus intime, le plus précieux. Puisse ce livre vous aider à en prendre soin et à le libérer pleinement.«
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3. L’étranger d’Albert Camus
Après deux livres « pratiques », passons à la fiction. L’Étranger incarne le memento mori en rappelant que la mort est inévitable et dénuée de sens. Meursault l’accepte sans illusion, sans foi, avec une lucidité brute : mourir est certain, et c’est justement ce qui rend la vie absurde… mais libre.
Résumé officiel (extrait) : « Quand la sonnerie a encore retenti, que la porte du box s’est ouverte, c’est le silence de la salle qui est monté vers moi, le silence, et cette singulière sensation que j’ai eue lorsque j’ai constaté que le jeune journaliste avait détourné les yeux. Je n’ai pas regardé du côté de Marie. Je n’en ai pas eu le temps parce que le président m’a dit dans une forme bizarre que j’aurais la tête tranchée sur une place publique au nom du peuple français… »
4. La mort d’Ivan Ilitch de Léon Tolstoï
Le roman est un long memento mori : Ivan découvre sa propre mort comme une trahison, puis une vérité. À la fin, il atteint un détachement proche du stoïcisme : acceptation, dépouillement de l’égo, retour à l’essentiel. Mourir devient un acte de réconciliation intérieure.
Résumé officiel : « Trois nouvelles, six morts exemplaires, dont celle d’Ivan Illitch l’agonie la plus célèbre de la littérature.La mort, la vie et son mensonge soit qu’au dernier moment on s’accroche encore à ce mensonge comme la vieille dame (Trois morts), soit qu’on s’en dépouille enfin, comme Ivan Illitch, soit qu’on meure, comme l’arbre, ‘paisiblement, honnêtement, en beauté’. ‘A la grâce de Dieu. Nous y passerons tous un jour !’ Préface et commentaires de Dominique Fache. »
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5. Les Thanatonautes de Bernard Werber
Le memento mori est au cœur du roman : des explorateurs franchissent les frontières de la mort pour en cartographier l’au-delà. La mort n’est plus une fin, mais un territoire. Cela questionne le stoïcisme à rebours : ici, on cherche à vaincre la peur de mourir non pas par l’acceptation, mais par la connaissance. Une tentative de contrôler l’inéluctable.
Résumé officiel : « L’homme a tout exploré : le monde de l’espace, le monde sous-marin, le monde souterrain ; pourtant il lui manque la connaissance d’un monde : le continent des morts. Voilà la prochaine frontière.
Michael Pinson et son ami Raoul Razorbak, deux jeunes chercheurs sans complexes, veulent relever ce défi et, utilisant les techniques de médecine mais aussi d’astronautique les plus modernes, partent à la découverte du paradis. Leur dénomination ? Les thanatonautes. Du grec Thanatos (divinité de la mort) et nautès (navigateur).
Leur guide ? Le livre des morts tibétain, le livre des morts égyptien mais aussi les grandes mythologies et les textes sacrés de pratiquement toutes les religions qui semblent depuis toujours avoir su ce qu’étaient le dernier voyage et le «véritable» paradis.
Peu à peu les thanatonautes dressent la carte géographique de ce monde inconnu et en découvrent les décors immenses et mirifiques. Le mot terra incognita recule en même temps que, jour après jour, on apprend ce qui nous arrive après avoir lâché notre dernier soupir.«
6. Le Livre de l’intranquillité de Fernando Pessoa
Le memento mori y est diffus, intime : la mort rôde dans chaque page, non comme événement, mais comme présence constante. L’auteur médite sur la vanité de l’existence, l’échec du bonheur, l’usure du temps. Son stoïcisme est mélancolique : un détachement lucide, mais sans paix. Accepter la vie comme un rêve fragile, voué à disparaître.
Résumé officiel : « Journal de bord de Fernando Pessoa, Le Livre de l’intranquillité est l’oeuvre de toute une vie d’un génie de la littérature mondiale. Morceaux de journaux intimes, aphorismes et réflexions s’y entremêlent pour dessiner les contours d’une mélancolie lucide qui résiste au temps.
Pessoa attribue son écrit à un modeste employé de bureau insomniaque, Bernardo Soares, et raconte une existence ordinaire, une « autobiographie sans événement« , à laquelle le protagoniste ne peut accéder en raison de ses innombrables contradictions. Comment vivre en souhaitant à la fois la solitude et la compagnie des vivants ?
C’est seulement la nuit, dans les rues désertes de Lisbonne, que le narrateur retrouve une quiétude momentanée. Fernando Pessoa a travaillé plus de vingt ans à cet ouvrage, dont la traduction de Françoise Laye transmet avec transparence la force poétique et dramatique, l’un des chefs-d’oeuvre de la littérature du XXᵉ siècle. »
7. La Peste de Camus
Le memento mori s’incarne dans l’épidémie : la mort devient collective, imprévisible, banale. Chaque personnage est confronté à sa finitude. Camus y déploie un stoïcisme de l’action : face à l’absurde, on résiste, on agit, on reste humain. Mourir est inévitable, mais vivre avec dignité devient un choix.
Résumé officiel : « -Naturellement, vous savez ce que c’est, Rieux ? – J’attends le résultat des analyses. – Moi, je le sais. Et je n’ai pas besoin d’analyses. J’ai fait une partie de ma carrière en Chine, et j’ai vu quelques cas à Paris, il y a une vingtaine d’années. Seulement, on n’a pas osé leur donner un nom, sur le moment… Et puis, comme disait un confrère : « C’est impossible, tout le monde sait qu’elle a disparu de l’Occident. » Oui, tout le monde le savait, sauf les morts. Allons, Rieux, vous savez aussi bien que moi ce que c’est… – Oui, Castel, dit-il, c’est à peine croyable. Mais il semble bien que ce soit la peste. »
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8. Shōgun de James Clavell
Le memento mori est omniprésent dans la culture samouraï décrite dans le roman : la mort est acceptée, parfois même choisie, comme une issue honorable. Ce rapport apaisé à la fin renvoie à un stoïcisme japonais, fait de maîtrise de soi, d’acceptation du destin et de dépouillement. Mourir n’est pas une tragédie, mais un art.
Résumé officiel : « Dirigé par le capitaine John Blackthorne, l’ Érasme s’est perdu en mer à la recherche des côtés japonaises. Son équipage est épuisé, malade, et le scorbut commence à se propager dans ses rangs. Après s’être échoués, ils sont faits prisonniers par des samouraïs locaux. Bien vite, Blackthorne va devoir se familiariser avec des mœurs et des visions très différentes des siennes. Il ne tarde pas à croiser la route du puissant Toranaga, un daimyô dont la soif de pouvoir risque d’aboutir à une guerre civile. Ainsi que celle de Mariko, une samouraï aux compétences inestimables, mais aux liens familiaux déshonorants. »
9. Pensées pour moi-même de Marc Aurèle
C’est l’essence même du memento mori : chaque pensée est un rappel que la mort est naturelle, universelle, et qu’elle ne doit pas être crainte. Le stoïcisme y est pur, assumé, rigoureux : se préparer à mourir, c’est apprendre à vivre avec sagesse, sérénité et vertu. Rien ne nous appartient, pas même la vie.
Résumé officiel : « On sent en soi-même un plaisir secret lorsqu’on parle cet empereur ; on ne peut lire sa vie sans une espèce d’attendrissement ; tel est l’effet qu’elle produit qu’on a meilleure opinion de soi-même, parce qu’on a meilleure opinion des hommes. MONTESQIEU »
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10. L’Insoutenable légèreté de l’être par Milan Kundera
Le memento mori plane sur toute l’œuvre, mêlé à l’idée de hasard et de fragilité de l’existence. Les personnages oscillent entre le poids du destin et la légèreté de vivre sans attaches. Le stoïcisme est absent ou contrarié : ici, l’angoisse de la mort n’est jamais vraiment apaisée. On vit, on aime, on souffre, sans mode d’emploi.
Résumé officiel : « Qu’est-il resté des agonisants du Cambodge ? Une grande photo de la star américaine tenant dans ses bras un enfant jaune. Qu’est-il resté de Tomas ? Une inscription : Il voulait le Royaume de Dieu sur la terre.
Qu’est-il resté de Beethoven ? Un homme morose à l’invraisemblable crinière, qui prononce d’une voix sombre : « Es muss sein ! » Qu’est-il resté de Franz ? Une inscription : Après un long égarement, le retour. Et ainsi de suite, et ainsi de suite. Avant d’être oubliés, nous serons changés en kitsch. Le kitsch, c’est la station de correspondance entre l’être et l’oubli. »
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