Costumes hors de prix, montres Rolex, jets privés, hôtels de luxe, et une poignée de diamants à chaque doigt : Anthony Gignac se faisait passer pour “le prince Khalid bin al-Saud”. Pendant trois décennies, il a escroqué des diplomates, des investisseurs, des milliardaires… en se faisant passer pour un membre de la famille royale saoudienne, un faux prince donc. Le tout, alors qu’il était né à Bogotá, en Colombie, sous le nom de José Moreno. Mais le pire, c’est la manière dont il s’est fait découvrir, on vous explique.
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Faux CV, faux prince saoudien, vraie escroquerie
Adopté par une famille américaine dans les années 70, Anthony Gignac grandit dans le Michigan. Dès l’adolescence, il montre un goût très marqué pour le luxe et le mensonge. À 17 ans, il commence déjà à se faire passer pour un prince saoudien. Il se fait livrer des voitures de luxe, obtient des réservations dans des hôtels haut de gamme, commande sans jamais payer.
Il change souvent de ville, de pseudonyme, de méthode. Son arnaque favorite : faire croire qu’il investira des millions dans une entreprise ou un projet immobilier, à condition d’obtenir en avance un “cadeau”, généralement des montres, des œuvres d’art ou du cash. Il promet ensuite des retours astronomiques qui ne viennent jamais.
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Il se fait pincer à cause d’un repas au restaurant…
En 2017, il tente de piéger Jeffrey Soffer, un magnat de l’immobilier à Miami, propriétaire de plusieurs hôtels de luxe. Il prétend vouloir investir 440 millions de dollars dans un projet de complexe hôtelier. Il arrive en jet privé, s’installe dans une suite présidentielle, distribue les promesses d’investissements comme des bonbons.
Mais un détail alerte Soffer : le soi-disant prince mange du porc. Un détail qui, pour un membre de la famille royale saoudienne, est plus qu’inhabituel. L’équipe de Soffer commence à enquêter. Ils découvrent qu’Anthony Gignac n’a aucun lien avec l’Arabie saoudite. Il est déjà connu du FBI. Et a même été condamné plusieurs fois pour escroquerie, notamment en 1991, 1993 et 2003.
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Un sacré train de vie pour ce faux prince
Quand il est arrêté en 2017 à Miami, il possède une Ferrari aux plaques diplomatiques (fausses), une série de montres de luxe, un garde du corps privé, et un compte Instagram où il exhibe son supposé “sang royal”. Ses réseaux sont truffés de photos de villas, bijoux, bouteilles hors de prix et drapeaux saoudiens. L’illusion était totale, sauf pour la justice.
Il est condamné en 2019 à 18 ans de prison pour fraude, usurpation d’identité et vol aggravé. Le FBI estime qu’il a volé des millions de dollars à ses victimes, souvent des hommes d’affaires en mal de reconnaissance ou de deals rapides.
Anthony Gignac n’est ni un prince, ni un novice. Il est l’un des imposteurs les plus endurants et convaincants du monde contemporain, capable de manipuler les puissants avec une aisance quasi théâtrale. Enfin… jusqu’au restaurant.
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