La célébration du 80ᵉ anniversaire de l’ONU en 2025 n’est pas qu’une vitrine symbolique : elle ouvre une fenêtre pour engager une réforme de cette organisation internationale. Le secrétaire général de l’ONU a proposé de ce fait que cette décennie soit marquée par une modernisation structurelle.
Organisation des Nations unies : l’urgence d’une réforme est devenue évidente
En 2025, l’Organisation des Nations unies célèbre ses huit décennies d’existence. Le 23 septembre 2025, à New York, le président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaïev, a profité de cette commémoration pour lancer un plaidoyer solennel : « Le moment est venu de réformer l’ONU ». Dans son allocution, il a rappelé que les structures héritées d’après-guerre peinent à répondre aux enjeux modernes. Le Kazakhstan appelle donc de ses vœux une transformation profonde de l’Organisation.
Depuis sa fondation en 1945, l’ONU s’est imposée comme un pilier du multilatéralisme, promouvant la paix, le développement durable, les droits humains et la coopération internationale. En 2025, l’ONU déploie l’initiative « UN80 », visant à revoir son mandat, rationaliser ses structures internes et réaffirmer sa pertinence face aux crises planétaires.
Toutefois, nombre d’observateurs et de dirigeants estiment que l’Institution souffre d’un déficit de confiance et d’efficacité dans un contexte multipolaire mouvant. Le président du Kazakhstan a lui-même insisté sur ce point dans son discours : « Les violations graves du droit international sont devenues une ‘nouvelle norme’, de quoi compromettre la stabilité mondiale ». Le moment est donc opportun pour réconcilier mémoire et ajustement aux défis du présent.
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Réformer l’ONU : le Kazakhstan avance un projet concret pour refonder le multilatéralisme
Kassym-Jomart Tokaïev n’a pas limité son propos à un constat. Il a appelé à faire de cette commémoration un point de départ pour une rénovation ambitieuse de l’ONU. Dans son allocution, il a estimé que la réforme n’était pas un sujet de débats abstraits mais une nécessité stratégique : « Si nous échouons à moderniser les Nations unies, nous échouerons à préserver la paix et la stabilité ». Il propose donc de constituer une équipe internationale spécialisée chargée de concevoir un plan de réforme pragmatique.
Au cœur de sa vision figure la refonte du Conseil de sécurité. Kassym-Jomart Tokaïev soutient que les grandes puissances d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine doivent accéder à une représentation plus équilibrée, y compris sur une base rotative. Il a également insisté sur le rôle accru que doivent jouer les moyennes puissances, capables de servir d’intermédiaires ou de bâtisseurs de consensus. « L’ONU ne peut rester crédible si seules quelques nations dominantes dictent la feuille de route », a-t-il affirmé.
Le président du Kazakhstan a par ailleurs appelé à réviser la Charte de l’ONU — notamment pour supprimer les clauses héritées de la Seconde Guerre mondiale, comme les dispositions sur les « États ennemis » — et à réaffirmer les principes de souveraineté, d’intégrité territoriale et de règlement pacifique des différends. Kassym-Jomart Tokaïev s’est également alarmé du fait que les traités de contrôle des armements s’effritent, que les dépenses militaires mondiales aient atteint un record de 27 000 milliards de dollars en 2024, et a préconisé de relancer le dialogue nucléaire et de promouvoir une architecture sécuritaire plus robuste.
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