Robert Redford s’est éteint ce mardi 16 septembre 2025, à 89 ans, laissant derrière lui une carrière monumentale qui a façonné l’histoire du cinéma mondial. Acteur au charisme magnétique, réalisateur exigeant et fondateur du Festival de Sundance, il a su incarner l’archétype du héros hollywoodien tout en défendant un cinéma indépendant audacieux. Plus de soixante-dix films et neuf réalisations composent ce parcours unique, marqué par des œuvres devenues incontournables : de « Pieds nus dans le parc » à « Butch Cassidy et le Kid », de « Les Trois jours du Condor » à « Gatsby le Magnifique », sans oublier « L’Arnaque » ou encore son ultime apparition dans « The Old Man and the Gun ».
À travers ces rôles tantôt romantiques, tantôt engagés, parfois politiques ou désabusés, Robert Redford a toujours conservé une élégance singulière et une sincérité qui ont séduit plusieurs générations de spectateurs. Véritable légende vivante du septième art, il laisse l’image d’un artiste complet, capable de conjuguer éclat hollywoodien et profondeur humaniste. Retour sur les films qui ont façonné cette carrière hors norme.
Sommaire
Butch Cassidy et le Kid (1969)
Ce rôle propulse Robert Redford au rang de star internationale. Aux côtés de Paul Newman, il incarne Sundance Kid, hors-la-loi charmeur et insouciant. Pourtant, le rôle avait d’abord été envisagé pour Steve McQueen. Réalisé par George Roy Hill, le film raconte les aventures de deux bandits charismatiques et gouailleurs. Ensemble, ils conçoivent un plan ingénieux pour dévaliser deux fois le même convoi.
Si l’humour du duo ne convainc pas la critique, le public, lui, se passionne. Le western devient alors un immense succès et installe Redford parmi les grands noms d’Hollywood. L’engouement est tel que le film devient une référence des buddy movies. Plus tard, Redford ira jusqu’à baptiser son festival de cinéma indépendant du nom de son personnage : Sundance.
Voici sa bande-annonce :
VOIR AUSSI : Top 10 films et séries TV avec Robert Patrick
Gatsby le Magnifique (1974)
En 1974, Robert Redford prête ses traits à Jay Gatsby, héros du roman culte de Francis Scott Fitzgerald. Gatsby est un millionnaire mystérieux, auréolé de rumeurs et connu pour ses réceptions somptueuses dans une villa de Long Island. Derrière cette façade brillante se cache pourtant un homme obsédé par son amour perdu, Daisy Buchanan. Redford incarne Gatsby avec un mélange d’élégance, de retenue et de fragilité, donnant au personnage une profondeur inédite. Le film, réalisé par Jack Clayton, constitue la troisième adaptation du roman paru en 1925.
Bien que l’accueil critique ait été partagé, le long-métrage séduit par sa reconstitution fastueuse des années folles. Costumes, décors et ambiance recréent l’opulence et le désenchantement de cette époque. Pour Redford, ce rôle renforce son image d’icône romantique, capable de mêler charisme et vulnérabilité. Quarante ans plus tard, Leonardo DiCaprio reprendra le costume de Gatsby dans une nouvelle version réalisée par Baz Luhrmann. Pourtant, l’interprétation subtile et mélancolique de Redford reste une référence, confirmant son statut d’acteur majeur du cinéma américain.
Par ici le trailer :
Jeremiah Johnson (1972)
Dans ce western de Sydney Pollack, présenté à Cannes en 1972, Robert Redford incarne un vétéran de guerre. Son personnage, marqué par le conflit contre le Mexique, choisit de vivre en ermite dans les Rocheuses.
La nature, majestueuse et omniprésente, devient un cadre central, en écho à l’engagement écologique futur de l’acteur. Au-delà du film, une image culte de Redford hochement la tête deviendra un mème mondialement célèbre : le « Jeremiah Johnson Nod of Approval ».
Découvrez la bande-annonce ci-dessous :
Out of Africa (1985)
Autre réalisation de Sydney Pollack, « Out of Africa » s’inspire des mémoires de l’écrivaine danoise Karen Blixen. Robert Redford y incarne Denys Finch Hatton, un aventurier insaisissable et passionné, qui séduit Karen. Déçue par son mariage, cette aristocrate s’installe au Kenya, alors colonie britannique, pour gérer une plantation. Délaissée par son mari volage, Karen trouve en Denys un compagnon libre, mystérieux et profondément attaché à l’Afrique. Redford incarne ce personnage avec une intensité élégante, mêlant charisme et fragilité.
Sorti en 1985, le film connaît un immense succès critique et commercial. Il remporte sept Oscars, dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur. Le rôle de Denys Finch Hatton reste l’un des plus mémorables de Redford, soulignant sa capacité à incarner des personnages à la fois libres et profondément humains.
Un extrait ci-dessous :
VOIR AUSSI : Top 10 films et séries TV avec Ray Liotta (1954-2022)
Les Hommes du Président (1976)
Passionné par l’affaire du Watergate, Robert Redford acquiert les droits du livre des journalistes Bob Woodward et Carl Bernstein. Ces reporters du Washington Post avaient révélé le scandale qui mena à la démission de Richard Nixon en 1974. Le film, réalisé par Alan J. Pakula, sort seulement deux ans après la chute du président.
Robert Redford incarne Bob Woodward, tandis que Dustin Hoffman joue Carl Bernstein. Couronné de quatre Oscars, ce long-métrage devient une œuvre majeure sur le pouvoir de la presse. Considéré comme l’un des rôles emblématiques de Redford, il reste une référence du cinéma politique.
La bande-annonce juste en bas :
L’Arnaque (1973)
Après le succès de « Butch Cassidy et le Kid », Robert Redford retrouve Paul Newman sous la direction de George Roy Hill. Cette fois, il incarne Johnny Hooker, un jeune escroc talentueux, mais encore inexpérimenté dans le Chicago des années 1930. Avec son complice Henry Gondorff, il monte une arnaque sophistiquée pour se venger du gangster Doyle Lonnegan.
La complicité entre Redford et Newman fait des merveilles, rappelant l’alchimie déjà éprouvée dans Butch Cassidy. Le film, salué par la critique et adoré du public, devient un immense succès commercial. Il est couronné par sept Oscars, dont celui du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario original. La performance de Redford dans le rôle de Johnny Hooker attire particulièrement l’attention. Elle lui vaut sa seule nomination à l’Oscar du meilleur acteur, une distinction finalement remportée par Jack Lemmon pour « Sauvez le tigre ».
Trailer ci-dessous :
Les Trois Jours du Condor (1975)
Dans cet autre film de Sydney Pollack, Robert Redford incarne Joseph Turner, surnommé « Condor », un analyste de la CIA. Lorsque ses collègues sont assassinés, il devient la cible d’un complot meurtrier. Traqué, il doit survivre tout en découvrant la vérité derrière ces crimes.
Sorti en 1975, en plein climat post-Watergate et guerre du Vietnam, le film connaît un grand succès critique et commercial. Véritable classique du cinéma politique des années 1970, il renforce l’image de Redford dans des rôles marqués par l’espionnage et les enjeux politiques.
Regardez sa bande-annonce :
VOIR AUSSI : Top 10 films et séries TV avec Chris Evans
Et au milieu coule une rivière (1992)
Troisième réalisation de Robert Redford, après « Des gens comme les autres » et « Milagro », ce film adapte le roman de Norman Maclean. L’histoire suit deux frères, Norman et Paul, liés par leur passion pour la pêche à la mouche. Le récit traverse plusieurs décennies, de l’enfance à l’âge adulte, et explore leur relation fraternelle.
Craig Sheffer incarne Norman, tandis que Brad Pitt prête ses traits à Paul. Redford, quant à lui, prête sa voix au Norman plus âgé, qui devient le narrateur de cette fresque intime sur la famille et le temps qui passe.
Le trailer par ici :
Le Meilleur (1984)
Robert Redford incarne Roy Hobbs, joueur de base-ball au sommet de son art, brutalement abattu par une femme. Malgré cette blessure, son courage et sa détermination lui permettent de revenir sur les terrains. Guidé par une volonté inébranlable, il mène finalement son équipe vers la victoire.
La scène de son « home run » décisif est devenue culte dans l’histoire du cinéma sportif. Même si le scénario reste assez convenu, Redford porte le film sur ses épaules et lui confère une intensité mémorable.
La bande-annonce ci-dessous :
L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux (1998)
Réalisé et interprété par Robert Redford, ce film adapte le roman à succès de Nicholas Evans, publié en 1995. L’acteur incarne Tom Booker, un dresseur de chevaux réputé pour sa capacité à communiquer avec des animaux traumatisés. Son don attire l’attention d’Annie MacLean, une journaliste new-yorkaise incarnée par Kristin Scott Thomas. Elle sollicite son aide après un accident dramatique qui a blessé sa fille Grace et son cheval Pilgrim. Isolés dans les vastes paysages du Montana, tous trois entament une lente reconstruction marquée par l’écoute, la patience et la confiance retrouvée.
Redford y explore des thèmes chers à sa carrière : l’harmonie avec la nature, le poids des blessures intimes et la force du lien humain. Le film séduit le public par son souffle romanesque et ses images grandioses des plaines américaines. Véritable succès au box-office, il conforte Redford dans sa double casquette d’acteur charismatique et de réalisateur sensible, capable de mêler émotion et spectacle.
Par ici le trailer :
NuMedia est un média indépendant. Soutiens-nous en nous ajoutant à tes favoris sur Google Actualités :