Lee Sun-kyun est né le 2 mars 1975 à Séoul. Acteur charismatique, il a marqué le cinéma sud-coréen avant de s’éteindre tragiquement dans la même ville, le 27 décembre 2023. Révélé au grand public grâce à sa collaboration avec le réalisateur Hong Sang-soo, il acquiert une notoriété internationale avec le film « Parasite » de Bong Joon-ho. Mais derrière le succès, la lumière s’est peu à peu éteinte. Idole un jour, paria le lendemain : telle est souvent la réalité cruelle de l’industrie du divertissement en Corée du Sud.
Accusé de consommation de drogue, Lee Sun-kyun a été placé au cœur d’une tempête médiatique sans précédent. En octobre 2023, il est soupçonné d’avoir consommé du cannabis et d’autres substances dans un bar haut de gamme de Gangnam. Malgré ses excuses publiques répétées, la pression policière et la haine déversée sur les réseaux sociaux deviennent insoutenables. La veille de sa mort, il avait encore passé plusieurs heures à être interrogé par la police. Son décès a bouleversé la Corée, révélant une fois de plus la violence du système qui broie ses propres icônes.
Sommaire
Parasite (2019)
« Parasite » est un film coécrit et réalisé par Bong Joon-ho, en collaboration avec Han Jin-won. Cette œuvre magistrale suit une famille pauvre qui élabore un plan audacieux pour infiltrer le foyer d’une famille aisée. Chacun des membres se fait alors passer pour un professionnel qualifié, sans jamais révéler ses véritables liens de parenté. Lee Sun-kyun y incarne Dong-ik, le père de la famille Park. Il incarne alors un homme à la fois élégant, distant et symbolique de la réussite sociale en Corée du Sud.
Présenté en compétition officielle au Festival de Cannes 2019, « Parasite » remporte la Palme d’or à l’unanimité du jury. Une première historique pour le cinéma sud-coréen. Porté par des critiques dithyrambiques, le film est alors salué comme le meilleur long-métrage de 2019. Il sera aussi l’un des plus marquants du XXIᵉ siècle. Avec plus de 263 millions de dollars de recettes pour un budget de 15,5 millions, « Parasite » devient ainsi un phénomène mondial. Lors de la 92 ᵉ cérémonie des Oscars, il rafle quatre trophées majeurs. Meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario original et meilleur film international, c’est une victoire historique. C’est en effet le premier film non anglophone à remporter l’Oscar du meilleur film.
Découvrez sa bande-annonce ci-dessous :
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The King’s Case Note (2017)
« The King’s Case Note » est un film réalisé par Moon Hyun-sung, librement inspiré de la bande dessinée « Imgeumnimui Sagunsoocheob » de Heo Yoon-Mi. Sorti en 2017, le film séduit le public coréen avec plus de 1,6 million d’entrées au box-office. Lee Sun-kyun y incarne le Roi Yejong, un monarque pas comme les autres.
L’histoire suit Yoon Yi-seo, le nouveau chroniqueur royal chargé de consigner chaque geste du souverain pour la postérité. Très vite, il découvre que le roi qu’il sert ne se contente pas de gouverner depuis son trône. Fasciné par les mystères et les jeux de logique, Yejong décide de mener lui-même l’enquête lorsqu’un de ses émissaires est assassiné et qu’un complot semble se tramer à la cour. Mêlant humour, suspense et reconstitution historique, « The King’s Case Note » offre un rôle sur mesure à Lee Sun-kyun. L’acteur y déploie toute sa malice et son charisme royal.
Ci-dessous le trailer :
My Sister (2018)
« My Mister » est un K-drama diffusé en 2018. On y suit Park Dong-hoon (Lee Sun-kyun), un chef d’équipe d’inspection chargé de vérifier la conformité des bâtiments aux normes de sécurité. Un jour, il découvre une importante somme d’argent dissimulée dans son tiroir, déclenchant une série d’événements qui vont bouleverser son existence. Ce drame, d’une grande sensibilité, explore la solitude, la culpabilité et la possibilité d’une seconde chance. À travers la rencontre entre deux êtres blessés, « My Mister » questionne la dignité et la bienveillance dans un monde dur et impitoyable.
Les critiques saluent unanimement la profondeur de la série. « Malgré des intrigues secondaires plus modestes, ce drama atteint une justesse rare, à tous points de vue », note un spectateur. L’alchimie entre les deux acteurs principaux est également encensée, leur jeu tout en retenue donnant une intensité bouleversante à cette histoire de rédemption, d’amour et de quête de sens. Souvent cité comme le meilleur drama coréen de sa décennie, « My Mister » s’impose comme une œuvre touchante et universelle, empreinte d’humanité jusque dans ses personnages les plus sombres.
Voici un extrait :
Doraemon : Nobita no takarajima (2018)
« Doraemon : Nobita no Takarajima » est un film d’animation japonais réalisé par Kazuaki Imai. Trente-neuvième long-métrage inspiré du célèbre manga « Doraemon », il revisite avec tendresse et imagination le classique de Robert Louis Stevenson, « L’Île au trésor ». Le scénario, signé Genki Kawamura, mêle aventure, humour et émotion dans un univers fidèle à l’esprit original de la série.
Lee Sun-kyun y prête sa voix au personnage de Byeon Sun. Ce doublage lui permet d’explorer un registre différent, loin des drames réalistes qui ont fait sa renommée. À sa sortie en 2018, le film se hisse immédiatement en tête du box-office japonais durant ses deux premières semaines d’exploitation, confirmant l’attachement du public à la saga. Son succès inspire même un jeu vidéo, sorti sur Nintendo 3DS le 1ᵉʳ mars 2018, prolongeant ainsi l’aventure pour les fans de tous âges.
Par ici sa bande-annonce :
Hard Day (2014)
« Hard Day » est une comédie policière écrite et réalisée par Kim Seong-hoon. Présenté à la Quinzaine des réalisateurs lors du Festival de Cannes 2014, le film s’impose comme un bijou de tension et d’humour noir. Son succès est tel qu’il inspirera, en 2022, un remake français signé Régis Blondeau, intitulé « Sans répit ». Lee Sun-kyun y interprète l’inspecteur Ko Gun-soo, un policier surmené dont la vie bascule en une seule journée. Alors qu’il se rend aux funérailles de sa mère, il renverse accidentellement un piéton.
Kim Seong-hoon s’amuse à brouiller les frontières entre drame, thriller et comédie. « Hard Day » alterne ainsi entre un humour absurde et une tension haletante, offrant un hommage vibrant au polar classique tout en lui insufflant une énergie moderne.
Le trailer juste en bas :
Kingmaker (2022)
« Kingmaker » est un film réalisé par Byun Sung-hyun. Inspiré de faits réels, il s’appuie sur la relation complexe entre le président Kim Dae-jung et son stratège politique, Uhm Chang-rok. À travers cette fresque politique, le film explore les coulisses du pouvoir et les dilemmes moraux qui l’accompagnent.
Lee Sun-kyun incarne Seo Chang-dae, un conseiller politique brillant et ambitieux, prêt à tout pour mener son candidat à la victoire. Son sens aigu de la stratégie et sa capacité à manipuler l’opinion publique en font un personnage fascinant, mais aussi profondément tourmenté. Face à lui, Kim Woon-beom, un homme politique idéaliste, rêve de devenir président sans trahir ses valeurs. Leur alliance, fondée sur le pragmatisme et la conviction, se transforme peu à peu en un duel idéologique. Récompensé pour sa mise en scène soignée et son écriture fine, « Kingmaker » séduit autant par son intensité dramatique que par sa réflexion sur l’éthique en politique. Le film est d’ailleurs nommé à sept reprises aux Blue Dragon Film Awards et remporte le prix de la meilleure direction artistique.
Ci-dessous le trailer :
Sleep (2023)
« Sleep » est un film réalisé par Jason Yu, qui signe ici son tout premier long-métrage. Présenté hors compétition dans la section Semaine de la critique au Festival de Cannes 2023, le film s’impose rapidement comme une œuvre singulière, à mi-chemin entre drame intime et horreur psychologique. Lee Sun-kyun y incarne Hyeon-soo, un jeune mari dont le comportement devient inquiétant lorsqu’il se met à somnambuler. La nuit, il semble se transformer en un autre homme. Sa femme, terrifiée à l’idée qu’il puisse faire du mal à leur nouveau-né, sombre peu à peu dans la paranoïa et l’insomnie.
Bien que « Sleep » adopte les codes du film de genre. Jason Yu le décrit d’ailleurs avant tout comme « un film sur le mariage et sur l’amour ». Inspiré par sa propre vie, le réalisateur confie : « À l’époque où j’écrivais ce film, j’étais sur le point d’épouser ma fiancée. Je voulais raconter une histoire différente sur le mariage : la plupart des films abordent les conflits qui éloignent les couples, mais moi, je voulais parler de la peur de perdre l’autre ». Récompensé par le Grand Prix du Festival du film fantastique de Gérardmer 2023, « Sleep » s’impose comme un huis clos oppressant. Le tout porté par un duo d’acteurs bouleversant et une mise en scène d’une rare précision.
La bande-annonce ci-dessous :
Night and Day (2008)
« Night and Day » est un film réalisé par Hong Sang-soo. Il raconte l’histoire de Sung-nam, un jeune peintre coréen contraint de fuir son pays. Il s’envole pour Paris et trouve refuge dans une pension du 14 ᵉ arrondissement, tenue par un compatriote. Peu à peu, il s’adapte à cette nouvelle vie occidentale et fait la connaissance de deux jeunes Coréennes, Hyun-ju et Yu-jeong. Au fil de l’été, il tombe amoureux de Yu-jeong… et de Paris elle-même. Lee Sun-kyun interprète Yun Kyeong-su, un personnage secondaire, mais marquant.
Présenté en compétition officielle au Festival de Berlin en 2008, « Night and Day » est le huitième long-métrage d’Hong Sang-soo. Il s’agit toutefois du premier qu’il tourne en dehors de la Corée du Sud. Le réalisateur confie avoir vécu à Paris en 1991 : « Le film est plus ou moins basé sur cette expérience », explique-t-il. Depuis longtemps, il nourrissait le désir de filmer la capitale française, symbole d’exil, de rêve et de désorientation. Subtil et contemplatif, « Night and Day » explore avec finesse le déracinement et la quête d’identité, thèmes chers à Hong Sang-soo.
Voici la bande-annonce :
Take Point (2018)
« Take Point » est un film d’action réalisé par Kim Byung-woo. L’intrigue se déroule en pleine élection présidentielle américaine de 2024, dans un climat mondial sous haute tension. Ahab, chef d’un groupe de mercenaires d’élite, accepte une mission secrète commanditée par la CIA. Son objectif ? Capturer un haut fonctionnaire nord-coréen retranché dans un immense bunker, à trente mètres sous la zone démilitarisée.
Lee Sun-kyun y incarne le Dr Yoon Ji-eui. Sorti en 2018, « Take Point » séduit le public coréen et franchit d’ailleurs la barre du million d’entrées au box-office. Avec près de 12,5 millions de dollars de recettes, il s’impose ainsi comme un succès commercial. Entre scènes d’action spectaculaires et tension géopolitique, le film confirme le talent de Lee Sun-kyun pour naviguer entre cinéma d’auteur et superproductions musclées.
Découvrez son trailer :
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Jo Pil-Ho : Souffle de rage (2019)
« Jo Pil-ho : Souffle de rage » est un film d’action dramatique écrit et réalisé par Lee Jeong-beom. Lee Sun-kyun y campe Jo Pil-ho, un flic corrompu, adepte de braquages de distributeurs automatiques et dans le collimateur d’une enquête interne. Mais lorsqu’il se retrouve malgré lui mêlé aux sombres affaires d’une puissante multinationale coréenne, sa survie devient une question d’instinct. Ce thriller nerveux explore la frontière floue entre le bien et le mal, dans un monde où la corruption gangrène aussi bien les institutions que les consciences. Lee Sun-kyun y déploie un jeu intense, oscillant entre cynisme et humanité, donnant une profondeur inattendue à son personnage.
Les spectateurs saluent un film solide et maîtrisé : « Un film coréen dans la moyenne, mais qui surpasse bien des productions hollywoodiennes », peut-on lire parmi les critiques. D’autres louent « une action puissante et un divertissement de qualité, fidèle à la rigueur du cinéma coréen ». Sans révolutionner le genre, « Jo Pil-ho : Souffle de rage » confirme le savoir-faire du cinéma sud-coréen dans l’art du polar efficace et immersif, porté par un Lee Sun-kyun au sommet de sa tension dramatique.
Voici un extrait :
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