Au 3406 Brownsville Road, à Pittsburgh, il n’y a pas de panneau « Maison hantée ». Rien d’extraordinaire non plus à l’extérieur. Une grande bâtisse victorienne, banale en apparence. Mais à l’intérieur ? Pendant près de deux décennies, une famille y a vécu l’impensable.
Bob Cranmer, propriétaire des lieux, ancien élu local et vétéran de l’armée américaine, est pourtant loin du cliché du mystique halluciné. Et c’est ce qui rend son histoire d’autant plus glaçante.
Sommaire
Une maison comme les autres, en apparence
À Pittsburgh, au 3406 Brownsville Road, une maison victorienne trône, discrète. Façade paisible, volets verts, jardin entretenu. Rien n’indique qu’ici, pendant plus de dix-huit ans, une famille américaine a mené une guerre psychologique contre ce qu’elle appelle une entité démoniaque.
Pas d’ectoplasmes façon “Ghostbusters”, pas de mise en scène hollywoodienne. Juste un foyer, des murs, et ce que l’on pourrait appeler : le Mal.
Bob Cranmer n’est pas un illuminé. Ancien officier de l’armée, catholique pratiquant mais rationnel, il est élu local au conseil municipal de Pittsburgh dans les années 1990. En 1988, il tombe amoureux de cette vieille maison. Quelque chose l’attire.
La transaction se fait vite. Trop vite, peut-être. La précédente propriétaire, pourtant réticente au départ, accepte soudainement de vendre. L’emménagement a lieu. La vie suit son cours. Jusqu’à ce que le quotidien commence à se déformer.
Brownsville Road : signes faibles, frissons forts
Au début, ce sont des détails. Des lumières qui vacillent, des objets déplacés, des portes qui grincent, des pas dans les escaliers. Bob cherche des explications techniques : vieux câblage, tuyauterie, bois qui travaille. Il veut rester maître à bord. Mais les incidents s’intensifient.
Une veilleuse qu’on éteint et qui se rallume. Des objets cassés, des pleurs d’enfants sans source, des sensations de présence. L’ambiance devient oppressante, électrique. Et puis, les manifestations deviennent plus violentes.
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Griffures, odeurs et sang
Les murs du salon deviennent le théâtre d’anomalies physiques. Des griffures apparaissent sur le plâtre. Il y a aussi des croix inversées. Des gouttes de sang semblent perler du plafond, sans explication. Une odeur de soufre s’installe. Les enfants tombent malades, sans raison clinique claire.
La famille tente de tenir. La mère, Lesa, doute. Bob, lui, se radicalise dans la foi. Prières, bénédictions, eau bénite. Mais rien n’y fait.
Le propriétaire commence à enquêter
Bob commence à enquêter sur l’histoire de la maison. Il découvre que le terrain était autrefois un passage connu des Amérindiens, puis une zone de conflit. Plus tard, une petite clinique clandestine y aurait fonctionné, dans les années 1930.
Une légende urbaine évoque un médecin qui aurait pratiqué des avortements illégaux dans le sous-sol, et dont les pratiques auraient tourné à l’horreur. Mais rien de formel dans les archives. Seulement des rumeurs. Et des silences.
L’appel à l’Église
Face à l’intensification des phénomènes, Bob contacte l’archidiocèse de Pittsburgh. Contre toute attente, l’Église prend le cas très au sérieux. Un prêtre est envoyé pour observer, puis un deuxième. Des rites mineurs sont pratiqués. Les entités répondent. Les manifestations empirent. Les exorcismes s’enchaînent pendant des mois.
Le clergé reconnaît que la maison semble être sous l’emprise d’un démon ancien, possiblement lié à un traumatisme collectif. Il est rare que l’Église parle aussi directement. Là, elle agit.
“The Demon of Brownsville Road”
En 2014, Bob Cranmer publie son livre. The Demon of Brownsville Road. C’est une chronologie précise, froide, méthodique. Pas un récit sensationnaliste. Chaque manifestation y est décrite : bruits, blessures, destructions, maladies. Il y détaille aussi les rituels, les échanges avec les prêtres, la détérioration mentale de ses enfants, les tentatives de suicide, et son propre épuisement.
La pièce du salon, dit-il, était le cœur noir de la maison. Une porte vers quelque chose d’autre. Le seul moyen d’en finir, selon les prêtres, était de mener un exorcisme complet.
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L’exorcisme de 2006
En 2006, un exorcisme majeur est pratiqué. Pendant plusieurs semaines, la maison est bénie quotidiennement. Des objets religieux sont placés dans chaque pièce. Le rite culmine un dimanche d’octobre. Et là… tout s’arrête.
Les bruits cessent. Les griffures ne reviennent pas. L’odeur disparaît. Aucun incident ne sera plus signalé. Bob raconte avoir entendu, cette nuit-là, un cri étouffé, comme un dernier souffle. Et puis, plus rien.
Pourquoi si peu de bruit ?
La presse locale a suivi l’affaire. Quelques médias spécialisés ont relayé l’histoire. Mais aucune grande chaîne nationale n’a pris le risque d’en faire un dossier. Trop religieux ? Ou, trop invérifiable ? Trop effrayant ?
L’Église, elle, a confirmé son intervention, sans jamais publier officiellement les rapports. Bob Cranmer, aujourd’hui, vit toujours dans cette maison. Il y a fait rénover certaines pièces. Mais le salon reste vide.
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