Que ce soit auprès de croyants ou auprès des athées et des scientifiques, la disparition de Jésus par crucifixion est sujette à débats et à diverses théories. Voici ce que nous pouvons en dire à ce jour.
Sommaire
1. Ce que disent les textes sur la crucifixion de Jésus
La mort de Jésus-Christ, figure centrale du christianisme, est l’un des événements les plus racontés, interprétés et questionnés de l’histoire humaine.
Selon les quatre évangiles du Nouveau Testament, Jésus a été arrêté à Jérusalem, condamné pour sédition, flagellé, moqué, couronné d’épines, puis crucifié sur le mont Golgotha entre deux criminels.
Il aurait porté lui-même sa croix jusqu’au lieu d’exécution, avant d’être cloué aux mains et aux pieds, élevé au regard de la foule, et transpercé par une lance romaine.
Sa mort est décrite comme violente, mais rapide : il aurait expiré au bout de quelques heures, bien avant que les soldats ne brisent ses jambes, comme cela se faisait pour accélérer la mort chez les suppliciés.
Le détail troublant : d’après l’Évangile selon Jean (19:34), lorsque le soldat perce son flanc, de l’eau sort de la plaie, et non du sang. Une image souvent interprétée comme symbolique, mais qui a aussi suscité des interrogations physiologiques.
2. Était-il vraiment mort sur la croix ?
Premièrement, il faut savoir que nous ne sommes pas absolument certains de l’existence de Jésus, d’un point de vue scientifique. Selon National Geographic, « la plupart des archéologues ne doutent plus de l’existence de Jésus. Au fil des fouilles en Terre sainte, son portrait s’affine ». Mais, l’absolue certitude n’est pas là. Mais, partons du principe qu’il a existé.
Depuis des siècles, cette question de sa crucifixion divise croyants, chercheurs et sceptiques. Pour les chrétiens, la mort de Jésus est une certitude, et sa résurrection, le fondement même de la foi.
Mais certains scientifiques et historiens ont proposé des théories alternatives, remettant en cause la version canonique. L’une des plus connues est celle de l’évanouissement, proposée dès le XVIIIe siècle par le théologien allemand Karl Friedrich Bahrdt, expliquée ici.
Selon cette hypothèse, Jésus ne serait pas mort lors de sa crucifixion, mais simplement tombé dans un état comateux ou cataleptique à cause de la douleur, de la déshydratation et des blessures.
Pris pour mort, il aurait été descendu de la croix, placé dans un tombeau… et s’y serait réveillé quelques heures ou jours plus tard. Cette théorie, marginale, est aujourd’hui relayée dans certains milieux sceptiques, mais elle est fortement contestée, tant pour des raisons historiques que médicales.
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3. Un tremblement de terre libérateur ?
Une autre théorie, plus récente, tente d’expliquer la disparition du corps de Jésus sans faire appel à un miracle : le tremblement de terre, hypothèse relayée ici. L’Évangile de Matthieu (27:51) évoque un séisme au moment de sa mort : « La terre trembla, les rochers se fendirent, les tombeaux s’ouvrirent », peut-on lire.
Selon certains chercheurs, un second tremblement de terre aurait eu lieu au matin de la résurrection, provoquant le déplacement de la pierre scellant le tombeau.
Le professeur Lawrence Mykytiuk, spécialiste de la Bible hébraïque, estime plausible un événement sismique ayant coïncidé avec la mort de Jésus. Des études géologiques menées autour de la mer Morte montrent effectivement qu’un séisme de faible à moyenne intensité s’est produit dans cette région entre l’an 26 et l’an 36, période correspondant à la crucifixion.
Ce phénomène aurait pu, théoriquement, ouvrir le tombeau, permettant à Jésus, s’il n’était pas mort, de s’échapper. Une hypothèse séduisante pour certains… mais difficile à démontrer, faute de sources contemporaines.
4. Des théories extrêmement débattues
Ces théories alternatives partagent un point commun : elles tentent de s’extraire du récit surnaturel, sans pour autant proposer de preuves définitives. Et elles se heurtent à plusieurs obstacles. D’abord, l’efficacité des Romains.
À l’époque, les soldats affectés aux crucifixions étaient des professionnels de l’exécution publique, entraînés à détecter la mort réelle. Un homme considéré comme messianique, condamné pour sédition, n’aurait probablement pas été laissé en vie par erreur. De plus, les évangiles insistent sur le fait que des gardes étaient postés devant le tombeau. Si Jésus s’était réveillé, il lui aurait fallu échapper à cette surveillance, blessé, affaibli, et sans aide.
Ensuite, l’absence de traces postérieures : si Jésus avait survécu, vécu ailleurs et fini ses jours dans l’anonymat, certains attendraient des écrits complémentaires, témoignages, traditions orales alternatives. Or, rien de tel n’existe, en dehors d’évangiles apocryphes, souvent écrits bien après les événements et non reconnus par l’historiographie sérieuse.
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5. Une résurrection ou un mythe fondateur ?
Pour l’Église, la résurrection est un événement surnaturel, un acte divin central à la foi chrétienne. Elle n’est pas censée être « prouvable » selon les critères modernes, mais crue. Le corps vide dans le tombeau, les apparitions post-mortem, la transformation radicale des disciples, passant de la peur à la proclamation publique, sont interprétés comme autant de signes de ce renversement cosmique.
Du côté des scientifiques, le consensus historique reste que Jésus a bien été crucifié, très probablement vers l’an 30, et qu’il est mort sur la croix. C’est l’un des rares points quasi-unanimement reconnus par les historiens, même athées, car la crucifixion est attestée par des sources externes (Tacite, Flavius Josèphe, ou encore des documents juifs comme le Talmud), même si ce n’est sûr à 100 %.
6. Résumé de la crucifixion de Jésus selon les textes
Jésus, c’est un prédicateur juif né en Galilée, vers -4 ou -6 avant JC (pas en l’an 0 comme beaucoup le pensent), à une époque où la Judée est sous occupation romaine. Il prêche un message radical : amour universel, remise en question des lois anciennes, critique des autorités religieuses, promesse d’un « Royaume de Dieu » qui renverserait l’ordre établi.
Sauf que les autorités juives (notamment les pharisiens et les grands prêtres) le voient comme une menace pour leur autorité religieuse. Les Romains, eux, craignent tout ce qui pourrait provoquer des troubles dans une région déjà instable. Et un type qui est acclamé comme « roi des Juifs », c’est potentiellement un chef rebelle.
Selon les Évangiles, Jésus est arrêté après avoir été trahi par Judas, l’un de ses disciples. Jésus est arrêté de nuit, probablement pour éviter une émeute, dans le jardin de Gethsémani.
Jésus est arrêté par les autorités juives, accusé de blasphème. Il est ensuite transféré chez Ponce Pilate, gouverneur romain, qui le juge selon les critères politiques romains : sédition (se faire passer pour roi des Juifs, ce qui était une menace à l’empire). Pilate, peu convaincu, laisse la foule choisir : Barrabas ou Jésus. La foule choisit de libérer Barrabas.
Avant d’être crucifié, Jésus subit une flagellation romaine. Après cela, il aurait alors porté sa propre croix. Mais, contrairement à l’imagerie populaire, les condamnés ne portaient probablement que la poutre transversale (patibulum), qui pesait entre 30 et 50 kg, donc il n’aurait pas porté toute la croix, mais une partie. Il porte la poutre jusqu’au Golgotha.
7. Crucifixion et résurrection
Jésus est finalement crucifié, des clous sont enfoncés dans les poignets, pas dans les paumes (qui ne tiendraient pas le poids du corps). D’autres clous sont mis dans les pieds, soit l’un sur l’autre, soit sur les côtés.
Le corps s’affaisse. Les bras sont étirés à l’extrême. Le diaphragme se bloque. Ainsi, le condamné ne peut plus respirer. Il doit alors pousser sur ses pieds cloués pour se redresser et reprendre une bouffée d’air. Ce mouvement atroce, il va le répéter pendant des heures, parfois des jours.
La plupart des crucifiés mettaient plusieurs jours à mourir. Jésus serait mort en 3 à 6 heures. Ce qui a étonné même Pilate (selon l’Évangile de Marc). Après la déclaration de sa mort, le corps est demandé par Joseph d’Arimathie. Il est descendu avant le début du sabbat. Jésus est mis au tombeau (dans un caveau taillé dans la roche), mais il ressuscite trois jours plus tard.
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