Difficile de classer Bernard Werber. Chaque roman est un univers-labyrinthe, un prétexte pour explorer la conscience, le vivant, les civilisations, mais aussi l’invisible, le mystique, le transhumaniste. Certains préfèrent ses débuts plus scientifiques, d’autres ses envolées spirituelles. Ce top mêle les deux.
Bernard Werber est l’un de mes auteurs préférés. Déjà parce qu’il était journaliste scientifique, que nous avons fait la même école de journalisme, mais surtout parce que ses romans mêlent fiction avec science, avec de la théorie et de la réflexion, le tout dans une écriture souvent non-linéaire, entremêlée, avec notamment ces passages en gras qui viennent nous instruire au milieu de l’histoire.
Bref, voici, selon moi, ses meilleurs livres. Dites-moi en commentaires quel est votre préféré ! Nous n’avons certainement pas le même classement 🙂
Sommaire
1. Les Fourmis
C’est le classique absolu. C’est par lui que tout commence. Et par « tout », j’entends à la fois la carrière de Werber, l’immense saga des fourmis, mais aussi ce ton si particulier : fiction à double narration, chapitres encyclopédiques glissés dans le récit, et une réflexion sur l’intelligence collective, la guerre, l’organisation sociale. Il aime bien les animaux sociaux et les insectes qui ont une colonie pour exprimer cela.
On suit Jonathan Wells, un homme qui hérite d’un appartement interdit d’accès… pendant qu’on explore, en parallèle, la vie d’une fourmi, 327e mâle de sa colonie.
Cela donne un thriller naturaliste, une expérience immersive, une fable philosophique qui interroge : qui est vraiment l’espèce dominante ? Et surtout : comment juger un système qu’on ne comprend pas ? Un chef-d’œuvre de construction narrative, premier tome d’une trilogie culte.
2. Le Livre du Voyage
Celui-ci, c’est ton voyage intérieur sur papier. Pas de personnages, pas d’intrigue classique. Juste toi, le lecteur, et une voix qui te parle à la deuxième personne. Le but ? T’accompagner dans une plongée guidée dans ton propre esprit, comme une auto-hypnose littéraire.
C’est mystique, hypnotique, parfois déroutant. Mais ce petit livre (format poche, couverture noire et sobre) a marqué des générations de lecteurs en quête de sens, de respiration, de reconnexion à eux-mêmes. Il y est question de mémoire, de pardon, d’ego, de schémas mentaux.
Et c’est probablement son œuvre la plus thérapeutique. À lire seul, au calme, sans distraction. Et peut-être plus d’une fois. Personnellement, j’ai réellement été transportée en le lisant et c’est sans doute le livre auquel je tiens le plus dans ma bibliothèque.
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3. L’Encyclopédie du savoir relatif et absolu
À l’origine, ce n’est pas un roman, mais un objet-livre. Une compilation de faits, anecdotes, définitions, théories, histoires insolites, classés comme une encyclopédie totalement subjective. C’est le bouquin qu’on picore, qu’on ouvre au hasard, qui fait marrer, flipper ou réfléchir.
Certains passages sont devenus cultes. On y retrouve des embryons de futures intrigues, des prolongements des romans, des réflexions de fond sur la condition humaine, la science, la mort, les rêves, les civilisations disparues.
Et surtout, on y découvre le personnage d’Edmond Wells, l’encyclopédiste fictif qui deviendra le fil rouge d’un grand nombre d’œuvres de Werber. Un indispensable. Pas une fiction, mais la matrice de tout le reste. C’est un manuel incroyable pour les curieux comme moi.
4. La Prophétie des abeilles
Je viens juste de le terminer et c’est sans doute l’un de mes préférés. Bien plus que Sa Majesté des Chats que j’ai failli mettre à sa place. Le roman suit un hypnotiseur capable d’explorer ses vies antérieures à travers des séances d’hypnose profonde.
En fouillant ses incarnations passées, il tente de retrouver une prophétie ancienne écrite il y a 1000 ans par un chevalier templier à Jérusalem. Ce texte oublié contiendrait les clés pour éviter l’effondrement de l’humanité, en lien avec les abeilles.
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5. Le Temps des chimères
On termine avec un bouquin plus récent, mais puissant : une femme présidente d’un monde post-catastrophe décide de créer une nouvelle espèce, fusion parfaite entre l’humain et l’animal. Le roman aborde la bioéthique, le pouvoir, la transmission, le rapport au vivant.
On y suit la tentative de construire une société plus juste… mais la question reste : peut-on vraiment faire mieux ? Ou répète-t-on toujours les mêmes erreurs ?
C’est ambitieux, parfois dérangeant, et toujours porté par cette capacité qu’a Bernard Werber à projeter les questions d’aujourd’hui dans les utopies de demain.
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