Lorsqu’un contrat de travail prend fin, les causes et les procédures varient selon la situation. En France, deux dispositifs sont particulièrement fréquents : la rupture conventionnelle et le licenciement économique. Si tous deux ouvrent droit au chômage, ils reposent sur des logiques différentes. Alors, comment distinguer ces deux modes de rupture du contrat de travail ? Quels sont les avantages et les conséquences pour le salarié et l’employeur ?
Qu’est-ce qu’une rupture conventionnelle ?
La rupture conventionnelle est une procédure mise en place en 2008. Elle permet à l’employeur et au salarié en CDI de se mettre d’accord pour mettre fin au contrat de travail.
- C’est une décision à l’amiable, qui repose sur le consentement mutuel.
- Elle nécessite un ou plusieurs entretiens, au cours desquels les conditions sont négociées (date de départ, montant de l’indemnité…).
- L’accord est formalisé par une convention, qui doit être homologuée par la Dreets (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités).
- Le salarié perçoit une indemnité spécifique de rupture conventionnelle, au moins équivalente à l’indemnité légale de licenciement.
En clair, la rupture conventionnelle est une solution souple, qui offre une certaine sécurité juridique aux deux parties.
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Qu’est-ce qu’un licenciement économique ?
Le licenciement économique est une rupture du contrat à l’initiative de l’employeur, fondée sur des motifs non liés à la personne du salarié, mais à des difficultés de l’entreprise.
Les raisons possibles :
- difficultés économiques (chute du chiffre d’affaires, pertes financières…),
- mutations technologiques,
- réorganisation nécessaire à la sauvegarde de la compétitivité,
- cessation d’activité de l’entreprise.
Contrairement à la rupture conventionnelle :
- le licenciement économique n’est pas négocié, il est imposé par l’employeur.
- il obéit à une procédure stricte (convocation, entretien préalable, notification écrite…).
- le salarié bénéficie d’une indemnité de licenciement et, dans certains cas, d’un accompagnement spécifique (reclassement, contrat de sécurisation professionnelle – CSP).
Points communs et différences
Critère | Rupture conventionnelle | Licenciement économique |
---|---|---|
Initiative | Employeur et salarié (accord commun) | Employeur uniquement |
Nature | À l’amiable | Imposée |
Motif | Aucun nécessaire | Difficultés économiques ou réorganisation |
Procédure | Entretien(s) + homologation Dreets | Procédure stricte (convocation, entretien, notification) |
Indemnité | Indemnité spécifique ≥ indemnité légale de licenciement | Indemnité légale ou conventionnelle de licenciement |
Chômage | Oui (sous conditions Pôle emploi) | Oui (sous conditions Pôle emploi) |
Accompagnement | Non prévu spécifiquement | CSP, reclassement, priorité de réembauche |
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Quelle solution est la plus avantageuse ?
Tout dépend de la situation :
- Pour un salarié qui souhaite quitter son poste sans démissionner et avec l’accord de l’employeur, la rupture conventionnelle est idéale. Elle permet d’obtenir une indemnité négociée et d’ouvrir des droits au chômage.
- Pour un salarié confronté à des difficultés économiques de l’entreprise, le licenciement économique s’impose. Son avantage est l’accès au CSP, un dispositif renforcé qui facilite le retour à l’emploi.
FAQ – Rupture conventionnelle ou licenciement
Oui. Comme elle repose sur un accord mutuel, le salarié ou l’employeur peut refuser de signer la convention.
Non. Le licenciement économique est une décision de l’employeur, et le salarié ne peut pas s’y opposer, sauf à en contester la légalité devant le conseil de prud’hommes.
La rupture conventionnelle garantit au minimum l’indemnité légale de licenciement, mais elle peut être plus avantageuse si elle est négociée. Dans un licenciement économique, l’indemnité est calculée selon la loi ou la convention collective, mais elle n’est pas négociée.
Oui. Une fois la convention homologuée, le salarié a droit à l’allocation chômage (ARE), sous réserve d’avoir cotisé suffisamment.
La rupture conventionnelle est souvent plus rapide, car elle ne nécessite pas de justifier de difficultés économiques. Le licenciement économique, lui, implique une procédure stricte et parfois un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) pour les grandes entreprises.
En résumé, la rupture conventionnelle est une sortie négociée et sécurisée, tandis que le licenciement économique est une décision unilatérale liée à la santé de l’entreprise. Dans les deux cas, le salarié bénéficie d’une indemnité et de droits au chômage, mais les conditions et les avantages diffèrent.
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