Que vous soyez enfant, adolescent, adulte ou parent d’un enfant pour qui vous avez des doutes, voici les signes qui caractérisent majoritairement les personnes Haut Potentiel Intellectuel, soit HPI. Le Haut Potentiel Intellectuel se caractérise par un fort QI, mais aussi par de nombreux comportements typiques. Chaque personne HPI est différente, mais il y a des signes qui reviennent dans la majorité. Les voici.
NB : Article écrit par une personne HPI.
Qu’est-ce que c’est qu’être HPI ?
Les personnes haut potentiel intellectuel (HPI) représenteraient seulement 2 % de la population. Toutefois, une grande majorité des enfants et des adultes atteints de ce trouble neuronal ne sont jamais diagnostiqués.
Le HPI est donc un trouble neuronal et comportemental. Les haut potentiel, « surdoués », aussi appelés « zèbres » ont des aptitudes intellectuelles très élevées, notamment avec un système de pensée différent de la norme, plus rapide et en arborescence.
Les HPI ont un mode de fonctionnement qui est donc lui aussi différent, en société, à l’école ou encore dans ses comportements sociaux. Le HPI est doté d’une intelligence intuitive forte, d’un esprit créatif impressionnant et d’une fibre inventrice.
Il n’agit d’une neuroatypie. C’est-à-dire que la personne diagnostiquée par un médecin comme étant HPI a un fonctionnement de cerveau qui diffère de la norme. Il est neuroatypique / neurodivergeant.
Il peut donc avoir du mal à vivre et s’adapter à ce monde fait pour les personnes neurotypiques. C’est pour cela que certains praticiens pensent que le HPI est un handicap. Généralement, tout dépend de la personne HPI. Encore une fois, les HPI sont tous différents.
Causes, diagnostic et traitements
Une personne HPI est née comme cela. Comme pour une personne autiste ou TDAH, elle n’a pas eu le choix d’avoir ce trouble neuronal. Chez certaines personnes, en grandissant, le HPI se développe plus ou moins. La personne peut s’adapter un peu mieux, avoir moins de symptômes, ou au contraire la situation peut empirer avec le temps.
On ne peut pas s’autodiagnostiquer HPI. On peut avoir des suspicions, mais vous devez impérativement être diagnostiqué par un médecin, un psychiatre ou un neuropsychologue. Notez que dans le dernier cas, le diagnostic ne sera pas reconnu.
Seul un médecin peut poser un diagnostic. Habituellement, on diagnostique le HPI en faisant un test de quotient intellectuel (QI). Mais, ce n’est pas le seul facteur qui compte. Des tests comportementaux sont aussi réalisés.
Il n’y a pas de traitement au HPI car ce n’est pas vraiment une maladie. D’ailleurs, il ne faut pas croire qu’il faut faire disparaître le HPI. Non. Être HPI est un mode de fonctionnement neuronal et comportemental.
Vous pouvez atténuer certains symptômes embêtants comme l’anxiété par exemple ou les douleurs musculaires et digestives (qui arrivent souvent quand on est HPI). Et vous pouvez aussi essayer de vous habituer un peu mieux à ce monde. Mais, le mieux est toujours d’accepter sa différence et d’en faire une force. Le HPI n’est pas un mal, c’est qui vous êtes (si vous l’êtes).
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Les 7 signes qui caractérisent les personnes HPI
Maintenant que vous avez une meilleure idée de ce qu’est une personne HPI, voici les principaux signes que nous retrouvons chez les Haut potentiel Intellectuel.
Une hyperactivité cognitive
L’un des principaux signes qui caractérisent les personnes HPI, c’est une hyperactivité du cerveau. En fait, cette neuroatypie diffère un peu des autres connues parce que, dans ce cas présent, la personne neuroatypique a un débit de pensées beaucoup plus important que la moyenne.
Les personnes dotées de cette douance naturelle ont une capacité de traitement des informations 2 fois plus rapide que la norme. Les liaisons neuronales se font donc de manière très rapide, les connexions sont presque instantanées.
Beaucoup de HPI ont d’ailleurs la capacité de se concentrer sur plusieurs idées en même temps, plusieurs tâches, car les connexions peuvent aussi se faire en quasiment en simultané. Les HPI pensent beaucoup, tout le temps, ont le cerveau en ébullition, avec un flux d’idées contant.
Et comme un robinet qui fuit, il se peut que le HPI fasse une sorte de burn out de ce trop plein d’informations. Dans ce cas, le HPI peut développer de l’hyperactivité physique, comme pour se défouler (tremblements, agitations, etc) ou encore avoir des troubles du comportement.
Un QI supérieur à la moyenne
En général, les personnes HPI sont diagnostiquées par un test de quotient intellectuel, soit le QI. On considère que la personne HPI a un QI égal ou plus élevé que 130.
Toutefois, de nombreuses études récentes tendent à nous faire penser que le QI n’aurait finalement pas beaucoup de rapport avec le HPI, notamment à cause des tests qui excluraient tous les types de HPI. Encore une fois, tous les HPI sont différents. Par exemple, maintenant, on commence à parler de HPI à partir de 122 de QI, avec une moyenne de 100 pour la population.
Mais, si vous avez déjà fait des tests de QI et qu’il est supérieur ou égal à 130, vous avez des chances d’être HPI.
Un fort manque de confiance en soi
La plupart des personnes qui ont le HPI ont peu de confiance en eux. Notamment parce qu’ils souffrent pour la majorité d’anxiété, mais aussi parce qu’ils souffrent du syndrome de l’imposteur. Ils ont l’impression d’être souvent fautifs, d’être vu comme quelqu’un de bizarre, d’être l’intello de la classe moqué de tous…
Finalement, le HPI n’a pas l’impression d’être si spécial, si intelligent, il se dévalorise beaucoup et subit le mauvais regard des autres. Il est souvent aussi dans la surinterprétation des signaux sociaux car il capte facilement les micro-comportements.
De l’anxiété sociale ou un déficit social : elles aiment la solitude
Ce n’est pas toujours le cas, mais généralement un enfant ou un adulte HPI préfère être seul et il évolue d’ailleurs beaucoup mieux en solitaire qu’en groupe. À l’école ou au travail, il n’aimait d’ailleurs pas les sports collectifs, le travail en groupe, les foules, il n’aime pas prendre la parole en public, il n’aime pas non plus déléguer les tâches.
Généralement, on observe aussi de nombreux HPI qui sont ennuyés vite par les interactions sociales, angoissés par ces dernières et qui ont même souvent « la flemme » d’interagir. Pourquoi ? Parce que le HPI a 10 coups d’avance et, lorsqu’une personne réflécit à quelque chose, le HPI a déjà la réponse avec 10 possibilités derrière.
Il voit loin, réfléchit par raccourcis automatiques et il a souvent peu envie d’expliquer son raisonnement. Cela fait que le HPI a aussi peu de paraître bizarre auprès des autres. Les HPI ont l’habitude de se sentir bêtes d’ailleurs, car en décalage socialement et intellectuellement, alors que c’est plutôt l’inverse. C’est leur manque de confiance qui fait cela, associé à l’anxiété sociale qu’ils développent très souvent.
Une logique rapide, intuitive et une pensée en arborescence
Les personnes HPI ont, comme les personnes avec TSA (autisme), un système de pensée très différent de la norme. Elles ont un système de pensée en arborescence. C’est-à-dire qu’elles ont un flux de pensées intense, beaucoup d’informations qui s’emmagasinent dans leur mémoire et qu’à chaque idée, une autre vient.
Finalement, avec cette façon de pensée sous forme de carte mentale, en arbre, les HPI réfléchissent vite, prennent des infos et les traitent vite pour arriver à une logique intuitive. Il n’a presque pas besoin de réfléchir en fait pour trouver une solution, ça « vient tout seul ». Ça ne vient pas vraiment seul, mais c’est si rapide que c’est parfois imperceptible.
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Une hypersensibilité très intense
La plupart des HPI sont également hypersensibles. Ce peut être le fait de ressentir des émotions variées et de manière très fortes, passer du rire aux larmes en deux secondes. Mais, ce peut aussi être l’effet éponge où l’hypersensible va capter les émotions des autres, les associer à ses expériences et les ressentir comme si cela leur arriver à eux.
L’hypersensibilité physique est aussi possible, comme pour les personnes autistes. Par exemple, une sensibilité accrue aux lumières, aux bruits légers et répétés, aux bruits sourds, ou bruits forts, aux sons de la bouche, aux tissus sur la peau, au toucher des autres, etc.
Une imagination et une créativité impressionnante
La plupart des HPI sont, au contraire des personnes autistes, envahis par une volonté de tout essayer. Curieux, les HPI s’intéressent à plein de choses différentes en même temps. Il n’y a pas qu’une passion, qu’un domaine dans lequel ils sont forts et curieux, il y en a plein.
Et cela s’associe à autre chose : le HPI a beaucoup de facilité à entreprendre de nouvelles choses, à trouver des alternatives, à développer une créativité, avoir une âme artistique, mais aussi à imaginer des choses, des scénarios, prévisualiser.
En plus d’apprendre vite, même en autodidacte, un HPI est capable d’innover, de trouver des réponses même sur des sujets qu’il a peu travaillés.
Autres caractéristiques populaires du HPI
- La curiosité à toute épreuve.
- Un sens de l’humour atypique mais très présent.
- Une difficulté à se faire des amis.
- La tendance à parler beaucoup trop et trop vite.
- Se perd souvent dans ses pensées.
- À une très bonne mémoire long terme et a souvent des trous de mémoire court terme.
- N’arrive pas à apprendre par coeur.
- À des méthodologies propres, différentes de la norme ou de celles imposées à l’école.
- A du mal à suivre les règles, à respecter la hiérarchie.
- Complexe de supériorité ou complexe d’infériorité.
- Sensation de ne jamais être compris.
- Douleurs musculaires et digestives.
- Fatigue chronique.
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