Les chats, et comme de nombreux autres animaux, sont très sensibles à leur environnement. Plus que nous. Et que ce soit parmi les chats, les chiens, les humains, il existe des individus qui sont hypersensibles, c’est-à-dire qu’il perçoive les bruits, la lumière, ou encore les émotions, de manière exacerbée. C’est le cas des chats atteints du syndrome du tigre. Explications.
Qu’est-ce que le syndrome du tigre ?
Le syndrome du tigre est une maladie féline qui touche les chats et plus largement les félins et les fauves. Certains vétérinaires et médecins étendent les individus qui peuvent être touchés à toutes les espèces animales, dont les humains.
En effet, beaucoup d’humains, atteints d’hypersensibilité ou d’une maladie ou neuroatypie qui implique une exacerbation des sens, ont déjà montré des symptômes similaires.
Très répandu chez le chat, le syndrome du tigre est donc, comme tous les syndromes, une maladie qui n’a pas vraiment de traitement si ce n’est le traitement individuel de chaque symptôme et de la cause.
Comment cela se caractérise-t-il ? En fait, le syndrome du tigre se manifeste par des sortes de crises de démence, parfois accompagnées de convulsions ou de pertes de conscience. Le chat « devient fou », il peut se cogner aux murs, se blesser lui-même, attaquer ses maîtres et même vous blesser sévèrement.
Dans une vidéo de Legend Media, un vétérinaire explique qu’une famille a été gravement blessée à cause du chat qui avait développé un syndrome du tigre.
Hyperesthésie : une sensibilité décuplée
Pourquoi le chat fait des crises de démence ? Il perd le contrôle de lui-même à cause d’une surstimulation de ses sens.
Le chat atteint du syndrome du tigre est aussi atteint d’hypersensibilité et, plus particulièrement, d’hyperesthésie. L’hyperesthésie veut dire que le chat a ses sens constamment en alerte, il peut être ébloui fortement par le soleil, entendre de petits bruits plus forts, sentir le vent sur ses poils et avoir mal…
Bref, ses sens sont décuplés et il va percevoir des choses qui normalement sont imperceptibles ou dont on ne se rend plus compte (comme le fait de respirer, sentir le sol quand on marche dessus, etc).
Finalement, le chat développe une peur intense, une angoisse, à cause de cette hyperesthésie, qui lui fait littéralement péter les plombs. Et encore une fois, cela peut tout à fait arriver à d’autres espèces animales telles que les humains.
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Les symptômes des crises d’hyperesthésie
Comment reconnaître une crise ? Tous les symptômes d’une crise changent en fonction de l’individu. Par exemple, un chat peut être hypersensible aux bruits et un autre pas du tout. Mais généralement, le comportement du chat ressemble un peu à celui qu’il a lors de son « quart d’heure de folie« . Mais en beaucoup plus intense, l’agressivité et l’angoisse en plus.
Les des zoomies, soit les quarts d’heures de folie, le chat est en situation d’hypersensibilité faible due à l’euphorie, mais c’est ici un comportement normal car il n’est pas un danger pour lui ni pour vous. À ce moment-là, il est plus euphorique parce qu’il a besoin de se dépenser et de jouer, parce qu’il est très content. Littéralement, le chat se drogue à la dopamine à ce moment-là. Il se laisse complètement aller à ses pulsions qui le rendent très très heureux. Mais il n’est pas hyperesthète.
Exemples de symptômes pour le syndrome du tigre : spasmes, frissons, roulement du dos, muscles contractés, poils hérissés, pupilles dilatées, regard paniqué, queue ébouriffée, le chat attaque sa propre queue, le chat se met à courir comme s’il était poursuivi, léchages frénétiques, agressivité inhabituelle, miaulements rauques et intempestifs, comportements à risque, symptômes dépressifs…
Quelles sont les causes de cette maladie ?
Pourquoi mon chat devient hypersensible et pourquoi il développe le syndrome du tigre ? Il y a plusieurs causes possibles au syndrome du tigre chez le chat. Par exemple, le chat peut avoir vécu des événements traumatiques, parfois anodins pour vous. Aujourd’hui, nous savons que le simple fait d’obliger un chat qui ne le veut absolument pas à faire des câlins peut le traumatiser. Ce n’est qu’un exemple.
Dans la même veine, il se peut que le chat soit naturellement angoissé, qu’il ait des troubles neurologiques de naissance, une neuroatypie, des troubles obsessionnels compulsifs (TOC), ou encore qu’il soit hypersensible ou qu’il souffre d’hyperesthésie depuis sa naissance. Les symptômes peuvent donc s’être aggravés avec le temps, justement à cause d’événements micro-traumatiques.
Cela peut aussi venir d’allergies alimentaires, d’une allergie au pollen, des parasites, infections. On peut aussi parler de carences alimentaires. Cela peut aussi augmenter les risques. Et c’est pareil pour l’injection de produits toxiques, d’un empoisonnement (par exemple en léchant le contenu d’une pipette anti-puces).
Le syndrome du tigre peut aussi apparaitre après une vaccination, après une stérilisation, à cause d’un problème de thyroïde, d’un syndrome épileptique, d’une tumeur, du diabète… En fait, plein de maladies félines peuvent cause le syndrome.
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Diagnostic et traitement pour le syndrome du tigre
Si vous avez des doutes sur le fait que votre chat est atteint du syndrome du tigre, le mieux est de l’emmener chez le vétérinaire pour poser le diagnostic.
Si le chat est en crise, faites bien attention pour le mettre dans la caisse. Essayez de le prendre dans un linge pour éviter les griffures. Parlez-lui avec une voix calme, essayez de le rassurer mais surtout ne le caressez pas. S’il est hypersensible au toucher, vous allez empirer la crise.
Le vétérinaire sera certainement un bilan sanguin et des radios. Par la suite, il prescrira les traitements liés à chaque symptôme, mais aussi des médicaments qui peuvent éradiquer la cause. Par exemple, si le chat est comme cela à cause d’un parasite.
Une thérapie peut aussi être prescrite auprès d’un comportementaliste. Dans tous les cas, des conseils vous seront donnés pour améliorer son quotidien.
Encore une fois, le syndrome du tigre ne se guérit pas en un claquement de doigt. On peut minimiser les symptômes, traiter la cause, mais c’est tout. Pour le reste, il faut surtout bien observer son chat, se montrer bienveillants en crise ou en dehors et éviter les choses qui lui déclenchent ses crises (par exemple si ce sont les petits bruits répétés, évitez cela).
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