Quand on soulève un pot de fleurs et qu’une horde de petites bêtes grises détale à toute vitesse, l’instinct est souvent de paniquer. Mais si vous pensiez que ces petites créatures à carapace sont des nuisibles, détrompez-vous. Leur présence dans vos jardinières est bien plus intéressante et utile qu’il n’y paraît.
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Le cloporte, un crustacé dans vos plantes ?
Le cloporte n’est pas un insecte. C’est un crustacé terrestre. Oui, un cousin du crabe ou de la crevette. Il appartient à la famille des isopodes, et vit principalement dans des milieux sombres, humides et riches en matière organique.
Autrement dit : vos pots de fleurs, vos bacs de permaculture, ou les recoins de votre serre. Ils sont effectivement détritivores et mangent ces matières organiques lorsqu’elles sont mortes.
On en trouve plus de 3500 espèces dans le monde, dont plusieurs dizaines en France. Le plus courant dans nos jardins est Armadillidium vulgare, reconnaissable à sa capacité à se rouler en boule quand il est menacé ou stressé.
Contrairement à d’autres petites bêtes, les cloportes ne piquent pas, ne mordent pas et ne s’attaquent pas aux plantes saines. Leur rôle est ailleurs. Ils sont donc sans danger, mais ils peuvent surprendre en colonisant vos pots de fleurs.
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Que font les cloportes dans vos pots de fleurs ?
S’ils investissent vos pots, ce n’est pas pour ruiner vos plantes, mais pour se nourrir de ce que vous ne voyez pas : feuilles mortes, racines pourries, bois en décomposition, déchets organiques divers.
En d’autres termes, ils font le ménage.
Les pots de fleurs retiennent bien l’humidité, ce qui crée un microclimat idéal pour les cloportes. La matière organique s’accumule au fond, entre les racines ou dans les soucoupes, et leur sert de buffet à volonté. S’ils sont présents en grand nombre, cela signifie généralement que votre terreau est vivant et fertile. C’est un bon signe !
Le cloporte joue un rôle fondamental dans l’écosystème du sol. C’est un décomposeur. Il transforme la matière morte en humus, ce précieux compost naturel qui nourrit les plantes.
En digérant les déchets organiques, il libère des éléments minéraux comme l’azote, le calcium ou le magnésium, que les racines peuvent ensuite absorber.
Son système digestif héberge d’ailleurs des bactéries capables de dégrader la cellulose, ce que peu d’animaux peuvent faire. Il est donc en première ligne pour recycler les matières végétales dures et peu digestes.
En creusant la terre pour se déplacer ou se cacher, le cloporte aère également le sol. Ses tunnels favorisent l’infiltration de l’eau, évitent la compaction, et facilitent la vie des racines. Une sorte de ver de terre blindé.
Une présence qui indique un sol vivant et donc un bon terreau
Un pot de fleurs envahi de cloportes, c’est un bon indicateur. Cela signifie que le terreau n’est pas stérile. Que des cycles biologiques sont à l’œuvre, que la faune du sol est active. Et cela, c’est bénéfique pour vos plantes.
Les jardiniers en permaculture les connaissent bien. Dans un bac de culture en lasagne, ils font partie des premiers colonisateurs. Leur présence témoigne d’un équilibre entre décomposition, humidité et activité microbienne.
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Attention aux grosses colonies
Cela dit, il y a quelques nuances. Si le nombre de cloportes devient trop important et que la nourriture en décomposition vient à manquer, ils peuvent s’attaquer à des parties vivantes : jeunes tiges, semis très tendres, feuilles abîmées mais encore vivantes.
Ce comportement reste marginal, et concerne surtout des conditions de surpopulation ou de manque de matière organique. La solution n’est pas de les éliminer, mais de rétablir l’équilibre : ajouter du paillage sec, aérer les pots, ou déplacer quelques individus dans un autre coin du jardin.
Vous n’avez pas besoin d’agir si vous voyez quelques cloportes sous vos pots. Au contraire, ils indiquent que le terreau se porte bien.
Mais, si leur présence devient trop massive, évitez les excès d’arrosage. L’humidité constante les attire. Assurez-vous aussi que vos pots sont bien drainés. Et ne laissez pas de déchets organiques en décomposition à la surface, surtout près de jeunes pousses.
En extérieur, vous pouvez tout simplement les laisser faire leur travail. En intérieur, mieux vaut éviter les pots posés directement sur le sol humide ou en contact avec du bois. Une soucoupe sèche suffit souvent à limiter leur installation.
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