En France, un chien d’assistance n’est pas un simple animal. C’est un auxiliaire de vie reconnu par la loi, un maillon essentiel pour des milliers de personnes vivant avec un handicap visible ou invisible. Pourtant, malgré son importance, le processus pour obtenir un chien d’assistance reste complexe, et son statut légal, encore trop peu compris par le grand public comme par de nombreux professionnels.
🐕🦺 Les différents types de chiens d’assistance
Le terme « chien d’assistance » recouvre plusieurs réalités. Il désigne à la fois les chiens guides pour les personnes déficientes visuelles, les chiens d’assistance moteur pour les personnes à mobilité réduite, les chiens d’alerte médicale pour les troubles comme l’épilepsie ou le diabète, et les chiens d’accompagnement social pour les troubles du spectre autistique ou les troubles psychiatriques lourds.
Chaque chien reçoit une formation spécifique, poussée, adaptée aux besoins de son futur maître. Son rôle ne se limite pas à une aide physique : il soutient aussi émotionnellement, favorise l’autonomie, et agit comme un passeport social dans des situations où l’isolement pourrait être écrasant.
🐕🦺 Comment obtenir un chien d’assistance ?
L’obtention d’un chien d’assistance passe d’abord par la reconnaissance officielle du handicap. Il est impératif d’obtenir un accord de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH), avec un taux d’incapacité évalué selon un barème précis.
Cette reconnaissance ouvre la porte aux demandes auprès d’associations spécialisées, qui, elles, sélectionnent les candidats selon des critères fonctionnels : capacité à prendre soin d’un chien, stabilité de l’environnement familial, compatibilité entre le profil du demandeur et les compétences du chien formé. Ce processus de sélection n’a rien d’anecdotique, il conditionne la réussite du futur binôme maître-chien.
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🐕🦺 Le temps d’attente et le prix pour cette démarche
Le temps d’attente pour recevoir un chien d’assistance varie entre un an et trois ans. Ce délai s’explique par la lourdeur de la formation : chaque chien suit un programme éducatif intensif pendant environ deux ans. Il apprend non seulement les gestes techniques adaptés au handicap ciblé, mais aussi la gestion du stress, l’adaptation aux environnements urbains denses ou ruraux, et la maîtrise des situations imprévues.
Ce travail de fond justifie le coût colossal de chaque chien, estimé entre 20 000 et 30 000 euros, un montant généralement couvert par les associations grâce aux dons et aux financements publics.
🐕🦺 Peut-il venir avec vous absolument partout ?
Obtenir un chien d’assistance est une chose, « l’utiliser » au quotidien en est une autre, encadrée elle aussi par des droits stricts. Le Code de l’Action Sociale et des Familles, ainsi que le Code Pénal, protègent explicitement l’accès des chiens d’assistance aux lieux publics.
Un maître accompagné de son chien doit être autorisé à entrer dans tous les établissements ouverts au public, sans exception : commerces, restaurants, hôtels, hôpitaux, transports en commun, administrations, lieux de culture ou de sport.
Aucune condition sanitaire, même l’affichage d’un règlement intérieur, ne peut être invoquée pour interdire l’accès sous prétexte de la présence du chien. En clair, qu’il s’agisse d’un supermarché bondé ou d’un cabinet médical, la présence du chien d’assistance est de droit, et sa mission doit être respectée.
Le refus d’accès à un établissement est considéré en France comme une discrimination fondée sur le handicap, au sens de l’article 225-1 du Code Pénal. Il est passible de sanctions sévères : jusqu’à 45 000 euros d’amende et trois ans d’emprisonnement pour l’auteur du refus.
En pratique, si un commerçant, un restaurateur ou un chauffeur de taxi refuse l’entrée à un maître avec son chien d’assistance, il s’expose donc à des poursuites pénales. Cette protection juridique vise à garantir la liberté de déplacement et l’intégration pleine et entière des personnes handicapées dans la société.
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🐕🦺 D’autres éléments à connaître avant tout
Pour que cette protection soit pleinement effective, le chien d’assistance doit cependant être identifiable. En France, les chiens formés par des associations certifiées portent un harnais ou un gilet distinctif, souvent accompagné d’un justificatif officiel remis au maître. Ce document peut être présenté en cas de contestation pour prouver le statut du chien.
Les animaux de compagnie classiques, même parfaitement dressés, n’ouvrent pas les mêmes droits. Seuls les chiens formés par des structures agréées, comme la Fédération Française des Associations de Chiens guides d’aveugles ou Handi’Chiens, bénéficient de cette reconnaissance automatique.
Aussi, recevoir un chien d’assistance impose également des devoirs. Le maître doit assurer le bien-être physique et émotionnel de son chien, veiller à sa santé, entretenir ses compétences acquises et respecter des rendez-vous réguliers de suivi éducatif.
L’animal, malgré sa compétence, reste un être vivant sensible à l’épuisement, à la maladie, au stress. Sa durée de service, en moyenne de huit à dix ans, est donc limitée. Passé cet âge, le chien prend sa retraite, parfois auprès de son maître, parfois accueilli par une autre famille aimante, tandis que le processus de demande pour un nouveau chien peut alors recommencer.
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