Dans le monde entier, de nombreuses personnes sont passionnées par la taxidermie. Autrement dit, le fait d’empailler des animaux morts. La plupart des passionnés utilisent des animaux qui ont déjà perdu la vie et ne tuent donc pas d’animaux spécialement pour les empailler et les utiliser comme décoration. Sauf que, chaque année, de nombreux animaux sont tués spécialement pour l’empaillage, vendus aux plus riches. Un gros problème pour de nombreuses associations qui œuvrent pour le bien-être animal.
Sommaire
Un projet de loi contre les trophées de chasse ?
Dans un article récent de Reporterre, nous avons appris que plus de 200 000 animaux étaient tués pour être empaillés chaque année. La taxidermie, soit le fait d’empailler des animaux morts, est un art qui fait beaucoup de passionnés. Mais, entre empailler un animal déjà mort et tuer un animal pour l’empailler, il y a une différence.
Dans ce cadre, un projet de loi visant à interdire l’importation des trophées de chasse, donc des animaux tués à la chasse et empaillés, est en cours. En France, ce projet devrait être voté en février 2025. Un premier pas pour les associations pour le bien-être animal puisque interdire l’importation est déjà une première avancée vers la fin de la taxidermie sur des animaux tués exprès.
Les importations et les exportations devraient être concernées. Cela permettrait notamment d’éviter la vente de ces animaux empaillés aux plus offrants. D’autant que, selon les associations, certains animaux concernés sont des animaux protégés et/ou en voie d’extinction. Par exemple, l’éléphant d’Afrique ou le guépard.
La députée écologiste Sandra Regol est à l’origine de cette proposition de loi et, apparemment, le Premier Ministre Gabriel Attal soutiendrait ce texte. Néanmoins, une partie des députés semblent réticents à son adoption, notamment du côté du parti Renaissance, le parti d’Emmanuel Macron.
Taxidermie : 91 % des Français favorables à cette mesure
Fini les têtes d’ours empaillées, les peaux de tigres, voilà ce que désire la députée et de nombreuses associations. Selon Reporterre, « 752 trophées d’espèces protégées importées en France en 4 ans ». C’est en tout cas ce que nous pouvons lire dans un rapport de Humane Society International. La députée explique le problème derrière ce chiffre monstrueux. « La chasse aux trophées spécule sur la disparition des espèces : plus un animal est rare, plus sa valeur sera élevée, donc plus l’espèce est en danger, plus le trophée sera prisé », a-t-elle assuré.
Comme le rappellent nos confrères, nous avons déjà eu connaissance de plusieurs scandales autour des trophées de chasse et de la taxidermie abusive. Par exemple Pascal Olmeta, gardien de but de l’OM, qui a été visé par un important scandale. Dans une vidéo de 2016, on le verrait tuer un éléphant pris en chasse au Zimbabwe.
Et pareil pour le skieur Luc Alphand qui aurait posé en photo avec des dépouilles fraichement tuées d’un ours et d’un mouflon. Il les aurait tués en Russie lors d’une chasse.
Dans un article du Monde, nous apprenons aussi que « la France se positionne comme le deuxième exportateur de trophées en Europe ». Et dans un sondage IFOP sur le sujet, « 91 % des Français interrogés sont favorables à l’interdiction de la chasse aux trophées », explique Reporterre.
La chasse afin de réguler la population animale ?
Ce projet de loi va-t-il voir le jour ? Du côté de certains chasseurs, ce ne serait pas une bonne idée ni une bonne nouvelle. La branche suisse de la WWF estime que « la chasse aux trophées, lorsqu’elle repose sur une compréhension scientifique claire de la dynamique de la population des espèces et qu’elle est gérée correctement, s’est révélée être un instrument de protection efficace dans certains pays et pour certaines espèces y compris celles menacées de disparition ».
Et de nombreux chasseurs sont d’accord sur le principe. Le site Chassons.com s’est notamment exprimé sur le projet de loi de la députée écologiste Sandra Regol.
« Comme bon nombre de français, Sandra Regol n’a jamais mis un pied en Afrique. […] Madame Regol peut-elle nous expliquer pourquoi le loup, espèce pourtant strictement protégée aux niveaux international, européen et national, fait l’objet en France d’abattages officiels ? La France mandate ses fonctionnaires (aux frais du contribuable) pour abattre 19 % de l’effectif, soit un objectif d’environ 200 loups tués par an, y compris femelles et jeunes. Or, le loup est inscrit à l’annexe II de la Convention de Berne et aux annexes II et IV de la Directive 92/43/CEE dite « Habitats, Faune, Flore », où il est classé « prioritaire d’intérêt communautaire » », peut-on lire.
Pour certains chasseurs, les trophées de chasse sont aussi le reflet d’un travail des chasseurs. Le fait de réguler certaines espèces animales.
« Ils inversent la dynamique de la sélection naturelle »
Et d’un autre côté, certaines personnes pensent que nous devrions laisser faire la nature, laisser certaines espèces proliférer sans les réguler. C’est le cas de Bertrand Chardonnet, vétérinaire. « La chasse aux trophées constitue une menace pour la survie de nombreuses espèces », a-t-il assuré. « Cette chasse est un vestige du colonialisme », peut-on aussi lire chez Reporterre.
« Ils inversent la dynamique de la sélection naturelle et fragilisent donc le patrimoine génétique d’espèces déjà en danger », assure aussi le vétérinaire.
Et vous qu’en pensez-vous ? Pensez-vous qu’il faille interdire la taxidermie sur des animaux tués exprès ou bien les trophées de chasse ? Dites-le-nous dans les commentaires.
Source : Reporterre.
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