Dans une société où la productivité est souvent glorifiée au détriment du bien-être, une idée persiste : dormir moins permettrait de travailler plus et, par conséquent, de réussir. Certains leaders et figures emblématiques de la réussite professionnelle, comme Elon Musk ou Donald Trump, auraient affirmé dormir seulement 4 heures par nuit. Mais cette idée est-elle fondée scientifiquement ?
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Pourquoi il faut bien dormir pour bien vivre ?
Le sommeil est essentiel pour le bon fonctionnement du cerveau. Il permet de consolider la mémoire, de régénérer les cellules et de traiter les émotions.
Plusieurs études montrent qu’un adulte a besoin de 7 à 9 heures de sommeil par nuit (sur 24 heures) pour fonctionner de manière optimale.
Réduire ce temps peut entraîner des conséquences graves, telles que des troubles de la concentration, des problèmes de mémoire, voire des risques accrus de maladies cardiovasculaires.
Une étude publiée dans la revue Science Advances souligne que dormir moins de 6 heures par nuit pendant une semaine entraîne une baisse significative des performances cognitives, comparable à une nuit blanche.
De plus, les chercheurs de l’université de Californie ont établi un lien direct entre le manque de sommeil et un dysfonctionnement dans l’élimination des toxines cérébrales, augmentant ainsi le risque de maladies neurodégénératives comme Alzheimer.
Dormir 4 heures par nuit pourrait sembler faisable pendant quelques jours, mais les effets cumulatifs de la privation de sommeil finissent par peser lourd. Une étude de la National Sleep Foundation indique que les personnes dormant moins de 6 heures par nuit ont un risque accru de mortalité précoce.
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Les élites qui dorment peu : exception ou inspiration ?
Il est vrai que certaines personnes, souvent appelées « petits dormeurs naturels », possèdent une mutation génétique (ABCC9 ou DEC2) leur permettant de fonctionner avec peu de sommeil.
Ces individus représentent cependant moins de 1 % de la population. Si des figures comme Nikola Tesla ou Margaret Thatcher sont souvent citées comme exemples de réussite malgré un sommeil réduit, cela ne signifie pas que cette habitude soit réaliste pour la majorité des gens.
Elon Musk, par exemple, a confessé dans plusieurs interviews que son rythme effréné et ses nuits courtes l’avaient parfois mené à des épisodes de stress extrême et de surmenage. Donald Trump, qui prétend dormir 4 à 5 heures par nuit, est souvent critiqué pour ses lapsus et son comportement impulsif, ce qui pourrait être lié à un déficit de sommeil.
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Parlons du sommeil monophasique et du sommeil polyphasique
Le sommeil monophasique, consistant en une longue période de repos nocturne, est le plus répandu dans les sociétés modernes. Cependant, le sommeil polyphasique, qui divise le repos en plusieurs périodes plus courtes, est parfois adopté pour maximiser la productivité. Des figures historiques comme Léonard de Vinci ou Thomas Edison auraient pratiqué ce type de sommeil.
Dormir lorsque l’on ressent la fatigue, plutôt qu’à des heures fixes, peut également offrir des avantages. Des études montrent que le sommeil à la demande, ou segmenté, peut mieux répondre aux besoins individuels du corps. Une recherche menée par l’université d’Harvard a révélé que ce type de sommeil réduit le stress et améliore la vigilance.
Cependant, pour que le sommeil polyphasique soit efficace, une discipline stricte est nécessaire, et il ne convient pas à tout le monde. La transition peut aussi être difficile, entraînant une période d’adaptation marquée par une fatigue accrue.
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La privation de sommeil est votre pire ennemie
Travailler sur des nuits courtes peut sembler efficace à court terme, mais les conséquences à long terme sont souvent catastrophiques. Un manque chronique de sommeil affecte la santé mentale, augmentant le risque de dépression et d’anxiété.
En outre, la privation de sommeil diminue significativement les capacités cognitives. Selon une étude publiée dans Sleep, passer une semaine avec seulement 4 à 5 heures de sommeil par nuit équivaut à avoir un taux d’alcool dans le sang proche de la limite légale pour conduire.
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Du coup, peut-on vraiment réussir dans la vie en dormant 4 heures par nuit ?
Les mythes entourant les « grands dormeurs courts » sont souvent amplifiés par des récits de réussite spectaculaire, mais ces histoires sont rarement représentatives. La majorité des études scientifiques concluent que sacrifier le sommeil pour être plus productif est une fausse bonne idée.
Bien que certaines personnalités puissent réussir en dormant très peu, cela reste une exception et non une règle. En fait, ça dépend vraiment de chacun et donc, la seule chose que nous pouvons vous conseiller pour réussir grâce à votre sommeil : écoutez votre corps !
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