Et si prendre soin d’un animal malade devenait un droit au même titre qu’un congé pour enfant malade ? C’est exactement ce que propose un projet de loi inédit à New York. Une initiative qui pourrait bien transformer la place des animaux dans notre société et renforcer un phénomène déjà bien ancré : aujourd’hui, nos animaux de compagnie ne sont plus de simples compagnons, ils sont les « nouveaux enfants », particulièrement chez les jeunes générations.
Sommaire
Les animaux, de simples compagnons à membres du foyer
Depuis quelques décennies, le statut des animaux de compagnie a radicalement changé. Ils ne sont plus perçus comme de simples êtres domestiques, mais comme des membres à part entière du foyer.
On leur donne des prénoms humains, on fête leur anniversaire, on les emmène chez le psy ou l’ostéopathe, on investit dans leur éducation et leur bien-être.
Les chiffres sont éloquents : 88% des propriétaires considèrent leur animal comme un membre de la famille, d’après un sondage Harris Interactive de 2023.
D’ailleurs, le marché du pet care a explosé, dépassant les 270 milliards de dollars dans le monde en 2023. Et, en France, les dépenses annuelles pour un chien s’élèvent à plus de 1 500 euros, et celles pour un chat à environ 1 000 euros.
Et pour cause : dans un monde où le célibat et la baisse du taux de natalité sont des tendances fortes, les animaux remplissent un rôle affectif essentiel, au même titre que des enfants.
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New York veut accorder des congés pour s’occuper d’un animal malade
Face à cette évolution, Shaun Abreu, un élu du conseil municipal de New York, a proposé une loi permettant aux salariés de prendre des congés pour soigner un animal malade. L’idée est simple : offrir aux propriétaires la possibilité de rester auprès de leur compagnon sans mettre en péril leur emploi. Les objectifs de cette loi sont multiples :
- Faciliter la prise en charge des animaux malades. Aujourd’hui, de nombreux propriétaires doivent faire des choix impossibles entre leur travail et le bien-être de leur animal. Cette loi leur permettrait d’être présents sans risquer des sanctions professionnelles.
- Soutenir la santé mentale des propriétaires. Perdre un animal ou être impuissant face à sa souffrance peut générer une détresse psychologique importante. En réduisant ce stress, cette mesure pourrait améliorer le bien-être général des salariés.
- Réduire les abandons. Chaque année, des milliers d’animaux sont abandonnés car leurs propriétaires ne peuvent pas s’en occuper, notamment en cas de maladie ou d’accident nécessitant du temps et de l’attention.
Des refuges et associations de protection animale soutiennent pleinement cette initiative. Katy Hansen, porte-parole des Centres de soins pour animaux de New York, insiste sur l’impact positif de cette loi, qui pourrait sauver de nombreuses vies en réduisant le nombre d’abandons liés à des contraintes professionnelles.
Les animaux, les nouveaux enfants ?
Ce projet de loi ne fait que refléter une réalité : les animaux de compagnie sont les nouveaux bébés du XXIe siècle.
Si on observe une baisse de la natalité, on assiste à une véritable « parentalisation » des animaux, avec des propriétaires prêts à dépenser des sommes astronomiques pour leur bien-être. Il est donc logique que la législation évolue pour s’adapter à ces nouvelles attentes.
Dans ce cadre, la société s’adapte. Les congés pour adoption d’animaux en sont un bon exemple. En effet, certaines entreprises offrent déjà quelques jours de congé aux employés adoptant un nouvel animal, un peu comme un congé parental.
Il faut dire que le « puppy blues » est un sujet brulant, comme le « baby blues ».
Et il existe même des « crèches » et garderies pour animaux. Le nombre de doggy daycares explose, notamment dans les grandes villes.
Sans oublier l’assurance santé animale en plein boom. En France, plus de 2 millions d’animaux sont assurés, et ce chiffre ne cesse d’augmenter.
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Un premier pas vers une société plus empathique ?
Ce projet de loi new-yorkais est encore en discussion, mais il fait déjà parler de lui. Si cette initiative était adoptée, elle pourrait inspirer d’autres pays à adopter des mesures similaires.
Certaines entreprises n’ont d’ailleurs pas attendu une législation officielle pour prendre les devants.
Des sociétés en Europe et aux États-Unis accordent déjà des congés payés pour la perte d’un animal, considérant le deuil animalier comme un événement aussi bouleversant qu’une perte humaine.
Alors, New York va-t-elle ouvrir la voie vers une reconnaissance officielle des animaux comme des êtres ayant droit à une protection accrue ? Et vous, seriez-vous favorable à des congés pour s’occuper de votre animal malade ? 🐾
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