Aimer les animaux ne suffit pas. Devenir zoologiste, ce n’est pas juste observer des girafes depuis une jeep ou caresser des manchots dans une réserve naturelle. C’est un vrai métier scientifique, exigeant, parfois ingrat, mais passionnant. Il demande de longues années d’études, un goût pour l’analyse, et une certaine forme de dévotion pour le monde animal. Alors, comment on y arrive ? Et qu’est-ce que ça implique vraiment ?
Sommaire
🐸 Qu’est-ce qu’un zoologiste ?
Le zoologiste est un spécialiste du monde animal. Il étudie les comportements, les écosystèmes, les interactions, parfois au laboratoire, souvent sur le terrain. Il peut travailler sur des insectes microscopiques comme sur des grands félins, selon sa spécialisation.
Son but ? Comprendre, protéger, découvrir, classifier, et parfois alerter les décideurs politiques ou les institutions.
Ses missions varient selon son poste : collecte de données, analyse d’ADN, observation comportementale, rédaction de rapports scientifiques, interventions sur le terrain, participation à des plans de conservation ou à des programmes de réintroduction d’espèces.
Il peut aussi être amené à donner des cours, à travailler sur la conception de zoos éthiques ou de réserves naturelles, ou à créer du contenu de vulgarisation scientifique.
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🐸 Quelles études pour devenir zoologiste ?
En France, le parcours classique passe par un bac scientifique (général ou technologique STL), suivi d’études universitaires. Il faut viser au minimum une licence en biologie, en génétique ou en sciences de la vie.
Pendant ces trois premières années, l’étudiant acquiert les bases indispensables en physiologie animale, en écologie, en biochimie, et apprend les méthodes d’échantillonnage et d’observation.
Ensuite, place au master, avec des spécialisations possibles : écologie, biologie animale, comportement animal, biodiversité, conservation. C’est souvent à ce moment-là que l’on choisit une voie plus ciblée : mammalogie, ornithologie, herpétologie, entomologie…
Pour ceux qui visent la recherche, un doctorat (bac+8) est indispensable. Cela implique de travailler sur un sujet d’étude précis pendant trois ans minimum, de publier dans des revues scientifiques, et de présenter ses travaux dans des colloques. Les concours pour intégrer le CNRS, l’INRAE ou devenir enseignant-chercheur sont très sélectifs.
Mais certains zoologistes travaillent aussi dans le secteur privé, ou dans des structures de terrain (parcs, ONG, bureaux d’études environnementaux) avec un bac+3 ou bac+5.
Des formations en BTS GPN (gestion et protection de la nature) ou en IUT peuvent aussi ouvrir des portes vers des postes techniques.
Des écoles d’ingénieurs agronomes (type AgroParisTech, VetAgro Sup) peuvent aussi mener à des carrières proches. Idem pour les écoles vétérinaires, qui offrent des passerelles vers l’éthologie, la zoologie appliquée ou la conservation des espèces menacées.
🐸 Quelles compétences faut-il ?
Au-delà des connaissances scientifiques, le zoologiste doit être observateur, rigoureux, patient. Il faut aimer la solitude, le terrain, les horaires décalés, les moustiques, la boue, l’attente.
Maîtriser les outils informatiques et les statistiques est important : beaucoup d’analyses de données se font avec des logiciels spécialisés comme R ou Python. Il faut aussi savoir utiliser du matériel de capture, de suivi GPS, de bioacoustique ou de caméras infrarouges.
L’anglais est indispensable, tant pour consulter la littérature scientifique que pour publier ses travaux et collaborer avec des chercheurs étrangers. La capacité à vulgariser, à sensibiliser le public, ou à enseigner est un vrai plus, surtout dans les projets de conservation.
Le travail en équipe, les missions à l’étranger, les capacités d’adaptation à des milieux hostiles (jungles, zones arides, montagnes) font aussi partie du quotidien. Et bien sûr, il faut être passionné, parce que la réalité est parfois bien moins glamour que les documentaires animaliers.
🐸 Quel salaire pour un zoologiste ?
En début de carrière, un zoologiste gagne entre 1 800 et 2 200 euros nets par mois, selon son statut et son employeur. Dans la recherche publique, les grilles salariales sont encadrées. Un chercheur CNRS ou universitaire peut espérer entre 2 400 et 4 000 euros nets mensuels en cours de carrière, voire davantage avec l’ancienneté et la publication d’ouvrages ou d’articles.
Dans le privé ou les ONG, les salaires peuvent être plus bas, parfois proches du SMIC dans les petites structures. Mais les missions y sont souvent plus variées, parfois plus engageantes sur le terrain, avec une vraie dimension humaine.
Les zoologistes travaillant à l’international, notamment pour de grandes structures comme le WWF, l’UICN ou des agences de l’ONU, peuvent atteindre des rémunérations plus confortables, surtout s’ils gèrent des projets ou dirigent des équipes de recherche.
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🐸 Quels débouchés ?
Le marché de l’emploi est restreint. Peu de postes, beaucoup d’aspirants. La recherche reste le principal débouché, suivie des organismes publics (muséums, parcs nationaux, ministères), des associations de protection animale, des ONG environnementales. Des bureaux d’études privés recrutent aussi pour des études d’impact, notamment dans les projets d’aménagement du territoire.
Certains zoologistes deviennent vulgarisateurs scientifiques, journalistes spécialisés, rédacteurs pour des médias ou des documentaires animaliers. D’autres se tournent vers la médiation scientifique, la formation continue, ou la gestion de projets environnementaux. Il n’est pas rare non plus de retrouver d’anciens zoologistes dans les politiques publiques ou les ONG internationales.
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