La crémation est une pratique funéraire de plus en plus répandue à travers le monde, mais elle demeure pourtant entourée d’une certaine opacité. De nombreuses personnes ont encore des visions floues ou fantasmées du processus : flammes immenses, chambres incandescentes, atmosphère dramatique.
Pourtant, la réalité technique et humaine est loin de ces représentations spectaculaires. Simon Savage, directeur de pompes funèbres expérimenté depuis plus d’une décennie et propriétaire d’Otter Valley Funerals, a pris l’initiative de démystifier ce rituel délicat en partageant publiquement le déroulement précis d’une crémation.
1. Que se passe-t-il exactement lors d’une crémation ?
La procédure commence par une étape préalable essentielle : la préparation du défunt dans le cercueil. Celui-ci est généralement en bois, un matériau choisi précisément pour sa capacité à se consumer intégralement.
Le cercueil est ensuite placé avec soin sur une dalle métallique résistante à la chaleur. Cette dalle est montée sur un tapis roulant automatisé qui permet une entrée lente et contrôlée dans la chambre de crémation.
La chambre de crémation, cœur technique de ce processus, est en réalité un four industriel très sophistiqué. Ce four chauffe progressivement pour atteindre une température extrêmement élevée, oscillant entre 1000 et 1300 degrés, ce qui dépasse légèrement la température de la lave d’un volcan actif. La montée en température est progressive et sécurisée, contrôlée par des techniciens spécialement formés qui surveillent constamment les indicateurs.
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2. En général, il faut compter entre 90 minutes et trois heures
Lorsque la température optimale est atteinte, le cercueil commence rapidement à se consumer. La chaleur intense provoque d’abord l’incinération du bois, puis celle du corps, dont les tissus mous disparaissent entièrement.
Le processus de crémation du corps humain peut durer entre 90 minutes et trois heures, en fonction de plusieurs critères spécifiques tels que le poids du défunt, le matériau du cercueil ou encore les conditions exactes de température au sein du four.
Durant cette étape, les éléments métalliques présents sur le cercueil, tels que les poignées, les vis ou d’autres ornements, ne fondent pas. Ils résistent au feu et restent intacts, nécessitant d’être extraits après refroidissement.
Ces éléments métalliques sont alors minutieusement récupérés, triés, et généralement recyclés, reflétant un souci environnemental dans la gestion du processus.
Durant le temps de la crémation, la famille du défunt attend souvent sur place pour récupérer les cendres.
Après la phase active de la crémation, le four est éteint et les restes doivent refroidir lentement pendant environ deux heures supplémentaires avant toute manipulation. Les cendres, composées essentiellement des résidus d’os (environ 98 % de calcium), sont ensuite soigneusement récupérées.
Elles sont généralement placées dans une urne préalablement sélectionnée par les proches du défunt. L’urne est ensuite remise à la famille lors d’une cérémonie sobre, respectueuse et personnalisée.
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3. Un directeur de pompes funèbres filme la scène
Simon Savage a décidé de filmer et diffuser ces étapes dans une vidéo explicative qui a rapidement suscité l’intérêt de plus de 719 000 internautes. Cette démarche vise à apaiser les inquiétudes et à lever le voile sur les aspects techniques et humains de la crémation.
En exposant la vérité derrière le processus, Savage souhaite avant tout montrer que chaque geste, chaque étape, est empreinte de rigueur professionnelle et surtout d’un profond respect pour la dignité du défunt et de ses proches.
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