Un chat qui ne mange plus, ce n’est jamais un détail. Ce comportement, que beaucoup de propriétaires sous-estiment au début, peut être le premier signe d’un simple caprice… ou le symptôme précoce d’une maladie grave.
Contrairement aux chiens, les chats supportent très mal le jeûne, surtout lorsqu’il dure plus de vingt-quatre à quarante-huit heures. Comprendre pourquoi un chat ne s’alimente plus est donc une urgence, parce qu’il faut agir vite, intelligemment, et sans passer à côté d’un problème caché.
Sommaire
Première cause possible : la douleur
La cause la plus fréquente est souvent la douleur. Un chat qui souffre ne mange plus. La douleur peut venir de la bouche, comme un abcès dentaire, une gingivite, une stomatite, une langue blessée, un tartre très avancé ou une dent cassée.
Elle peut aussi venir d’une articulation, du dos, d’une chute passée inaperçue ou même d’une simple entorse. Les chats cachent la douleur, mais l’anorexie trahit ce qu’ils dissimulent. Même un chat réputé « robuste » peut arrêter de manger du jour au lendemain s’il a mal.
Causes digestives ou respiratoires
Les causes digestives sont tout aussi fréquentes : une gastro-entérite, une irritation de l’estomac, un parasite intestinal, une ingestion de corps étranger comme un morceau de jouet, un fil, un os, un élastique ou un petit objet, peuvent bloquer la digestion et couper l’appétit.
Certains chats s’arrêtent également de manger s’ils souffrent de constipation sévère ou de diarrhée douloureuse. L’estomac et les intestins sont sensibles et réagissent immédiatement à la moindre inflammation.
Viennent ensuite les causes respiratoires. Un chat enrhumé, qui ne sent plus les odeurs, ne mange pas, tout simplement parce qu’il ne perçoit plus la nourriture.
Un coryza, une sinusite, une obstruction nasale par un polype ou même un problème respiratoire chronique peuvent réduire l’odorat et donc l’envie de manger. Chez certains chats âgés, la perte d’odorat est progressive et entraîne une chute de l’appétit insidieuse.

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Chat qui ne mange plus : une maladie chronique ?
Certaines maladies chroniques provoquent une anorexie durable. L’insuffisance rénale, fréquente chez les chats âgés, entraîne des nausées et un dégoût alimentaire. L’hyperthyroïdie, paradoxalement, peut provoquer soit un appétit excessif, soit une perte complète d’intérêt pour la nourriture. Le diabète non diagnostiqué peut également s’accompagner d’une anorexie.
Les maladies du foie, comme la cholangite ou l’hépatite, provoquent nausées et fatigue. Les pancréatites, souvent difficiles à diagnostiquer, déclenchent une douleur abdominale intense qui coupe immédiatement l’appétit.
Autres causes possibles
Il existe aussi des causes hormonales ou métaboliques moins connues. Une fièvre due à une infection virale, bactérienne ou parasitaire réduit fortement l’envie de s’alimenter. Une maladie infectieuse chronique comme le FIV ou le FeLV peut affaiblir l’état général et enclencher des épisodes d’anorexie.
Certains chats cessent également de manger après une vaccination, un stress important, un changement d’environnement ou la disparition d’un membre de la famille.
Le stress, chez le chat, peut être aussi puissant qu’une maladie physique. Déménagement, arrivée d’un nouvel animal, bébé, travaux, tension dans la maison, changement de litière ou de gamelle, odeurs nouvelles, tout cela peut bloquer l’appétit.
Les causes cancéreuses ne doivent pas être écartées non plus. Un chat atteint d’un lymphome, d’une tumeur digestive, d’un cancer de la bouche, du foie, du rein ou du pancréas peut cesser de manger très tôt dans la maladie.
L’anorexie est souvent l’un des premiers symptômes visibles, bien avant le diagnostic. Le propriétaire, de bonne foi, peut penser à un caprice alors qu’il s’agit d’un signe majeur. Certaines tumeurs bénignes comme des polypes nasopharyngés peuvent également gêner la déglutition ou la respiration et entraîner un refus de s’alimenter.
Enfin : la cause environnementale
Les causes environnementales sont fréquentes mais sous-estimées. Un simple changement de croquettes peut suffire à déclencher un refus total, tout comme une gamelle déplacée, un lieu trop bruyant, un robot aspirateur qui tourne à proximité, une gamelle sale, une eau stagnante, un bol en plastique qui garde les odeurs, ou une concurrence avec un autre chat.
L’accès à l’extérieur peut aussi modifier l’alimentation : un chat peut manger ailleurs, se nourrir de proies, ou au contraire se sentir menacé et refuser d’aller à sa gamelle. Le froid, la chaleur et même l’humidité influencent également l’appétit.

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Que faire si mon chat ne mange plus ?
Face à un chat qui ne mange plus, la première réponse doit être l’observation. Il faut surveiller s’il boit, vomit, tousse, éternue, se cache, respire mal, salive, miaule différemment ou se laisse toucher.
Un chat qui cesse de boire, vomit plusieurs fois ou semble apathique doit être vu en urgence. Un chat qui ne mange plus depuis vingt-quatre heures doit consulter rapidement, et après quarante-huit heures, c’est une urgence absolue.
Le vétérinaire procédera souvent à un examen complet, puis à des tests selon les symptômes : prise de sang, bilan hépatique et rénal, analyse d’urine, radiographies, échographie, test FIV/FeLV, recherche de corps étranger, contrôle de la bouche ou de la gorge.
Dans les cas de suspicion de tumeur ou d’inflammation sévère, une échographie abdominale permet souvent d’avancer rapidement. Pour les troubles respiratoires, une endoscopie peut être nécessaire.
Comment aider son chat à manger ?
En attendant la consultation, certaines mesures peuvent aider à encourager la prise alimentaire. Réchauffer légèrement la nourriture humide augmente son odeur et stimule l’appétit. Les chats préfèrent les aliments tièdes qui sentent davantage.
Les pâtées très appétentes, comme les aliments spécialement formulés pour convalescence (type Recovery) ou les sachets très odorants, peuvent déclencher un début de reprise.
Le thon au naturel, les émincés au poulet, les bouillons sans sel, les baby-food purées de poulet sans additifs sont des options temporaires pour relancer un chat. Il faut éviter de forcer, car un stress supplémentaire peut aggraver la situation.
Dans les cas sévères, le vétérinaire peut administrer un anti-nauséeux, un stimulant d’appétit ou une perfusion pour réhydrater. Certains chats nécessitent même une sonde de réalimentation temporaire pour éviter la lipidose hépatique. Cela peut sembler impressionnant, mais c’est souvent la solution la plus efficace pour stabiliser un chat gravement anorexique.
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