Le cancer est devenu l’un des plus grands défis sanitaires du siècle, comme le disent les médecins. En France, il provoque chaque année plus de 430 000 nouveaux cas et demeure la première cause de mortalité chez les hommes. Et si la génétique joue un rôle, les chercheurs s’accordent à dire que nos choix de vie pèsent tout aussi lourd.
À ce titre, l’alerte lancée récemment par le Dr Mark Hyman, médecin américain spécialiste de nutrition, résonne comme un signal d’urgence : un aliment omniprésent dans notre quotidien transformerait littéralement notre corps en « usine à cancers ».
Sommaire
De nombreuses substances chimiques introduites dans notre environnement
Invité par la chaîne britannique GB News, le Dr Hyman a rappelé un constat glaçant : depuis un siècle, près de 80 000 nouvelles substances chimiques ont été introduites dans notre environnement.
Métaux lourds comme le plomb et le mercure, polluants industriels tels que les dioxines ou le benzène, perturbateurs endocriniens comme le bisphénol A… La liste est longue et inquiétante. Le problème ? Ces substances sont partout. Dans l’air que nous respirons, dans l’eau, dans certains emballages alimentaires, jusque dans les objets du quotidien.
Et beaucoup d’entre elles n’ont jamais fait l’objet de tests approfondis sur leurs effets à long terme. Ces toxines agissent comme de véritables détonateurs silencieux, perturbant les fonctions cellulaires et augmentant le risque de mutations cancéreuses.
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L’alimentation nourrit la maladie ?
Au-delà de ces toxines invisibles, le Dr Hyman met l’accent sur un facteur beaucoup plus tangible : la graisse abdominale, cette couche qui s’installe insidieusement autour de la taille. Elle n’est pas seulement un problème esthétique. Elle constitue, selon lui, un moteur puissant du développement de certains cancers.
Le mécanisme est désormais bien connu en médecine : une alimentation trop riche en sucres rapides et en amidons favorise la résistance à l’insuline. Normalement, cette hormone produite par le pancréas permet au glucose de pénétrer dans les cellules pour fournir de l’énergie.
Mais lorsque le système est saturé par des apports trop fréquents, les cellules deviennent insensibles. Le sucre s’accumule alors dans le sang, puis est stocké sous forme de graisse, notamment au niveau du ventre.
Cette graisse n’est pas neutre, elle sécrète des molécules inflammatoires et perturbe l’équilibre hormonal. Résultat, elle augmente considérablement le risque de cancers du pancréas, du côlon, du sein ou encore de la prostate. Voilà pourquoi le médecin qualifie le sucre rapide et raffiné « d’usine à cancers », comme nous le lisons ici.
Faut-il continuer à manger (ou boire) du sucre ?
En soi, le sucre raffiné (donc le sucre blanc présent dans les produits transformé ou qu’on met dans le café) peut être consommé mais le plus rarement possible. Quant aux sucres naturels, ils sont beaucoup moins nocifs, d’autant qu’ils sont souvent accompagnés de fibres ou de vitamines (comme dans les fruits).
Mais, le plus inquiétant, c’est que le sucre blanc (principal carburant de cette graisse abdominale) ne ressemble pas à un ennemi. Contrairement au tabac ou à l’alcool, il n’a pas d’effet immédiat et spectaculaire. Au contraire, il rassure, il réconforte, il se cache dans des milliers de produits industriels : boissons gazeuses, plats préparés, sauces, pains de mie, céréales du petit-déjeuner…
L’OMS recommande de limiter l’apport en sucres libres à moins de 25 g par jour (l’équivalent de six cuillères à café). Or, en France, la consommation moyenne atteint environ 95 g par jour, selon Santé Publique France. Soit près de quatre fois la limite idéale.
Le danger est d’autant plus grand que le sucre agit sur le cerveau comme une drogue douce, en stimulant la libération de dopamine. C’est un cercle vicieux d’addiction alimentaire qui alimente l’épidémie mondiale d’obésité et, avec elle, celle des cancers liés au métabolisme.
Le rôle décisif de l’activité physique face au sucre
Si la situation peut sembler alarmante, la prévention reste possible. Le Dr Hyman insiste sur un levier simple et efficace : le mouvement. L’activité physique régulière améliore la sensibilité à l’insuline, réduit l’inflammation et agit comme un frein naturel à la prolifération cellulaire incontrôlée.
Il n’est pas nécessaire de s’imposer des entraînements intensifs : de nombreuses études montrent qu’une simple marche quotidienne de 30 minutes suffit déjà à réduire le risque global de cancer.
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Le cancer, une maladie de civilisation ?
Beaucoup de maladies sont liées à notre mode de vie (du moins sont augmentées avec lui), à notre civilisation. Les caries, à cause du sucre, mais aussi le diabète, les maladies cardiaques, etc. Mais, le cancer aussi.
La mise en garde du Dr Hyman rejoint alors une préoccupation mondiale : comment enrayer l’explosion des cancers liés à notre mode de vie moderne ? En France, le Plan Cancer 2021-2030 place la prévention alimentaire au premier rang des priorités.
Réduire la consommation de sucres, de produits ultra-transformés et lutter contre la sédentarité font partie des axes centraux. Car au-delà de la responsabilité individuelle, il s’agit bien d’un enjeu collectif.
Les experts rappellent que les cancers évitables (ceux liés au tabac, à l’alcool, à l’alimentation et au surpoids) représentent 40 % des cas en France. Autrement dit, près d’un cancer sur deux pourrait être prévenu en modifiant nos habitudes.
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