On imagine souvent la tombe comme un sanctuaire scellé. Un lieu de paix, hermétique, isolé du monde des vivants. Mais sous terre, la réalité est tout autre. Les insectes, eux, ne connaissent pas le mot repos éternel. Et leur rapport aux morts est bien plus intime qu’on ne l’imagine. Alors, est-ce que les insectes et les asticots peuvent entrer dans votre cercueil ? On fait le point.
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Sous la terre, rien n’est vraiment clos
Un cercueil, même en chêne massif, n’est pas une capsule spatiale. Avec le temps, le bois se déforme, se fissure, l’humidité s’infiltre, la terre exerce sa pression. Au bout de quelques semaines ou mois, des micro-ouvertures se créent, laissant passer l’air… et la vie (même si l’air y passe peu).
Les cercueils métalliques, eux, résistent un peu plus longtemps, mais finissent aussi par s’oxyder. Aucun matériau n’est éternel. Sous plusieurs mètres de terre, la nature gagne toujours.
Alors, lorsqu’un corps commence à se décomposer, il attire naturellement une faune très spécifique. En surface, ce sont les mouches bleues ou vertes (les Calliphoridae) qui arrivent les premières, souvent en moins de 24 heures.
Mais une fois le corps enterré, ce sont d’autres espèces, plus discrètes et plus tenaces, qui prennent le relais. Les coléoptères du genre Dermestes, par exemple, sont capables de creuser ou de se faufiler dans les fissures les plus fines. Leur mission : nettoyer. Chair, cheveux, tendons… rien ne leur échappe.

Une étape normale et naturelle
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les insectes ne « sautent » pas directement dans le cercueil. Ils progressent lentement depuis la surface ou depuis les couches de sol environnantes. Certains œufs peuvent même être pondus dans le bois ou dans les textiles du cercueil avant l’inhumation.
D’autres insectes, déjà présents dans le sol, y pénètrent naturellement au fil du temps, attirés par l’odeur de la décomposition. Des études médico-légales ont d’ailleurs observé la présence d’insectes jusque dans des cercueils enterrés à deux mètres de profondeur, après seulement quelques mois.
Aussi dérangeant que cela paraisse, ces insectes jouent un rôle essentiel. Sans eux, la décomposition des corps serait bien plus lente, voire incomplète.
Ils participent au cycle du carbone et des nutriments, permettant au sol de se régénérer. En d’autres termes : ils transforment la mort en matière fertile. Une forme d’alchimie naturelle, un recyclage parfait.
VOIR AUSSI : 3 critères pour choisir un cercueil
Et les cercueils “hermétiques” ?
Certains modèles, notamment ceux destinés aux inhumations longues ou aux rapatriements, sont munis de soudures et de joints censés empêcher tout contact avec l’extérieur.
Mais même dans ces cas-là, l’étanchéité n’est pas éternelle. La corrosion, la pression et le temps finissent par avoir raison de toute barrière.
Seules les chambres funéraires climatisées ou les caveaux en béton parfaitement scellés peuvent ralentir (un peu) le processus.
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