L’enseigne Lidl fait face à une nouvelle polémique après la publication d’une enquête choc menée par l’association de protection animale L214. L’ONG a déposé une plainte contre le distributeur et deux de ses élevages partenaires, les accusant de pratiques abusives envers les animaux et de « pratiques commerciales trompeuses ».
Sommaire
Des images accablantes révélées par L214
Selon L214, les élevages ciblés, situés dans la Sarthe et le Finistère, pratiqueraient des méthodes interdites depuis des décennies, comme la coupe systématique des queues des porcelets.
Les vidéos tournées en février 2024 révèlent également des animaux blessés, des installations insalubres et des actes de maltraitance comme le « claquage », une pratique brutale consistant à tuer les porcelets fragiles en les projetant contre un mur.
Ces élevages sont pourtant censés respecter le programme « Bien-être animal + » mis en place par Lidl, qui prétend promouvoir des standards d’élevage plus respectueux des animaux. Pour Sébastien Arsac, cofondateur de L214, cette promesse est un écran de fumée :
« On nous vend des élevages premiums alors qu’on retrouve des conditions similaires à celles des pires élevages intensifs. »
Lidl accusé de « pratiques commerciales trompeuses »
En plus des accusations de complicité de maltraitance animale, Lidl est également poursuivi pour tromperie sur ses engagements en matière de bien-être animal. L214 reproche au distributeur d’induire les consommateurs en erreur en mettant en avant un engagement éthique qui ne reflète pas la réalité.
Selon l’ONG, plus de 90% des consommateurs interrogés rejettent les conditions d’élevage révélées par l’enquête, ce qui accentue la pression sur l’enseigne pour qu’elle adopte des normes plus strictes, comme celles du Pig Minimum Standards (PMS), une charte européenne visant à améliorer les conditions de vie et d’abattage des porcs. Contacté par l’AFP, Lidl France n’a pas encore réagi à ces accusations.
VOIR AUSSI : 7 chevaux et 2 poneys victimes de maltraitance secourus
Lidl n’est pas le seul dans la tourmente
Ce scandale rappelle d’autres affaires récentes impliquant de grandes enseignes et l’industrie agroalimentaire.
En 2023, une enquête de L214 avait déjà révélé les conditions de vie désastreuses dans certains élevages de poules en batterie fournissant de grandes marques de la distribution.
En 2022, la marque de lait Candia avait été accusée d’acheter du lait à des fermes où les vaches étaient enfermées en permanence et souffraient de blessures non soignées.
McDonald’s et KFC ont été pointés du doigt pour leurs conditions d’élevage de poulets, poussant certaines enseignes à adopter le European Chicken Commitment, un engagement pour des conditions d’élevage moins cruelles.
VOIR AUSSI : « Scandaleux » : la cage d’un animal renversée à l’aéroport de Paris ?
Vers une remise en question de l’élevage intensif ?
Ces affaires successives soulèvent une question fondamentale : le modèle de production industrielle est-il compatible avec le bien-être animal ?
Les associations appellent à des mesures plus strictes et à une meilleure transparence pour les consommateurs.
Pendant ce temps, de plus en plus de citoyens se tournent vers des labels plus exigeants, comme le Label Rouge ou l’Agriculture Biologique, ou adoptent des régimes plus respectueux des animaux. Face à la pression grandissante, Lidl devra-t-il revoir sa politique en matière de bien-être animal ?
NuMedia est un média indépendant. Soutiens-nous en nous ajoutant à tes favoris sur Google Actualités :