La décision de quitter son emploi peut être une étape importante dans la vie professionnelle de chacun. Cette décision peut cependant souvent s’accompagner d’une certaine appréhension. C’est souvent le cas lorsqu’il s’agit de chômage sans rupture conventionnelle. Dans cet article, explorez les démarches à suivre pour démissionner et toucher le chômage grâce à la démission pour reconversion professionnelle.
Sommaire
Comprendre les implications d’une démission conventionnelle
Avant de prendre la décision de démissionner, il est essentiel de comprendre les implications financières et juridiques qui en découlent.
Contrairement à une rupture conventionnelle, où un accord est négocié entre l’employé et l’employeur, la démission est une initiative unilatérale de l’employé. Cela signifie que, dans la plupart des cas, elle prive l’individu de tout droit à des indemnités de chômage. Cela signifie que l’individu devra supporter financièrement la période de transition entre deux emplois.
Une démission peut également avoir des répercussions sur votre réputation professionnelle, surtout si elle est perçue comme étant précipitée ou mal gérée. Les futurs employeurs pourraient poser des questions sur les circonstances de la démission lors d’entretiens d’embauche. Cela pourrait influencer leur décision.
En quittant un emploi, vous pourrez perdre certains avantages tels que les prestations de santé, les régimes de retraite ou les avantages sociaux. De plus, certains droits liés à l’ancienneté ou à la stabilité de l’emploi peuvent également être perdus.
Dans certains cas, une démission peut entraîner des litiges potentiels, notamment si l’employé n’a pas respecté les termes de son contrat de travail. S’il existe des désaccords sur les conditions de départ, cette situation peut aussi se présenter. Il est essentiel de prendre en compte ces risques potentiels avant de démissionner.
Il existe cependant des exceptions à cette règle. En France, par exemple, le régime de l’assurance chômage permet à certains démissionnaires de bénéficier d’allocations de chômage. Une condition subsiste toutefois. Celle de justifier d’une situation de « démission légitime ». Ces situations comprennent des motifs tels que le déménagement pour suivre son conjoint, la démission pour créer ou reprendre une entreprise, ou encore la démission pour une reconversion professionnelle. C’est cette dernière qui nous intéresse le plus. Vous pourrez ainsi démissionner et toucher le chômage.
La démission pour reconversion professionnelle pour recevoir vos indemnités
Comment une démission pour reconversion peut-elle vous aider à toucher le chômage tout en évitant les inconvénients mentionnés plus haut ? Sachez d’abord que c’est l’un des rares cas de démission qui ouvrent droit au chômage. Depuis le 1er novembre 2019, il est en effet possible de démissionner et toucher le chômage. Votre projet de reconversion professionnelle doit cependant être soigneusement préparé en amont.
Pour être éligible à cette allocation, vous devez remplir plusieurs critères spécifiques. Il est nécessaire de démissionner d’un contrat à durée indéterminée (CDI). Vous devez aussi justifier d’une durée d’activité salariée continue de 5 ans (ou 1300 jours) chez un ou plusieurs employeurs. Vous deviez avoir exercé au cours des 60 mois précédant la fin de votre contrat de travail.
VOIR AUSSI : Est-ce que les périodes de chômage comptent pour la retraite ?
Les étapes à suivre
Avant de démissionner, il est recommandé de solliciter un accompagnement en évolution professionnelle. Il est essentiel de mobiliser les services d’un conseiller en évolution professionnelle (CEP) pour préparer votre transition.
Il est également nécessaire de faire approuver votre projet par une commission paritaire régionale. Cette dernière évaluera le caractère « réel et sérieux » de votre démarche. Cet examen inclut notamment la vérification de la pertinence et de la cohérence de votre formation. Il jugera aussi de la viabilité de votre projet de création d’entreprise en termes de ressources financières et humaines.
Vous devrez fournir des preuves de votre projet de reconversion professionnelle pour justifier votre démission aux yeux de l’organisme d’assurance chômage. Cela peut inclure des documents tels que des attestations de formation ou de participation à des programmes de reconversion. Vous pouvez également présenter des lettres d’acceptation dans des établissements éducatifs, des plans d’affaires si vous entreprenez de créer votre propre entreprise.
Il est important de respecter les procédures et les délais établis par l’organisme d’assurance chômage pour signaler votre démission et demander vos allocations. Cela peut inclure les actions suivantes :
- L’inscription en tant que demandeur d’emploi dès que possible après votre démission :
- La soumission des documents requis pour prouver la légitimité de votre démission et de votre projet de reconversion ;
- Le respect de tout délai de carence ou de période d’attente avant de pouvoir commencer à toucher vos allocations.
Dans certains cas, vous pourriez être convoqué à un entretien avec un conseiller de Pôle Emploi. Vous serez amené à discuter de votre démission et de votre projet de reconversion. Soyez prêt à expliquer en détail votre situation, vos motivations et vos projets futurs lors de cet entretien. Fournissez toutes les informations et les documents nécessaires pour étayer votre demande.
Bon à savoir
Voici tous les autres éléments que vous devriez connaître pour cette allocation qui vous permet de démissionner et toucher le chômage :
- Si vous faites une demande de conseil en évolution professionnelle après avoir rompu votre contrat de travail, elle sera jugée irrecevable. Cela vous empêchera de bénéficier de l’allocation chômage.
- Le conseil en évolution professionnelle est un service entièrement gratuit. Il vous permet d’explorer toutes les options pour concrétiser votre projet, sans forcément recourir à la démission.
- Vous recevrez une indemnisation similaire à celle de tout autre demandeur d’emploi. Vous en bénéficierez via l’Allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE). Les mêmes conditions en termes de délais, de règles de cumul, et de bénéfices liés à l’aide à la reprise ou à la création d’entreprise demeurent.
- Pôle emploi vérifiera que vous avez effectivement entrepris les actions prévues dans votre projet, telles que suivre une formation ou créer/reprendre une entreprise. Cette vérification sera effectuée dans les 6 mois suivant l’ouverture de vos droits à l’assurance chômage. En cas de non-respect de ces démarches, vous risquez une radiation de 4 mois. La suppression de votre allocation pour la même période pourrait également survenir.
Cette vidéo explique également une des idées reçues sur la démission et les allocations chômage :
VOIR AUSSI : Le Quiet Quitting ou la « démission silencieuse » : c’est quoi ?
Que retenir ?
En somme, la décision de démissionner pour entamer une reconversion professionnelle est un choix audacieux, mais réalisable. Vous vous offrez la possibilité de toucher le chômage tout en poursuivant vos ambitions. Cette démarche exige toutefois une préparation minutieuse et le respect de certaines conditions strictes. Avant de franchir le pas, il est essentiel de comprendre les implications de la démission. Familiarisez-vous avec les démarches requises pour démissionner et toucher le chômage. Restez diligent, persévérant et honnête dans votre démarche. Ces qualités vous permettront de franchir cette étape avec succès et de vous ouvrir de nouvelles perspectives professionnelles.
NuMedia est un média indépendant. Soutiens-nous en nous ajoutant à tes favoris sur Google Actualités :