Chaque matin, ils nourrissent, soignent, observent les animaux. Souvent dans l’ombre, toujours indispensable, le soigneur animalier assure le bien-être de centaines d’animaux sauvages ou domestiques. Mais comment accède-t-on à ce métier si convoité ? Et à quoi faut-il s’attendre une fois en poste ? Formation, débouchés, salaires : on fait le point.
Sommaire
1. Soigneur animalier : un métier avant tout physique et exigeant
Le soigneur animalier n’est pas là pour caresser les tigres ou faire des selfies avec les lémuriens. Parmi ses missions : Il passe une grande partie de sa journée à nettoyer les enclos, préparer les rations alimentaires, observer le comportement des animaux, administrer des traitements et parfois participer aux enrichissements comportementaux. Un travail physique, souvent en horaires décalés, parfois le week-end et les jours fériés.
En France, on compte environ 1500 soigneurs animaliers (selon les données croisées de l’AFSA et du ministère du Travail). La majorité exerce dans les parcs zoologiques, mais aussi dans les aquariums, les réserves, les centres de sauvegarde de la faune sauvage ou certains laboratoires (dans le cadre du bien-être animal).
2. Les qualités requises : plus qu’une passion pour les animaux
Aimer les animaux ne suffit pas. Il faut être rigoureux, endurant, attentif aux signaux comportementaux, accepter la routine… et parfois la perte d’un animal. Il faut aussi être capable de travailler en équipe, suivre des protocoles sanitaires stricts et s’adapter à des espèces très différentes (oiseaux, reptiles, mammifères, insectes…).
L’anglais est parfois utile, notamment pour comprendre les publications scientifiques ou échanger avec d’autres structures internationales. Enfin, certaines structures exigent une bonne condition physique : il faut porter, pelleter, grimper, parfois dans le froid ou sous la pluie.
3. Quelle formation pour devenir soigneur animalier ?
En France, il n’existe pas de diplôme d’État spécifiquement dédié au métier de soigneur animalier, mais il faut généralement justifier d’un diplôme agricole souvent accessible après la 3e. Plusieurs établissements proposent des formations professionnelles reconnues dans le secteur, par exemple .
- La MFR de Carquefou (Loire-Atlantique). Une des plus anciennes formations. Elle propose un BTSA Gestion et Protection de la Nature suivi d’une spécialisation. L’accès est très sélectif.
- L’Institut Rural La Charmelière (MFR Les Herbiers). Propose une formation privée très réputée. Elle nécessite un niveau bac minimum et une grande motivation.
- IFSA (Institut de Formation en Soins Animaliers). Formation à distance, moins reconnue dans les structures publiques mais parfois suffisante pour les petits parcs ou refuges.
- Fauna Formation ou CFPPA de Gramat. Centres de formation continue pour adultes ou reconversions.
À noter : de nombreux employeurs demandent des stages significatifs (plusieurs semaines à plusieurs mois) pour valider les compétences pratiques. Ces stages sont souvent non rémunérés et exigent parfois le permis B.
4. Et après ? Les débouchés professionnels
Le marché de l’emploi est extrêmement concurrentiel. Selon une étude de 2021 de l’AFSA, environ 300 offres d’emploi sont publiées chaque année, pour plus de 4000 candidats formés. Concrètement, beaucoup de soigneurs auront du mal à trouver un job directement après leur formation. Avec une formation de soigneur animalier, vous pouvez par exemple travailler dans :
- Les parcs zoologiques (Beauval, La Palmyre, Thoiry, Vincennes, etc.)
- Des aquariums (La Rochelle, Nausicaá, etc.)
- Les refuges ou centres de soins (LPO, centres de sauvegarde, SPA)
- Des laboratoires vétérinaires ou unités de recherche
- Les élevages spécialisés (reptiles, NAC, oiseaux exotiques)
La mobilité est souvent nécessaire, y compris à l’étranger. Certains soigneurs partent quelques années travailler dans des structures en Afrique, en Asie ou en Océanie.
VOIR AUSSI : Top 20 des métiers très bien payés en début de carrière
5. Le salaire : quelle rémunération attendre ?
C’est une des ombres au tableau. Le métier de soigneur animalier est mal rémunéré, surtout au début. Pour un débutant, on peut s’attendre à une fourchette entre 1550 et 1900 euros brut par mois. Après 10 ans d’expérience, on peut espérer 2000 à 2200 euros brut dans les grandes structures. Les chefs soigneurs ou coordinateurs gagnent parfois plus, mais les postes sont rares.
La passion reste donc le moteur principal. Beaucoup de soigneurs cumulent des missions (guidage, animation, formation) pour arrondir leurs fins de mois.
6. Le rôle du soigneur dans la conservation
Au-delà du soin quotidien, les soigneurs jouent un rôle crucial dans les programmes de conservation ex situ (hors du milieu naturel). Ils participent aux plans d’élevage européens (EEP), à la réintroduction d’espèces menacées et à la sensibilisation du public.
Exemple : le zoo de Beauval participe activement à la reproduction des pandas géants ou des okapis, grâce au travail de ses soigneurs en coordination avec les vétérinaires.
Les soigneurs peuvent aussi collecter des données comportementales, utiles pour la recherche, ou signaler des anomalies qui permettent un diagnostic rapide.
VOIR AUSSI : 13 métiers dans lesquels on se sent utiles
7. Se faire une place dans le milieu : les conseils des pros
- Multipliez les stages, même dans des structures modestes : c’est souvent le premier pied à l’étrier.
- Soyez mobile : les structures sont souvent éloignées des grandes villes.
- Restez curieux : suivez l’actualité zoologique, les formations complémentaires, les conférences de l’EAZA (Association européenne des zoos).
- N’attendez pas les offres d’emploi : candidatez spontanément, en adaptant votre CV et votre lettre de motivation à chaque établissement.
NuMedia est un média indépendant. Soutiens-nous en nous ajoutant à tes favoris sur Google Actualités :