L’absence ou le retard des règles, également connue sous le nom d’aménorrhée, peut rapidement devenir une source d’inquiétude. Et cela s’accentue encore plus pour les femmes qui ont des cycles réguliers. Grossesse, ménopause, syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), stress… Quelles peuvent être les raisons de ce phénomène ? À quel moment peut-on parler de blocage des règles ? Faut-il s’inquiéter immédiatement ? Cet article a pour but de décrypter ce sujet sensible et d’aider les femmes à mieux comprendre leur corps.
Sommaire
Qu’est-ce que l’aménorrhée ?
L’aménorrhée est l’absence de règles chez une femme en âge de procréer. Elle est normale lors de la grossesse, de l’allaitement et de la ménopause. Cependant, en dehors de ces situations, elle nécessite un bilan médical pour en identifier les causes. Environ 3 à 4 % des femmes en âge de procréer souffrent de ce trouble. Cependant, jusqu’à 30 % peuvent connaître une forme d’aménorrhée au cours de leur vie. Cette dernière étant souvent liée à des facteurs comme le stress ou des troubles alimentaires.
Il existe deux types d’aménorrhée :
- Aménorrhée primaire : lorsque les règles n’apparaissent pas à l’âge de 16 ans.
- Aménorrhée secondaire : lorsqu’une femme ayant eu des cycles réguliers n’a pas eu ses règles pendant plus de trois mois.
Les règles, qui marquent le début du cycle menstruel, résultent de la désintégration de l’endomètre et de l’ovule non fécondé. En moyenne, le cycle menstruel dure 28 jours, mais il peut varier de 26 à 31 jours. Une régularité dans ce cycle indique un fonctionnement normal de l’utérus, des ovaires, de l’hypophyse et de l’hypothalamus. De nombreux gynécologues affirment qu’il est essentiel d’écouter son corps et de consulter un professionnel quand un changement significatif se produit.
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Les causes courantes de l’absence de règles
De nombreuses raisons peuvent expliquer l’absence des règles :
Les causes physiologiques
Plusieurs facteurs physiologiques peuvent entraîner un retard des règles, chacun étant lié à des mécanismes hormonaux spécifiques.
- La grossesse : l’absence de règles est souvent le premier signe de grossesse. Elle est causée par l’augmentation des niveaux de l’hormone chorionique (HCG). Cette hormone empêche l’ovulation et favorise le maintien de l’endomètre, essentiel au développement du fœtus. Un test de grossesse serait donc conseillé pour le confirmer.
- La ménopause : la période de périménopause, qui précède la ménopause, est marquée par des fluctuations hormonales. La diminution de la production de progestérone entraîne souvent des cycles irréguliers. Ensuite, les menstruations de moins en moins fréquentes, jusqu’à leur cessation complète.
- L’allaitement : pendant cette période, le corps produit des niveaux élevés de prolactine. Une hormone qui bloque l’ovulation. Ce mécanisme naturel permet de retarder le retour des règles, offrant ainsi une certaine protection contre une nouvelle grossesse.
Les causes liées au mode de vie
Des éléments du quotidien peuvent également perturber le cycle menstruel :
- Le stress : lors de périodes de stress intense, le corps produit plus de cortisol, une hormone qui peut inhiber l’ovulation. Cette perturbation hormonale peut entraîner des retards de règles variant de quelques jours à plusieurs semaines, selon la sensibilité individuelle des femmes.
- Les troubles de l’alimentation : des conditions comme l’anorexie ou la boulimie entraînent des déséquilibres hormonaux. En effet, la restriction alimentaire ou les comportements de suralimentation affectent la production d’œstrogènes et de progestérone. Ces troubles peuvent ainsi provoquer des aménorrhées temporaires ou prolongées.
- Les exercices physiques intenses : un entraînement excessif, souvent observé chez les athlètes, peut entraîner une aménorrhée fonctionnelle. L’OMS souligne que des niveaux d’activité physique très élevés, combinés à un faible apport calorique, peuvent perturber l’axe hypothalamo-hypophyso-ovarien. Cette pratique affecte ainsi le cycle menstruel.
- L’usage de drogues et d’alcool : la consommation de substances comme l’alcool ou certaines drogues illicites peut également altérer l’équilibre hormonal. Des études de l’OMS montrent que l’usage excessif d’alcool peut affecter la régularité du cycle menstruel et exacerber les troubles hormonaux, entraînant des retards ou des irrégularités.
Les causes liées aux médicaments et aux contraceptifs
Certains médicaments, en particulier les contraceptifs hormonaux, peuvent modifier le cycle menstruel ou provoquer une absence de règles. Les pilules contraceptives, les implants et les stérilets hormonaux agissent en régulant les hormones sexuelles. Ces substances peuvent donc entraîner des cycles irréguliers ou des aménorrhées. Cela se produit particulièrement au début ou après un changement de méthode.
Des médicaments comme les antidépresseurs, les antipsychotiques et les corticostéroïdes peuvent également perturber le cycle menstruel en influençant les niveaux hormonaux. Il est donc important d’informer son médecin de tout changement dans la prise de médicaments.
Absence de règles : quels symptômes doivent alerter ?
Les signes physiques et émotionnels associés
En plus de l’absence de règles, divers symptômes peuvent survenir et signaler un déséquilibre sous-jacent. Parmi ces signes, on trouve :
- Les douleurs abdominales fréquentes qui peuvent se manifester par des crampes ou des douleurs pelviennes.
- Les maux de tête qui résultent des fluctuations hormonales. D’ailleurs, ils touchent près de 30 % des femmes souffrant d’aménorrhée.
- La fatigue est également courante. Elle affecte environ 40 % des femmes et peut être exacerbée par le stress et les troubles hormonaux.
- Les variations de poids, qu’elles soient dues à une prise ou une perte rapide, peuvent également indiquer un déséquilibre hormonal.
- Les changements d’humeur incluent l’anxiété et la dépression. Ils touchent environ 25 % des femmes dans cette situation, souvent en raison des impacts psychologiques de l’aménorrhée.
Ces éléments peuvent accompagner l’absence de règles et doivent être pris en considération.
Quand faut-il consulter un médecin ?
Il est recommandé de consulter un professionnel de santé dans les situations suivantes :
- Absence de règles pendant plus d’un mois.
- Présence de symptômes associés préoccupants (douleurs persistantes, changement d’humeur extrême)
- Antécédents médicaux (comme des problèmes hormonaux ou des troubles de la thyroïde.)
Une consultation préventive est également essentielle pour surveiller la santé reproductive et détecter tout déséquilibre avant qu’il ne devienne grave.
Quels diagnostics et examens médicaux doit-on faire ?
La consultation médicale :
Lors d’une consultation, le médecin examinera les habitudes alimentaires, le niveau de stress et l’historique médical de la patiente. Une discussion ouverte est essentielle pour identifier les causes possibles.
Les examens médicaux :
Les examens peuvent inclure :
- Un test de grossesse : un test urinaire ou une prise de sang pour détecter la présence de l’hormone chorionique gonadotrope (HCG).
- Une analyse de sang : pour vérifier les niveaux hormonaux, la fonction thyroïdienne et d’autres paramètres.
- Une échographie : pour examiner les organes reproducteurs.
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Les solutions et traitements pour retrouver un cycle normal
Approches basées sur le mode de vie :
Adopter un mode de vie équilibré aide à rétablir un cycle menstruel normal. Cela inclut une alimentation saine, riche en fruits, légumes, protéines maigres et acides gras oméga-3, qui favorisent un bon équilibre hormonal. Intégrer des techniques de relaxation comme le yoga ou la méditation peut réduire le stress, un facteur majeur perturbant le cycle menstruel. De plus, pratiquer une activité physique modérée, comme la marche ou le vélo, aide à maintenir un poids santé sans surcharger le corps.
Traitements médicaux :
En ce qui concerne les traitements médicaux, les options varient selon la cause sous-jacente. Les traitements hormonaux peuvent inclure des pilules contraceptives combinées, qui régulent les hormones œstrogènes et progestérones. Elles sont souvent prescrites pour traiter les irrégularités menstruelles. D’autres méthodes incluent des dispositifs intra-utérins (DIU) hormonaux ou des patchs contraceptifs. Pour des troubles comme le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), des traitements spécifiques, tels que des médicaments sensibilisants à l’insuline ou des antidrogues, peuvent également être envisagés pour gérer les symptômes et rétablir un cycle menstruel régulier.
Peut-on prévenir l’aménorrhée ? Conseils pratiques
Pour maintenir un cycle menstruel sain, il est conseillé de :
- Surveiller son alimentation et s’assurer d’une nutrition adéquate. Une diète riche en nutriments peut non seulement améliorer le bien-être général, mais également favoriser un équilibre hormonal optimal.
- Être attentif aux signes de stress et adopter des méthodes de gestion du stress. Il peut s’agir de la méditation, le yoga ou même des activités créatives, qui permettent de réduire l’impact négatif du stress sur le cycle menstruel.
- Avoir un suivi médical régulier pour aborder tout changement dans le cycle menstruel. Cela permet ainsi de détecter d’éventuels déséquilibres ou problèmes de santé sous-jacents.
- Utiliser des ressources et d’outils, comme des applications de suivi du cycle menstruel peuvent s’avérer bénéfiques. Ces applis aident à surveiller les symptômes, à prévoir les menstruations et à identifier les anomalies. Cela faciliterait la communication avec les professionnels de santé.
En intégrant ces pratiques dans la routine quotidienne, les femmes peuvent contribuer à la régularité et à la santé de leur cycle menstruel.
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