La santé mentale est un sujet sensible et souvent ignoré dans de nombreuses sociétés à travers le monde. Malgré les progrès médicaux et sociaux, un voile épais de stigmatisation, de préjugés et d’incompréhension masque cette réalité. Dans certains pays, les troubles psychologiques peuvent être perçus comme une faiblesse personnelle plutôt que de véritables enjeux de santé. Or, ce silence collectif peut à la fois causer souffrance, isolement et marginalisation pour la personne concernée. Mais dans quels pays la santé mentale reste-t-elle encore un sujet tabou ? Voici un top 10 !
Sommaire
Quels sont les facteurs qui perpétuent le tabou de la santé mentale dans certains pays ?
De nombreux éléments peuvent perpétuer le tabou de la santé mentale dans différents pays du monde. Les origines culturelles sont les facteurs les plus remarquables. Certains pays considèrent encore que les troubles mentaux sont une faiblesse. Ces troubles sont généralement associés à la folie, engendrant une forte discrimination. Pour certains pays, ce phénomène est lié aux héritages historiques, notamment durant la période coloniale. Ces héritages laissés par le passé ont en effet profondément marqué la perception de la santé mentale. Ce qui a fini par créer des traumatismes entre les générations.
Au-delà de ces éléments culturels et historiques, des facteurs structurels ont aussi impacté les tabous liés à la santé mentale. Les inégalités au niveau social, la pauvreté et les discriminations ont créé des situations de vulnérabilité. Ce qui finit par compliquer la reconnaissance des troubles mentaux. Dans certaines communautés, la pression sociale pousse même à dissimuler ses difficultés psychologiques. Cela a finalement découragé la recherche d’aide. Outre ces phénomènes, le manque de représentation professionnelle et de compréhension culturelle dans les soins psychologiques renforce également ce mutisme collectif.
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Où sont les 10 pays du monde où la santé mentale est encore considérée comme tabou ?
Voici la liste des 10 pays du monde où la santé mentale est encore considérée comme un sujet tabou.
10. Le Japon
Au Japon, les troubles mentaux sont perçus comme un signe de faiblesse personnelle. La culture japonaise valorise l’harmonie sociale et la réussite professionnelle. Ce qui rend difficile l’expression des souffrances psychologiques. Les Japonais craignent de nuire à leur honneur familial en admettant des difficultés mentales. Ils préfèrent souvent dissimuler leurs problèmes.
9. L’Inde
En Inde, la santé mentale est un sujet tabou. Elle est souvent perçue à travers le prisme des croyances religieuses et des superstitions. De plus, dans ce pays asiatique, les troubles mentaux sont fréquemment associés à des causes spirituelles ou surnaturelles.
Pour traiter les troubles mentaux, les Indiens se tournent traditionnellement vers des solutions alternatives au lieu des traitements psychiatriques conventionnels. La pratique du yoga ou de la méditation font partie de leurs méthodes. Ils consultent des guides spirituels et des astrologues. Enfin, les préceptes des gourous familiaux les aident également.
8. L’Arabie Saoudite
Tout comme en Inde, la perception des troubles mentaux en Arabie Saoudite reste aussi marquée par l’interprétation religieuse. Les problématiques psychologiques sont généralement perçues à travers un point de vue spirituel. En effet, en Arabie Saoudite, les difficultés mentales seraient des épreuves divines. Cette vision entraîne une réticence à recourir à des traitements médicaux conventionnels, renforçant ainsi le tabou autour de la santé mentale.
7. La Chine
En Chine, le tabou de la santé mentale est lié à l’importance de la face et de l’honneur familial. La culture chinoise donne une grande importance à la préservation de l’image sociale. Les troubles mentaux sont devenus une honte familiale. Les jeunes Chinois cachent leurs difficultés pour ne pas admettre qu’ils ne sont pas brillants. De plus, en Chine, un contrat de travail peut même mentionner qu’un trouble mental peut entraîner un licenciement.
6. Le Nigeria
Au Nigéria, les troubles mentaux restent un sujet tabou, à cause des croyances superstitieuses. En effet, 70 % des Nigérians pensent qu’un trouble mental se manifeste quand quelqu’un « court nu ». Parmi eux, 54 % considèrent la possession de mauvais esprits comme cause principale. Et 23 % voient les troubles mentaux comme une « punition divine ».
5. La Russie
En Russie, la perception de la santé mentale comme étant un sujet tabou est liée à un héritage psychiatrique punitif. Elle continue d’influencer le pays jusqu’à ce jour. La santé mentale en Russie reste profondément marquée par son histoire soviétique. L’Institut Serbski symbolise cette période sombre où la psychiatrie était un instrument de répression politique. Durant l’ère communiste, 370 dissidents ont été envoyés pour « expertise psychiatrique », transformant les établissements médicaux en outils de contrôle social.
De plus, la société russe privilégie l’image de force et de résilience. Les personnes souffrant de troubles mentaux risquent l’exclusion sociale.
4. Le Pakistan
Au Pakistan, le tabou de la santé mentale est le plus souvent lié au manque de connaissances. En effet, plus de 90 % des personnes atteintes de troubles mentaux ne reçoivent aucun traitement. Les croyances religieuses influencent aussi cette perception. Les maladies mentales sont souvent interprétées comme des punitions divines. Elles sont associées à des possessions démoniaques.
De plus, la structure familiale pakistanaise impacte également cette façon de voir les choses. Elle utilise des termes dégradants comme « Pagal » (fou) qui renforcent la marginalisation.
3. L’Afghanistan
En Afghanistan, les guerres prolongées ont traumatisé la population. Les conflits ont généré des séquelles psychologiques massives, faisant de la santé mentale un sujet tabou. De plus, les normes culturelles traditionnelles découragent l’expression des difficultés personnelles.
2. L’Iran
En Iran, la santé mentale est un sujet tabou, marqué par des tensions profondes entre modernité et traditions religieuses. Traditionnellement, la société iranienne a été tolérante envers les personnes souffrant de troubles mentaux. Mais actuellement, le pouvoir iranien utilise la psychiatrie comme un outil de contrôle social. Par exemple, des femmes sont contraintes à des soins psychologiques pour avoir refusé de porter le voile. Les autorités ont fini par qualifier la désobéissance aux normes comme un « trouble mental » ou un « trouble psychologique contagieux ».
1. Les Philippines
Aux Philippines, la santé mentale est devenue un sujet tabou à cause de ses valeurs culturelles philippines comme hiya (la honte) et kapwa (la connexion collective). En effet, Les Philippins ont tendance à :
- Éviter de parler ouvertement des problèmes émotionnels.
- Craindre de porter atteinte à l’honneur familial en admettant des difficultés mentales.
- Privilégier l’harmonie sociale au détriment de l’expression individuelle.
De plus, aux Philippines, les troubles mentaux sont perçus négativement, avec des personnes associées à des étiquettes comme « marginaux » ou « inadaptés ».
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Quels sont les impacts des tabous liés à la santé mentale sur les pays concernés ?
Les tabous sur ce sujet ont des impacts profonds dans plusieurs pays. Ils empêchent les personnes souffrant de troubles mentaux de chercher de l’aide par peur d’être jugées. Ces tabous aggravent ces problèmes de santé. Ils limitent l’accès aux soins. Ils perpétuent un cycle de souffrance silencieuse.
Bref, même si des progrès ont eu lieu, la santé mentale reste un sujet tabou, et cela, dans de nombreux pays. Des facteurs culturels, religieux et sociaux continuent d’ailleurs de renforcer ce phénomène. Il crée des obstacles liés à l’accès aux soins et à l’expression des souffrances. Or, cela peut aggraver les inégalités et le stéréotype négatif lié à ces troubles.
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