PARIS (Reuters) – Des députés socialistes français, dont Valérie Rabault, rapporteur de la commission des finances de l’Assemblée, exigent au nom de la transparence et de la souveraineté nationale, la publication des courriers adressés à la France par la Commission européenne sur son projet de budget 2015.
Une exigence à laquelle s’est joint le Front national par la voix de son vice-président, Florian Philippot.
François Hollande a confirmé dans la nuit de jeudi à vendredi, en marge du Conseil européen à Bruxelles, que la France avait reçu une demande de précisions de la Commission, à l’instar d’autres pays comme l’Italie. Mais le gouvernement n’a pas jusqu’ici rendu public le contenu de cette lettre.
« Nous demandons au président de la République française que la lettre reçue par la France soit immédiatement publiée, afin que les Français puissent connaître les points de discussion entre leur pays et la Commission européenne », écrivent dans un communiqué Valérie Rabault, Karine Berger, Yann Galut, Alexis Bachelay et Colette Capdevielle.
« Le budget de la France relève de sa pleine souveraineté et aucune mesure visant à réduire notre déficit structurel (…) et qui aurait comme conséquence d’empêcher la nécessaire lutte contre la déflation ne peut nous être imposée », ajoutent-ils.
Ces députés estiment que le Parlement français doit être partie prenante de la discussion entre Paris et Bruxelles et citent l’exemple du Premier ministre italien, Matteo Renzi, qui a rendu publique le contenu de la lettre adressée à son pays par la Commission européenne.
Ces parlementaires ont constitué l’été dernier un groupe baptisé « Cohérence socialiste », qui demande notamment la convocation d’un congrès anticipé du PS pour trancher les débats internes à la majorité, notamment sur l’économie.
De son côté, Florian Philippot estime dans un communiqué que les Français doivent être informés des « exigences d’austérité de Bruxelles » et exige un « grand débat national » sur la question.
« Puisqu’il la juge ‘très banale’, le gouvernement français n’a aucune raison de refuser la publication de la lettre » de la Commission, écrit le dirigeant d’extrême droite.
La Commission européenne prépare l’avis qu’elle doit rendre d’ici la mi-novembre sur un projet de budget français qui reste très loin des objectifs fixés par les traités européens en matière de déficits publics.
Si cet avis est négatif, il sera rendu dès le 29 octobre, précise-t-on à la représentation de la Commission à Paris.
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