Depuis janvier 2025, une nouvelle réglementation impose aux boulangers une contribution financière pour la gestion des emballages à usage unique. Un coût supplémentaire qui pourrait bien finir par peser sur la note des consommateurs.
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Une taxe sur les emballages en boulangerie
Acheter une baguette en boulangerie, c’est souvent repartir avec une feuille de papier protectrice. Ajouter une boîte cartonnée pour un éclair au chocolat ou un sac en kraft pour quelques viennoiseries, et voilà que ces emballages finissent à la poubelle en quelques minutes. Désormais, cette habitude anodine a un prix.
Depuis le début de l’année, les boulangers sont assujettis à une contribution financière liée à la gestion des déchets d’emballages. Mais cette obligation est-elle vraiment justifiée ?
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Une question d’hygiène avant tout
Si certains clients s’interrogent sur l’utilité d’un emballage pour une simple baguette, la réglementation est claire. D’après le Règlement sanitaire départemental, les denrées alimentaires doivent être protégées par un conditionnement approprié et ne peuvent être manipulées qu’avec des outils adaptés ou des gants.
Dominique Anract, président de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française, confirme cette contrainte légale : « On a l’obligation d’emballer les baguettes et ce, pour une question d’hygiène. On doit même mettre des gants pour la servir », lit-on chez Actu.fr
Ce règlement n’est pas spécifique à Paris : il s’applique à l’ensemble du territoire, comme l’indique Xavier Casalini, secrétaire général de la Confédération nationale de la boulangerie.
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Les boulangers peuvent-ils éviter ces emballages ?
Tout comme chez le primeur ou le boucher, le client peut choisir de venir avec son propre sac pour limiter l’usage des emballages jetables. Dominique Anract souligne qu’un simple sac en tissu ou en tulle peut parfaitement faire l’affaire pour transporter son pain.
Face à cette évolution, des solutions réutilisables émergent : des sacs à pain en toile spécialement conçus pour les baguettes sont déjà disponibles sur le marché.
Un système de contribution simplifié… mais coûteux
Les boulangers sont soumis à une filière de responsabilité élargie des producteurs (REP) depuis 1993. Jusqu’ici, ils devaient déclarer le poids et la nature de leurs emballages pour calculer leur contribution. Un processus fastidieux, en particulier pour les artisans.
Depuis 2025, une alternative simplifiée existe : un forfait de 0,075 centime par passage en caisse. Cela représenterait environ 6 000 euros par an pour une boulangerie avec 2 000 clients quotidiens, et environ 350 euros pour un petit établissement.
Vers une augmentation des prix du pain ?
Les boulangers, déjà confrontés à la flambée des prix des matières premières et de l’énergie, voient cette contribution comme une charge supplémentaire. Pour absorber ce coût, certains pourraient répercuter une légère hausse sur certains produits emblématiques, comme le flan ou le chausson aux pommes.
Toutefois, si les consommateurs adoptent massivement leurs propres contenants, la demande en emballages jetables pourrait chuter, limitant ainsi les frais des artisans. Un changement d’habitude qui, à terme, pourrait permettre d’éviter une hausse des prix.
Source : Actu.fr.
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