La prise en charge de la dépression chez les enfants et les adolescents est parfois complexe, il n’est pas toujours bon de faire un recours systématique aux médicaments. Pour une grande majorité des adolescents qui souffrent de dépression sévère, les antidépresseurs seraient complètement inefficaces, voire dangereux.
C’est en tout cas ce que révèle une étude publiée dans la revue médicale britannique The Lancet. Selon cette étude, la plupart des médicaments prescrits aux enfants et aux adolescents n’ont pas plus d’effet que des placebos et pire, certains ont été associés à un risque accru de pensées suicidaires.
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L’inefficacité de la plupart des médicaments
On ne fait pas beaucoup attention à la dépression de l’enfance et de l’adolescence en France, pourtant les chiffres sont assez évocateurs. 3 % des enfants de 6 à 12 et 8 % des ados de 13 à 18 ans en souffriraient. Pour cette étude qui montre l’inefficacité des antidépresseurs, elle portait sur 5 260 participants de 9 à 18 ans et l’évaluation concernait 14 antidépresseurs.
Seul un seul médicament est sorti du lot comme un antidépresseur montrant des signes d’efficacité, la fluoxétine (Prozac, Sarafem). Par contre, la nortriptyline (Sensoval, Aventyl…) s’est montrée moins efficace qu’un simple placebo ! Une méta-analyse plus poussée des autres médicaments a montré que certains sont dangereux comme la venlafaxine (Effexor). Elle provoquerait des risques de pensées suicidaires chez les enfants et les ados.
La psychothérapie, meilleur traitement contre les dépressions
Malgré le fait que plusieurs spécialistes comme le Dr Andrea Cipriani de l’Université d’Oxford ont émis quelques doutes sur les conclusions de ces études dues à l’absence des données personnelles des patients, les médecins sont au moins unanimes sur un point : la psychothérapie est la priorité en cas de dépression chez les enfants et les adolescents.
À ce sujet, le professeur Falissard affirme, « on voit souvent, chez les adolescents, des épisodes dépressifs qui sont des plaintes, mais pas des maladies proprement dites. La catastrophe serait de médicaliser ces plaintes et encore plus de les médicamenter ». La Haute Autorité de Santé (HAS) souligne que ce n’est qu’après 4 à 8 semaines de prise en charge sans effet que l’approche médicamenteuse peut être envisageable, mais en complément avec la psychothérapie.
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