Longtemps réservé à quelques projets d’habitat écologique, les puits canadiens (ou puits provençal) reviennent sur le devant de la scène. Avec la hausse des prix de l’énergie et l’urgence climatique, cette solution « naturelle » de préchauffage ou de rafraîchissement de l’air intéresse de plus en plus de particuliers. Mais au-delà de l’image écolo flatteuse, que vaut vraiment ce système ?
Sommaire
1. Qu’est-ce qu’un puits canadien ?
Le principe est simple : on fait circuler l’air extérieur dans un tuyau enterré à environ 1,5 à 2 mètres de profondeur avant de l’introduire dans la maison.
À cette profondeur, le sol reste à une température relativement constante tout au long de l’année, autour de 12 °C. En été, l’air chaud est donc rafraîchi ; en hiver, l’air froid est préchauffé.
Ce système repose sur la géothermie peu profonde : on n’extrait pas l’énergie du sol, on profite juste de son inertie thermique pour tempérer l’air entrant. Il existe aussi des versions à eau glycolée (puits hydraulique), mais le principe reste le même.
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2. Les avantages des puits canadiens
- Une bonne économie d’énergie. Le puits canadien réduit la charge de chauffage en hiver et de climatisation en été. Il ne remplace pas complètement une VMC double flux ou une climatisation, mais il peut en diviser la consommation électrique par deux, selon l’ADEME. Les économies peuvent aller de 10 à 20 % sur la facture énergétique annuelle.
- Une solution passive et durable. Sans moteur (sauf un petit ventilateur), sans gaz réfrigérant, le puits canadien est un système passif qui s’inscrit dans une démarche écologique. Bien installé, il peut fonctionner plus de 20 ans sans remplacement.
- Un confort thermique. L’air entrant est adouci : pas de chocs thermiques en hiver, pas de « coup de chaud » en été. Cela améliore le confort global, surtout dans les régions au climat marqué.
- La ventilation et la qualité de l’air. Le puits canadien peut jouer un rôle de préfiltration de l’air extérieur, en réduisant poussières et pollens si des filtres sont ajoutés. Une aubaine pour les allergiques.
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3. Les inconvénients à ne pas négliger
- Un coût élevé à l’installation. Comptez entre 5000 et 10 000 euros pour une installation complète, hors aides éventuelles. Cela comprend le terrassement, les tuyaux, le système de ventilation, etc. Un coût difficile à rentabiliser si la maison est déjà bien isolée ou si le climat est modéré.
- Une installation contraignante. Les puits canadiens s’installent avant la construction ou lors de lourds travaux extérieurs : il faut creuser sur plusieurs dizaines de mètres linéaires. Dans une maison existante ou sur un petit terrain, cela peut devenir impossible.
- Des risques d’humidité et de moisissures. Un mauvais drainage, une pente mal pensée ou des matériaux inadaptés peuvent entraîner de la condensation dans les tuyaux, voire du développement fongique. C’est un problème connu sur les premières installations mal conçues.
- Un entretien négligé, c’est danger potentiel. Bien que peu gourmand en maintenance, le système doit être inspecté régulièrement. Des filtres à changer, des tuyaux à nettoyer… car un puits canadien mal entretenu peut polluer l’air au lieu de l’améliorer.
- Une efficacité variable selon les régions. Le gain est évident dans des régions à forts écarts de température (Alsace, Massif Central). Il est moins rentable dans le sud-ouest ou en Bretagne, où les températures sont naturellement tempérées.
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