L’ordre des pharmaciens veut faire bouger les choses en soumettant jusqu’au 31 août un vote pour l’adoption d’une « clause de conscience » dans le code de déontologie des pharmaciens. Cette clause qui suscite déjà moult polémiques risque de porter atteinte aux droits des femmes à l’accès de la contraception.
Avant cette mesure, on a assisté à des précédents de refus de délivrer une contraception : on peut évoquer de ce pharmacien de Salleboeuf en Gironde qui a été condamné en mars dernier pour avoir refuser de délivrer tous les contraceptifs de sa pharmacie (stérilet, pilule, préservatif ou autre).
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Le droit a la contraception sérieusement remis en cause ?
Cette polémique sur cette « clause de conscience » des pharmaciens laisse suggérer une question : le pharmacien peut-il en son âme et conscience ou selon ses croyances religieuses refuser de délivrer un contraceptif ou une pilule du lendemain ? Il y a douze ans déjà, le débat était ouvert sur cet état de conscience des pharmaciens lors de l’arrivée de l’IVG médicamenteuse. Et déjà à cette époque le droit de conscience pour les infirmiers, les médecins et tout le corps médical avait été demandé.
Aujourd’hui, l’ordre des pharmaciens espère avoir cet accord qui donnerait le droit aux pharmaciens de rejeter une ordonnance sur un contraceptif ou un abortif. Les pro IVG s’inquiètent de la mise en souffrance du droit à l’avortement des femmes si jamais une telle décision était votée quand on sait que depuis mars 2013, l’IVG est remboursée à 100 % pour toutes les femmes en France.
Le Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens (CNOP) se défend
Le ministère de la santé rassure pourtant les différentes organisations des droits de femmes en exprimant « sa confiance » en Isabelle Adenot, présidente du CNOP « pour que le droit à la contraception d’urgence et à l’IVG ne soit aucunement remis en cause ». En effet, Isabelle Adenot apporte la précision que cette mesure de clause de conscience des pharmaciens concerne la fin de vie, du décès, de l’euthanasie et non pas de contraception.
Elle réfute toutes ces accusations et rappelle son attachement aux droits des femmes. Elle rappelle également que les IVG médicamenteuses ne peuvent en aucun cas constituer une ordonnance à une patiente et qu’un médecin peut venir la chercher en pharmacie.
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