Les Jeux Olympiques sont synonymes de compétition, d’excellence et d’intégrité sportives. Cependant, l’histoire des JO n’est pas exempte de controverses. Certains athlètes cherchent continuellement des moyens détournés pour obtenir la victoire. Cet article explore les cinq cas les plus célèbres de triche lors des Jeux Olympiques sans recours au dopage. Découvrez leurs stratégies, certes ingénieuses, mais contraires à l’éthique sportive.
Sommaire
Fred Lorz : le marathon fantôme
L’un des premiers scandales majeurs de triche lors des Jeux Olympiques remonte aux JO de 1904 à Saint-Louis. L’événement passe toutefois presque inaperçu à cause de l’exposition universelle se déroulant simultanément.
Bien que quelques coureurs de haut niveau participent à ce marathon, beaucoup n’ont jamais couru une telle distance auparavant. Parmi les participants, on trouve des Grecs sans expérience. Il y a également deux hommes arrivés d’Afrique du Sud qui se présentent pieds nus. Enfin, le Cubain Andarín Carvajal, qui a voyagé à pied depuis La Nouvelle-Orléans, était aussi de la partie.
Les conditions de la course sont difficiles : une chaleur accablante, peu de points d’eau disponibles, et la poussière soulevée par les voitures des juges rendent la situation encore plus éprouvante. Après avoir couru environ 15 kilomètres en deuxième position, Lorz s’arrête. Il est incapable de continuer à cause de crampes. Il monte alors dans la voiture d’un spectateur qui le conduit à moins de 10 kilomètres de l’arrivée. Reprenant la course sans crampes, Fred termine en tête, malgré le fait que certains spectateurs l’ont vu descendre de la voiture et ont dénoncé la tricherie. Juste avant que la fille du président Roosevelt, Alice Roosevelt, ne lui remette le trophée, la vérité éclate.
Thomas Hicks, le véritable gagnant, affirme avoir mené la course de bout en bout. Fred est alors contraint de quitter le stade sous les huées. Il déclare en souriant qu’il ne voulait pas vraiment de médaille et qu’il s’agissait simplement d’une « blague » envers ses concurrents. Cependant, il a été disqualifié et suspendu, rappelant l’importance de l’esprit sportif. L’athlète a été initialement banni à vie par l’AAU, puis rapidement réintégré après s’être excusé. Par la suite, il remporte le marathon de Boston en 1905 avec un temps de 2 h 38 min 25 s.
Madeline de Jesús : la course avec sa sœur jumelle.
En 1984, à Los Angeles, l’athlète portoricaine Madeline de Jesús s’est blessée lors de l’épreuve du saut en longueur. Son ischiojambier se voit inopérationnel. Cependant, elle était également inscrite au relais 4×400 mètres, prévu 5 jours plus tard après cet accident. Elle fait mine que tout va bien, mais en réalité, la douleur ne la permettra pas de faire la course. Pour éviter la disqualification de son équipe, elle a fait appel à sa sœur jumelle, Margaret. Celle-ci est également sprinteuse, mais ne participe pas aux Jeux Olympiques. La jumelle va quand même remplacer Madeline et va se qualifier. Tout le monde n’y verra que du feu, à l’exception d’une personne.
Bien que leur ressemblance ait pu tromper les spectateurs et les officiels, un journaliste a découvert la supercherie. Un grain de beauté a trahi les sœurs. L’entraîneur Vargas décide de retirer son équipe de la compétition au grand dam des coéquipières de Madeline. Une situation injuste comme personne n’était au courant de la tricherie. Deux mois plus tard, le Comité Olympique Portoricain annonce la sentence : Madeline et Margaret sont interdites de participation aux futurs événements sportifs. Le coach, lui aussi, est interdit d’exercer à vie.
Cet incident reste l’un des exemples les plus créatifs de triche lors des Jeux Olympiques, mettant en lumière les limites des règlements sportifs.
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Boris Onishchenko : le scandale de triche le plus technologique
L’histoire se passe lors des Jeux Olympiques de Montréal en 1976 avec Boris Onishchenk. Lieutenant-colonel du KGB, trois fois champion du monde. Il est le capitaine de l’équipe soviétique de pentathlon moderne.
Lors de cette compétition, les nations s’affrontent dans des duels à une touche, où le premier touché est éliminé. Le but est d’éliminer les trois adversaires pour remporter la rencontre. Selon les rumeurs, Boris aurait dit à Fox, son adversaire britannique, avant le match : « Jim, je suis vraiment désolé. »
Tout le monde s’attend à une performance spectaculaire de la part du capitaine soviétique, Boris Onischenko. Il expédie rapidement le Britannique Adrian Parker lors de leur affrontement. Jeremy Fox se dit surpris par la rapidité de la première manche. Arrive alors le duel tant attendu entre Fox et Onischenko. À la surprise générale, alors que Fox esquive l’attaque d’Onischenko, la table de marque indique qu’il est touché. Les Britanniques protestent, et les arbitres, perplexes, confisquent l’arme du Soviétique.
Quelques heures plus tard, le verdict tombe : l’arme d’Onischenko contenait un petit interrupteur électronique permettant de déclencher la table de marque sans toucher l’adversaire. Onischenko utilisait ce dispositif pour expédier les matchs. La supercherie découverte, l’équipe soviétique est immédiatement disqualifiée des épreuves olympiques. L’ironie de cette situation est que Boris Onischenko était un excellent escrimeur. Il n’a eu aucune difficulté à battre les Britanniques avec l’arme de remplacement fournie par les arbitres après la confiscation de son fleuret.
Éliminé des Jeux olympiques de 1976, il est définitivement banni de toute compétition olympique. Ses propres coéquipiers, furieux, l’expulsent de l’hôtel de l’équipe soviétique. L’Armée rouge le renvoie également, sur ordre de Léonid Brejnev. Certaines légendes suggèrent même qu’il aurait fini ses jours dans un goulag sibérien (cette dernière information est à prendre avec précaution).
Tonya Harding : une rivalité coup de patin
Bien que Tonya Harding n’ait pas directement triché lors des Jeux Olympiques, elle marque les JO de Lillehammer en 1994.
Nancy Kerrigan et Tonya Harding étaient deux grandes rivales sur la scène internationale du patinage artistique. Lors des Jeux olympiques d’Albertville en 1992, l’Américaine Nancy Kerrigan a surpris tout le monde en décrochant la médaille de bronze. Elle devance sa compatriote Tonya Harding, pourtant favorite. Kerrigan, avec son allure angélique, est rapidement devenue la chouchoute du public américain. En revanche, Harding avait une image moins sophistiquée, ce qui donnait l’impression d’une lutte entre le vilain petit canard et la princesse adorée.
Sept semaines avant les Jeux olympiques de 1994 à Lillehammer, Kerrigan est victime d’une violente attaque après un entraînement à Detroit, près de son vestiaire. Un homme l’a frappée à la jambe droite avec une barre de fer. Les images de Kerrigan en pleurs, répétant « Pourquoi ? Pourquoi ? » ont fait le tour du monde. L’enquête a rapidement révélé que l’agresseur avait été engagé par l’ex-mari de Harding, Jeff Gillooly.
Harding a nié être au courant des intentions de Gillooly et a été autorisée à participer aux Jeux. Heureusement pour Kerrigan, elle a seulement subi une contusion à la cuisse et a remporté la médaille d’argent. Harding, quant à elle, a rencontré des problèmes lorsqu’un lacet s’est cassé pendant sa performance et a terminé à la huitième place.
Quelques mois plus tard, Harding a été reconnue coupable d’avoir été impliquée dans l’affaire et a été bannie à vie par l’Association américaine de patinage artistique. Sa vie a été marquée par des turbulences par la suite. Elle est devenue lutteuse, a eu des démêlés avec la justice et a même tenté de se suicider.
Carlos Ribagorda : médaille d’or de l’arnaque
Une médaille d’or à tout prix ? Quitte à piétiner ses valeurs, son honneur et la morale. C’est en tout cas l’image qu’on retient de la sélection espagnole de basket. Celle-ci se trouvait engagée aux Jeux Paralympiques de Sydney, en 2000. Le 24 octobre, c’est la consécration. Après dix jours à largement dominer la compétition, la sélection réservée aux déficients mentaux bat la Russie 87 à 63 en finale.
Mais quelques semaines plus tard, un joueur, Carlos Ribagorda, renvoie sa médaille au CIO. L’homme est en réalité un journaliste infiltré depuis deux ans au sein de l’équipe paralympique. Il ne souffre d’aucune déficience mentale. C’est le cas de dix des douze joueurs de l’équipe. En effet, pour jouer dans cette catégorie, le QI doit être égal ou inférieur à 75. Pourtant, le journaliste affirme n’avoir passé aucun test intellectuel en deux ans.
Les conséquences de ce mauvais tour seront très lourdes : pendant douze ans, le CIO, incapable de fixer des critères de classification clairs. Il a supprimé toutes les catégories réservées aux déficients mentaux. En 2013, le président de la fédération, qui encourait deux ans de prison, est condamné à 5 400 euros d’amende et à rembourser 150 000 euros de subventions publiques. En revanche, les athlètes n’ont pas été condamnés.
Ci-dessous, la vidéo de Paradox expliquant l’énorme machination :
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Les tricheries sous plusieurs formes
La triche lors des Jeux Olympiques a pris diverses formes au fil des ans, depuis des moyens ingénieux et technologiques jusqu’à des complots violents. Ces cas célèbres nous rappellent que, même dans le domaine du sport, l’esprit de compétition peut parfois être terni par des actions contraires à l’éthique. Les athlètes et les spectateurs doivent rester vigilants pour préserver l’intégrité de cet événement mondial, célébrant l’excellence sportive et le fair-play.
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